Bridge est un réseau international de médiateurs formés à la médiation interculturelle. Ses membres sont d’origines multiples sur le plan culturel et national.
Pays d’origine des membres actuels : France, Belgique, Algérie, Côte d’Ivoire, Liban, Rwanda, Turquie
Nos objectifs
Promouvoir la pratique de la médiation interculturelle et internationale
Etablir un annuaire de médiateurs professionnels formés aux spécificités de la médiation interculturelle et internationale
Offrir aux médiateurs un lieu d’échange, de formation et de perfectionnement
Mettre en place des projets (recherche et pratique) dans le domaine de la médiation internationale et interculturelle » (Extrait de bridge)
Nous avons le plaisir de vous annoncer la publication du 2ème numéro de la Revue des Médiation . Ce numéro constitue la 2ème partie du précédent numéro ayant pour thème « Médiations et diversité culturelle » . La « Revue des Médiations » qui remplace la Lettres Médiations, est une revue électronique de langue française fondée par des médiateurs et des chercheurs français avec la participation de représentants de pays francophones comme le Québec, la Belgique, le Luxembourg et la Suisse. Nous nous sommes limités dans un premier temps à quelques pays francophones et nous cherchons des correspondants d’autres pays. Si vous êtes intéressés merci de nous contacter àRevueDesMediations@gmail.com;
« La mondialisation entraîne des brassages humains importants et lorsque des personnes de culture différente se rencontrent, les risques de malentendus s’accroissent.
Il en résulte des conflits interculturels qui nécessitent des compétences particulières pour intervenir en médiation.
Dans cette perspective, des médiateurs se forment spécifiquement à la médiation interculturelle et se regroupent en associations professionnelles en Europe (ex ATCC, IFOMENE, BRIDGE…), en Amérique (ex Sherbrooke, APMIQ) et ailleurs.
Notre session du 19 novembre à 19h00 permettra à des médiateurs interculturels de partager leur expérience avec les participants. En particulier Félix Tobin, Nadine Hamade et Jean-Pierre Picard évoqueront l’expérience qui les a conduit à fonder l’association Bridge des médiateurs interculturels.
Comme chaque mois, les sessions sont ouvertes gratuitement aux médiateurs , sur inscription préalable sur Eventbrite. » (Extrait de eventbrite.fr)
La « 1ère journée de la Médiation transfrontalière fr-all et interculturelle » aura lieu le 9 octobre à Montpellier dans le cadre de la Semaine de la médition et de la Quinzaine franco-allemande en Occitanie.
Date : 9 octobre
Lieu : Montpellier, lieu exacte à définir
NB : Public en présentiel ET public en ligne via Zoom
Objectif : Sensibiliser à la question de l’inter-culturalité en médiation en général et attirer l’attention sur l’intérêt de la médiation dans les relations franco-allemandes en particulier
Thèmes abordés en conférence et table ronde :
La médiation transfrontalière en Europe en général et entre la France et l’Allemagne en particulier
Entreprise – familiale – patrimoniale
Accompagnement de projets européens (à l’exemple de l’introduction des lynx dans les Vosges)
Médiation internationale et formation
Ateliers* 2h :
1. Dépasser les frontières culturelles dans la médiation
2. Parentalité : l’approche empathique en milieu multiculturel
3. Être connecté à soi pour pouvoir se connecter à l’autre
* le 9 oct. : en présentiel (après-midi)
* le 15 oct. : en ligne (matinée)
Programme de la journée
8h30 Accueil des participants autour d’un petit déjeuner
9h00 Allocution de bienvenue par les organisateurs et le Consul Honoraire d’Allemagne de Montpellier et vice-président de RAFAL, Me Roland ICKOWICZ
9h30 Frédéric PETIT, député de la 7ème circonscription des français à l’étranger (Allemagne, Europe centrale et Balkans) et médiateur :
Conférence : La Médiation transfrontalière en Europe en général et FR-ALL en particulier
10h00 Échanges avec le public
10h30 Pause
10h45 Table Ronde avec des médiateurs et avocats-médiateurs issus du monde franco-allemand et international
Hélène ABELSON-GEBHARDT –magistrate judiciaire honoraire et médiateure, Strasbourg et Paris
Pierrette AUFIERE – avocate honoraire et médiateure familiale, Toulouse
Prof. Dr. Gernot BARTH – dirigeant IKOME GmbH et médiateur international, Berlin, Leipzig, Stuttgart
Alice CANET – avocate et médiateure franco-allemande, Strasbourg
Martin HAUSER – avocat et médiateur international, Munich, Paris, Vienne
Yorck VON KORFF – médiateur et facilitateur international, Montpellier, Hambourg
Susanne SCHÜLER – médiateure internationale et responsable formation CEDR, Londres
12h00 Échanges avec le public
12h30 Conclusions
12h45 Clôture : Richard JARRY, président RAFAL et Allemagne-Occitanie
13h00 Apéro déjeunatoire et échanges conviviaux
L’après-midi du 9 octobre sera consacré à 3 Workshops – en présentiel – sur la médiation interculturelle et ses outils.
