Sénat : Rôle de l’avocat-médiateur dans l’apaisement des conflits familiaux


QUESTION ÉCRITE

Question écrite n°00573 – 16e législature

Question de M. POINTEREAU Rémy (Cher – Les Républicains) publiée le 07/07/2022

M. Rémy Pointereau attire l’attention de M. le garde des sceaux, ministre de la justice sur l’élargissement du recours à la médiation familiale. Il s’interroge sur l’opportunité de rendre obligatoire, partout en France, l’entretien d’information préalable sur la médiation familiale avant toute saisine du juge aux affaires familiales. La loi n° 2016-1547 du 18 novembre 2016 de modernisation de la justice du XXIe siècle a instauré, à titre expérimental, une tentative de médiation familiale obligatoire avant la saisine du juge. 11 ressorts ont été choisis pour cette expérimentation. La loi n° 2020-1721 du 29 décembre 2020 de finances pour 2021 a prévu, en son article 237, de prolonger cette expérimentation jusqu’au 31 décembre 2022.
L’entretien d’information préalable permet aux parents de comprendre la finalité, le cadre et les enjeux de la médiation familiale sans entrer dans l’objet du différend. Cet entretien incite donc les parents à trouver une solution d’apaisement par la médiation plutôt que par la justice. Il paraît donc opportun de généraliser cette expérimentation sans attendre son terme fixé au 31 décembre 2022.
Cet entretien préalable aurait pour mérite de favoriser la « culture de la médiation » insuffisamment développée en France. En particulier, il appartient aux avocats d’acquérir et de développer cette nouvelle approche, comme il a été souligné dans une tribune publiée chez Ouest France le 1er février 2021 et intitulée « à quand un avocat de la paix ? ». Les outils existent : avec le processus collaboratif et la procédure participative, les avocats doivent, aux côtés des médiateurs familiaux, devenir des acteurs majeurs de tous les modes non contentieux de règlement des conflits familiaux.
Il lui est donc demandé de bien vouloir lui indiquer quelle est sa position sur cet enjeu de société.

Publiée dans le JO Sénat du 07/07/2022 – page 3308


Réponse du Ministère de la justice publiée le 18/05/2023

Réponse apportée en séance publique le 17/05/2023

Les modes alternatifs de règlement des différends se sont développés en droit de la famille de manière considérable ces dernières années. Là où les litiges se résolvaient nécessairement de manière contentieuse, le droit incite désormais les familles à trouver elles-mêmes les solutions pour régler leurs différends dans des conditions conformes à l’intérêt de chacun et surtout respectueuses de l’intérêt de l’enfant. A ce titre, le ministère de la Justice mène une politique de l’amiable volontariste en droit de la famille. En effet, afin de favoriser la recherche d’accords entre les parties, des mécanismes de règlement amiable ont été introduits en droit français ces dernières années dans le cadre des divorces et dans les contentieux hors divorce ou après divorce. Ainsi, en matière de divorce, y compris dans le cadre des divorces contentieux, le juge aux affaires familiales peut prescrire certaines mesures pour aider les conjoints à organiser à l’amiable les effets de leur rupture. Afin de rétablir un lien entre les époux, le juge peut leur proposer une mesure de médiation et, avec leur accord, désigner un médiateur familial. Il peut aussi enjoindre les époux à rencontrer un médiateur familial, uniquement aux fins d’information. En hors divorce ou après divorce, la tentative de médiation familiale préalable obligatoire (TMFPO) a été instaurée par la loi n° 2016-1547 du 18 novembre 2016 de modernisation de la justice du XXIe siècle, pour une durée de trois ans à compter de sa promulgation, dans 11 juridictions. Cette expérimentation a été prorogée jusqu’au 31 décembre 2024 par la loi de finances 2022 pour 2023, afin de mieux en apprécier les effets. La tentative de médiation familiale préalable obligatoire (TMFPO) consiste à faire précéder certaines demandes d’une tentative de médiation familiale, à peine d’irrecevabilité que le juge peut soulever d’office. Il s’agit des demandes qui tendent à faire modifier une précédente décision du juge aux affaires familiales ou une disposition insérée dans une convention homologuée par le juge, ainsi que celles qui portent sur la résidence habituelle des enfants, le droit de visite et d’hébergement, la contribution à l’éducation et à l’entretien des enfants et les décisions relatives à l’exercice de l’autorité parentale. L’objectif de cette expérimentation est d’établir ou de renouer un dialogue, d’apaiser la situation et de recentrer le juge sur son coeur de métier, à savoir trancher les litiges. Toutefois, cette tentative de médiation préalable ne peut être rendue obligatoire en toutes hypothèses, cette obligation devant par exemple être impérativement écartée en cas de violences ou d’emprise manifeste de l’un des parents sur l’autre. A la suite de ces évolutions législatives et des conclusions des états généraux de la justice, le ministère de la Justice s’est engagé dans le développement d’une véritable culture de l’amiable au sein de l’institution judiciaire. Pour que la recherche d’un consensus devienne une alternative plus systématique au contentieux en matière familiale, il faut que les pratiques professionnelles des magistrats, mais aussi des auxiliaires de justice évoluent. Cela implique une meilleure formation des futurs praticiens aux outils et aux techniques de l’amiable. Une ambitieuse réforme de la politique de l’amiable sera mise en place par voie réglementaire ces prochaines semaines. Par ailleurs l’essentiel des dispositions relatives aux modes alternatifs de règlement des litiges (MARD) seront réunies au sein d’un même livre du code de procédure civile, pour les rendre plus lisibles. Enfin, un travail est engagé pour élargir la palette des outils de l’amiable à disposition des juridictions, non pas seulement en amont du procès, mais à l’intérieur même de celui-ci. Renforcer la conciliation menée par le juge, ou encore lui permettre de trancher uniquement le noeud du conflit pour laisser la possibilité aux parties de s’accorder sur la suite. Ces outils ont toute leur place dans les litiges familiaux notamment en matière de divorce ou de liquidation des régimes matrimoniaux.

