
Un juge des référés du tribunal judiciaire de Paris a ordonné ce lundi la mise en place d’une médiation entre Twitter et des associations de lutte contre les discriminations. En mai dernier, elles avaient assigné le réseau social pour « inaction face à la haine en ligne ». Les deux parties vont donc devoir rencontrer un médiateur, une prochaine audience aura lieu le 1er décembre.
L’Union des étudiants juifs de France (UEJF), SOS racisme, ou encore SOS Homophobie estiment que Twitter manque de manière « ancienne et persistante » à ses obligations en matière de modération des contenus. Le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) s’est également joint à la procédure. Les associations demandaient au tribunal d’ordonner la désignation d’un expert chargé de constater « les moyens matériels et humains mis en oeuvre« . Selon elles, de nombreux tweets signalés n’étaient pas retirés.
L’attentat de Conflans « confirme l’urgence d’une régulation »
Lors de l’audience ce lundi matin, le tribunal a observé une minute de silence en hommage à Samuel Paty, le professeur d’histoire-géographie tué à Conflans-Sainte-Honorine vendredi. Selon les associations, cette actualité dramatique « confirme l’urgence d’une régulation » sur les réseaux.
Assigné en référé, @TwitterFrance est contraint à la négociation sur la modération des contenus de haine.
Twitter doit agir vite, sous peine d’etre complice de la propagation de la haine et de ses conséquences meurtrières. https://t.co/cH2rOT6TdZ— UEJF (@uejf)October 19, 2020
Pour l’avocat de l’UEJF, « le rôle des réseaux sociaux est bien sûr très important puisqu’on a vu qu’il amplifiait la propagande islamiste et toutes les autres propagandes de haine« . « C’est sur le réseau Twitter qu’a été publiée la photo de ce malheureux professeur décapité. La Licra avait signalé à Twitter l’existence de ce compte islamiste très problématique, Twitter a retiré le tweet mais ne l’a pas signalé au parquet« , a affirmé Stéphane Lilti.
Contacté par l’AFP, Twitter n’a pas souhaité commenter la décision du tribunal sur la médiation. En mai dernier, le groupe avait dit investir dans des technologies de modération « pour réduire la charge qui pèse sur les utilisateurs de devoir effectuer un signalement« . (Extrait de francebleu.fr/infos du 19/10/2020)
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