Ces trois workshops auront lieu par Zoom le 15 octobre pour les inscrits en ligne, horaire à définir.
Intervenants : Silvia LOY-MOREL, Hilkka ROULAND et Yorck VON KORFF
« Une tribune parue dans « Le Monde », initiée par Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky, directrice du DU Hospitalité, médiations, migrations (H2M) de l’Inalco, et signée par un collectif d’universitaires et d’humanitaires spécialistes des questions de médiations en contexte migratoire appelle l’Etat à investir plus largement dans ce domaine pour favoriser l’intégration des personnes exilées.
(….)
A un an de l’élection présidentielle, les discours sécuritaires prennent à nouveau le pas sur tous les autres. Au niveau européen, la politique du non-accueil se traduit par le durcissement des frontières, les renvois illégaux, les camps surpeuplés et l’application insensée du règlement de Dublin dont les gouvernements reconnaissent pourtant unanimement l’inefficacité, le coût et les effets pervers.
Au niveau français, le non-accueil se rejoue chaque fois que l’on tolère l’amalgame migrant égale suspect, passant du classique « migrant profiteur » à l’odieux « migrant terroriste ».
Or, tant que le demandeur d’asile n’est pas reconnu réfugié, il est considéré comme suspect. Il peut alors être maintenu sur les trottoirs, dans une situation d’attente et d’assistanat indigne. Même chose avec ceux qui n’ont pas de titre de séjour dont on espère que l’arrêt net de toute aide ou que les renvois, forcés ou accompagnés, les conduiront à partir.
Les conditions du dialogue
Pourtant, toutes les personnes ayant travaillé auprès d’exilés savent que le coût de l’exil, les pertes et les séparations qu’il implique sont tels qu’une fois arrivés sur la terre dite d’accueil, ils n’en partiront pas. Il ne sert à rien de tenter l’asphyxie. Les indésirables ne disparaissent pas, ils s’éclipsent dans les zones de la grande précarité, où ils sont soumis à des violences cumulées pour un coût social finalement immense.
L’expérience accumulée depuis des années par les acteurs de terrain nous montre au contraire la réussite des politiques qui interrogent les personnes et non pas les flux et les chiffres. Elle nous montre combien la médiation interculturelle et linguistique fait la différence.
Médiation et interprétariat sont essentiels tout au long de la trajectoire d’asile.
En amont, pour écouter un mineur érythréen ou bangladais dans un camp du Calaisis et comprendre pourquoi il ne veut pas rejoindre un foyer local mais l’Angleterre, pour entendre la volonté d’un migrant malien ou guinéen qui tente plusieurs fois de passer la frontière franco-italienne ou franco-espagnole au risque de se faire refouler avec violence, pour comprendre que chaque primo-arrivant, qu’il arrive de Syrie ou d’Afghanistan, répond à des logiques et à des loyautés spécifiques selon son groupe d’appartenance, sa langue, sa région d’origine. Les programmes de réinstallation qui étudient les configurations familiales le savent bien.
Médiation et interprétariat sont aussi essentiels en aval. Parce qu’ils créent les conditions du dialogue faisant office de passerelle entre les deux cultures, les deux langues, entre le pays d’origine et la France. Parce qu’ils favorisent l’intégration. Pour que la multitude des programmes et des initiatives d’insertion portent leurs fruits.