Publiée dans le JO Sénat du 18/05/2023 – page 3258

A consulter sur https://www.senat.fr/basile/visio.do?id=qSEQ220700573

Webinaire : « Le Médiateur de la Consommation des Avocats, ou Comment tisser un meilleur lien de confiance avec nos clients » avec Carole PASCAREL, Médiatrice de la Consommation de la Profession d’avocat, le jeudi 16 mars à 18h00.


Inscription sur https://us02web.zoom.us/webinar/register/WN_LoWhCgswRKWNX5vK96ffqg?_x_zm_rtaid=99-NrDLNS7CLoniHch5qUg.1679825407527.40cc4229225df4c3ba1955087731e585&_x_zm_rhtaid=621

Webinaire : « Le Médiateur de la Consommation des Avocats, ou Comment tisser un meilleur lien de confiance avec nos clients » avec Me Carole PASCAREL, organisé par le CEMA, le 16/03/2023 de 18h00 – 19h30


Inscription gratuite sur https://cemaphores.org/?na=view&id=896

« Nouvelle politique de l’amiable : allier judiciaire et amiable dans l’intérêt du justiciable », Entretien avec Hirbod Dehghani-Azar, Conseil national des barreaux (CNB) et responsable de sa commission ad hoc MARD par B. Stoykov, (Affiches Parisiennes)


« Affiches Parisiennes : Pourquoi assistez-vous à ce lancement et pourquoi est-ce important ?

Hirbod Dehghani-Azar : Déjà parce qu’à titre personnel, cela fait des années que je traite ce sujet et qu’à titre fonctionnel, je suis en charge de la commission ad hoc Mard du Conseil national des barreaux. J’accompagne, avec la profession, ce mouvement depuis un certain nombre d’années. On a modifié notamment nos règles déontologiques pour faciliter les choses, on a donné des formations le plus largement possible, on a mis en place des coopérations avec les magistrats, créé la première session des États généraux des Mard avec le CNB et généralisé dans toutes les écoles une formation aux outils de l’amiable. Tout cela forme un ensemble cohérent qu’on essaye de mettre en place. Il faut être très vigilant sur les règlements qui vont sortir parce qu’il reste encore quelques briques à ajouter, par exemple sur le délai biennal de l’assurantiel ou sur la façon de rendre opposable l’amiable, comme dans d’autres pays, aux tiers qui ne sont pas dans le procès, avant tout procès. On peut passer par une assignation à participer à la première réunion de l’amiable, ce pourrait être un principe permettant d’avoir une vraie stratégie judiciaire de l’avocat qui comprendrait une manière d’imposer à tout le monde un premier dialogue dans un cadre cohérent et qui permettrait d’avancer le cas échéant devant le juge. On aurait vraiment deux stratégies parallèles à partir de ce premier rendez-vous : soit les gens accepteraient d’entrer ensemble dans l’amiable avec l’administration de la preuve, la définition des réels problèmes, les responsabilités, soit ils refuseraient et iraient sur un parcours normal.