Termes intraduisibles
Sur le terrain, ce rôle de médiateur interculturel et linguistique est souvent exercé par des exilés qui se mettent eux-mêmes en position d’intermédiaire. Exposés, sans formation spécifique et sans que cette expérience soit véritablement perçue pour ce qu’elle est : individuellement un véritable levier d’insertion professionnelle, et pour les autres une essentielle possibilité d’accès à l’information et à l’insertion.
Ce sont les médiateurs interprètes qui vont pouvoir expliquer les dispositifs d’insertion existants, qui vont pouvoir désamorcer des incompréhensions culturelles. Comment demander, par exemple, à des exilés de se domicilier pour recevoir leurs documents administratifs quand le mot et le concept même de domiciliation n’existent pas dans leur langue ? Comment expliquer les termes intraduisibles, « préfecture », « récépissé » et autre « guichet unique » ?
Non, lorsqu’un agent de la préfecture exige que les demandeurs d’asile ne quittent pas la salle d’attente pour aller faire leur prière, il ne porte pas atteinte à leur religion, il applique des principes d’ordre dans un bureau administratif de la République.
Non, quand une jeune bénévole distribue un kit sanitaire avec des préservatifs, il ne s’agit pas d’une invitation implicite à une relation sexuelle. Sans parler des institutions publiques comme l’hôpital, où, sans médiation, les soins ne peuvent parfois pas se faire tant le vocabulaire du corps et de l’intime peut être source de malentendus.
Paradoxe français
Or il y a là un grand paradoxe. Alors que la médiation se développe partout – médiation scolaire, médiation auprès des tribunaux, médiation familiale, médiation culturelle dans les espaces d’art et de culture, médiation interculturelle dans les entreprises internationales –, la médiation interculturelle et linguistique en contexte migratoire n’existe pas. Ou si peu. C’est un paradoxe français, car la « community interpretation », interprétation communautaire qui pourrait faciliter l’insertion des populations non francophones, est largement développée chez de nombreux voisins.
Il est temps d’investir dans la médiation en contexte migratoire. Des universités se mobilisent. C’est le cas d’une partie des partenaires du réseau Migrants dans l’enseignement supérieur (MENS) proposant aux étudiants exilés des diplômes universitaires (DU) sur la médiation comme le DU Hospitalité, médiations, migrations (DU H2M, Inalco, Paris) ou le nouveau DU Dialogues (Lyon-II).
Des associations, des institutions et des acteurs de terrain tentent d’intégrer la médiation interculturelle et linguistique aux côtés des bénévoles ou des travailleurs sociaux. Mais rien ne sera possible si l’État ne flèche pas davantage de crédits spécifiques pour cela, si l’État ne soutient pas spécifiquement cette dynamique, si l’État ne valorise pas les ressources linguistiques et culturelles et l’immense motivation pour l’intégration des premiers concernés, les personnes exilées.
Parce que tout exilé ayant pu entrer sur le marché de l’emploi est une victoire, non seulement individuelle mais aussi de toute la société républicaine ; parce qu’il n’attend que d’y trouver sa place, investissons dans les conditions de cette réussite.
Liste des signataires : Jean-Michel Benayoun (professeur, directeur de l’UFR Études interculturelles de langues appliquées/EILA, université de Paris) ; Aurélie El Hassak-Marzorati (directrice générale, Centre d’action sociale protestant) ; Emmanuelle Gallienne (directrice, association Kolone) ; Pascal Godon (référent national, Fédération de l’entraide protestante) ; Manda Green (enseignante-chercheuse, coresponsable du diplôme universitaire Dialogues. médiation, interprétariat et migration, université Lumière-Lyon-II) ; Antoine Paumard (directeur, Service jésuite des réfugiés, JRS France) ; Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky (professeure, coordinatrice du diplôme universitaire Hospitalité, médiations, migrations, Institut national des langues et civilisations orientales, Inalco, Paris) ; Annick Suzor-Weiner (professeure émérite, Agence universitaire de la francophonie et université Paris-Saclay). (Extrait de inalco.fr )