Aujourd’hui la politique est très axée sur la procédure civile mais les praticiens en matière publique sont aussi très en demande. Un travail très important est fait dans ce sens-là mais il ne faudrait pas avancer à deux vitesses, il faudrait essayer d’harmoniser pour faciliter la compréhension des Mard pour le justiciable.  » (Extrait de affiches–parisiennes-com du 20/01/2023)

En savoir plus sur https://www-affiches–parisiennes-com.cdn.ampproject.org/c/s/www.affiches-parisiennes.com/amp/nouvelle-politique-de-l-amiable-allier-judiciaire-et-amiable-dans-l-interet-du-justiciable-119435.html

Vidéo : « La médiation administrative, un dispositif efficace au bénéfice du citoyen » : Bilan 5 ans après la convention médiation » par Conseil d’Etat et CNB (YouTube)


« Ces dernières années, la médiation administrative s’est significativement développée, notamment grâce au travail commun mené par les juges et les avocats pour la faire connaître et la proposer. En décembre 2017, le Conseil d’État et le Conseil national des barreaux (CNB) signaient une convention de partenariat pour encourager la médiation administrative et lui donner l’élan nécessaire à son déploiement auprès de l’ensemble de ses acteurs : juges, administrations et collectivités, avocats, médiateurs, requérants.

Cette convention a permis de mettre en œuvre plusieurs actions pour promouvoir le recours à la médiation : partage d’outils de formation et de communication entre les différents acteurs, organisation de formations et conférences dédiées, mais aussi mobilisation des barreaux, des tribunaux et des cours pour signer, localement, des conventions médiation et engager conjointement des expérimentations dans ce domaine. 

Cinq après, Sylvain Humbert, secrétaire général adjoint du Conseil d’État et Hirbod Dehghani-Azar, avocat, médiateur et responsable de la commission MARD (Modes alternatifs de règlement des différends) du CNB reviennent sur le bilan et les actions menées et à venir dans le cadre de cette convention. » (Extrait conseil-etat.fr du 16/01/2023)

Vidéo à consulter sur https://www.conseil-etat.fr/actualites/en-video-la-mediation-administrative-un-dispositif-efficace-au-benefice-du-citoyen-bilan-5-ans-apres-la-convention-mediation

L’ordre des avocats de Colmar (68) a créé son propre centre de médiation.


Information publiée par J-P Vogel-Braun https://www.linkedin.com/posts/activity-7007370510418223104-fpk5/?utm_source=share&utm_medium=member_android

Enquête : « Les avocats et la médiation, quelles affinités ? » (village-justice.com)


« On parle de médiation dans le domaine juridique depuis une vingtaine d’années, mais c’est à partir de la loi du 22 décembre 2010 [1] et les décrets des 13 janvier 2011 [2] et 22 janvier 2012 [3] que la culture du règlement alternatif des différends s’affirme petit à petit auprès du justiciable comme des professionnels du droit.
Le recours à la médiation est actuellement fortement impulsée par le législateur, et il semblerait que les choses bougent en la matière du côté des avocats.
C’est pour comprendre quels sont les rapports que ces derniers entretiennent avec la médiation et quel usage ils en ont que le Village de la Justice a lancé en décembre 2019 une enquête auprès de la profession. Et ces avocats se sentent concernés par le sujet puisque près de 400 d’entre-eux nous ont répondu !
En voici les 4 principales leçons

(Extrait de village-justice.com du 5/03/2020 et mise à jour du 24/01/2022)

En savoir plus sur https://www.village-justice.com/articles/avocats-mediation-juridique-quelle-affinite,33715.html

Vidéo : discours du Ministre de la Justice, Eric DUPONT MORETTI, adressé aux adhérents de la FFCM – FEDERATION FRANCAISE DES CENTRES DE MEDIATION à l’occasion de son Assemblée Générale Annuelle du 14/10/2022 à Antibes


Vidéo à consulter sur https://www.youtube.com/watch?v=aMkPdt5jm_0

Vidéo (Suisse) : « Assistance judiciaire pour la médiation dans le Canton VD », entretien avec Raphaël Mahaim, Conseiller national et avocat par Pascal Gemperli de Perspectives de médiation (YouTube)


Perspectives de médiation, aujourd’hui avec Raphaël Mahaim, Conseiller national et avocat, nous parlons droit et médiation, complémentarité et vases communicants entre les métiers d’avocat et de médiateur. Mais surtout, Raphaël nous explique les tenants et aboutissants de sa proposition pour l’intégration de la médiation dans l’assistance judiciaire dans le Canton de Vaud qui devrait se réaliser prochainement, une première en Suisse ! (Extrait YouTube 14/10/2022) )

Vidéo à consulter sur https://www.youtube.com/watch?v=-1wDFB5oNH4

« J’espère que la FFCM sera membre du Conseil national de la médiation » Entretien avec Romain Carayol Fédération française des centres de médiation (FFCM) (Gazette du Palais)


(Extrait de labase-lextenso.fr du 4/10/2022)

Article à consulter sur https://www.labase-lextenso.fr/gazette-du-palais/GPL440v4