« Christophe Porot, directeur du Comité départemental d’éducation et de promotion de la santé des Bouches-du-Rhône (Codeps 13), revient sur le colloque “Reconnaître : la médiation en santé à Marseille” du 20 novembre 2023. L’occasion de mettre un coup de projecteur sur le travail de terrain des médiatrices en santé, qui facilite la mission des soignants et des travailleurs » -N. Gorwitz -(Extrait de lagazettedescommunes.com du 11/12/2023)
SYNTHESE La médiation en santé constitue un processus relationnel qui concourt à la résorption d’inégalités sociales de santé grâce à sa fonction d’interface entre publics vulnérables et acteurs de santé. D’initiative associative et historiquement ciblée sur des publics marginalisés (VIH, prostitution, gens du voyage…), la médiation en santé s’adresse désormais à des publics en situation de vulnérabilité pour des motifs variés qu’ils soient endogènes (précarité socioéconomique, crainte de la stigmatisation, situation de handicap, etc.) ou exogènes (complexité du système de soins, difficultés et délais d’accès, etc.). Malgré l’absence d’étude médico-économique en France ou à l’étranger, de nombreuses initiatives territoriales ont permis d’éprouver la pertinence et l’utilité de la médiation en santé dans la lutte contre les inégalités sociales de santé, conduisant à sa reconnaissance institutionnelle progressive notamment au travers la loi de modernisation du système de santé de 2016.
Cette reconnaissance institutionnelle tardive et partielle explique l’absence de recensement fiable au niveau national, exercice rendu d’autant plus délicat que les structures de rattachement des actions de médiation sont diverses : centres de santé participatifs, maisons de santé, associations menant des actions de santé, établissements de santé, établissements médico-sociaux, centre communal d’action social et, bien que plus rarement, sociétés interprofessionnelles de soins ambulatoires. La mission estime le nombre de médiateurs.rices en santé compris dans une fourchette allant de 750 à 1 000 professionnel.les. Cette estimation n’épuise toutefois pas le champ des situations d’interventions de médiation en santé, lesquelles mobilisent également des bénévoles qui constituent en quelque sorte le réseau informel de proximité et de confiance du professionnel, au plus près des lieux de vies des personnes concernées par les actions de médiation en santé.
La médiation en santé permet en effet d’intervenir aux différentes étapes du parcours d’un individu afin de prévenir les ruptures tout en produisant des externalités bénéfiques à l’ensemble du système de soins. En amont de la filière de soins, la médiation en santé participe de la promotion de la santé globale et, ce faisant, contribue à l’encapacitation des personnes. Elle facilite en outre la prévention de par ses actions de repérage, de dépistage et le diagnostic des publics en situation de précarité ciblés. Au sein de la filière de soin, l’impact de la médiation en santé est également significatif dans la mesure où elle contribue à garantir l’accès effectif aux services de santé. D’une part, parce qu’elle permet de garantir l’accès aux droits par un accompagnement à leur ouverture, laquelle conditionne l’entrée et le maintien dans la filière des soins. D’autre part, car elle contribue à garantir l’effectivité des soins, que ce soit au travers l’accompagnement physique de la personne à ses différents rendez-vous (garantissant ainsi la continuité du parcours de soins ou prévenant des refus de soins ou discriminations) ou par une intermédiation culturelle et/ou linguistique sans laquelle l’expression du besoin, la prise en compte de dimension holistique de la personne, la compréhension du langage médical ou l’observance thérapeutique seraient compromises. Enfin, la médiation en santé constitue un investissement social rentable puisqu’elle contribue à l’amélioration globale de l’état de santé des individus et de la population grâce notamment à des actions de prévention. Par ailleurs dans des contextes favorables déjà bien dotés en ressources professionnelles et communautaires, et bien qu’il ne s’agisse pas de sa vocation première, les interventions de médiation en santé ont également pour effet de réduire la pression pesant sur les ressources du système de santé, que ce soit en permettant de dégager du temps médical et paramédical ou en réduisant le nombre de passage inappropriés aux urgences.
Malgré la démonstration empirique de sa pertinence et de son utilité pour lutter contre les inégalités sociales de santé, la médiation en santé se heurte notamment à trois freins qui limitent son efficacité et son efficience. Premièrement, l’absence de reconnaissance statutaire qui entretient l’ambiguïté sémantique autour de ce que recouvre la « médiation en santé » et limite sa bonne appréhension tant par les publics concernés que par les acteurs institutionnels et partenaires des médiateurs.rices. Deuxièmement, la médiation en santé pâtit d’un cumul de rapports de pouvoirs professionnels et institutionnels défavorables à la bonne coopération entre acteurs et à la reconnaissance de la pertinence de ces actions souvent réalisées en dehors des établissements : d’une part, parce qu’elle peine à asseoir sa légitimité professionnelle dans un environnement caractérisé par le désintérêt voire la défiance de certains professionnels mus par la crainte, consciente ou inconsciente, de réinterroger ou partager leurs pratiques professionnelles ; d’autre part, en raison du fonctionnement institutionnel cloisonné du monde sanitaire, médico- social et social qui complique le positionnement d’interface de la médiation en santé. Enfin, parce que les acteurs perçoivent les financements publics comme complexes et non pérennes, affectant leur capacité à projeter des actions sur le moyen terme et à recruter des professionnel.les sur des emplois perçus comme précaires tant matériellement que symboliquement.
Compte tenu de ce qui précède, la mission recommande aux pouvoirs publics d’agir prioritairement sur la levée de ces freins. Pour ce faire, elle propose une feuille de route articulée autour de trois chantiers et assortie d’une méthode de pilotage qui en constitue l’indispensable complément. En effet, considérant que le caractère fragmenté et secondaire du pilotage des enjeux de la médiation en santé au sein des ministères sociaux est susceptible de compromettre l’opérationnalisation de la présente feuille de route, la mission recommande la mise en place d’un comité ad hoc chargé de piloter, en lien avec les acteurs concernés, l’avancement concret des recommandations qui suivent. Elle propose par ailleurs de confier à ce comité une enveloppe budgétaire ayant vocation, en lien avec Santé publique France, à financer l’engagement de travaux de recherche-action en vue d’assoir la médiation en santé sur un « haut niveau de preuve », d’en quantifier les coûts évités et de déterminer des indicateurs pertinents de mesure de son impact tant pour bénéficiaires que sur le système de soins.
Prioritairement, la mission recommande d’achever la professionnalisation et la reconnaissance des métiers de la médiation en santé. En effet, alors qu’elle constitue de fait une activité relevant pleinement du champ des acteurs de la santé, l’absence de cadre statutaire et de reconnaissance symbolique par le ministère en charge de ces sujets complique le positionnement d’interface de la médiation en santé. Par conséquent, la mission recommande de consacrer l’existence du métier de médiateurs et médiatrices en santé en l’inscrivant dans le code de la santé publique. Cette consécration législative devra en outre s’accompagner de l’inscription du métier dans les répertoires idoines (référentiel métier de la fonction publique hospitalière, répertoire opérationnel des métiers et des emplois de Pôle emploi, etc.) et de la formalisation d’un cadre déontologique. La mission suggère que cette tâche soit confiée au collectif de promotion de la médiation en santé qui pourrait utilement se constituer en association nationale à cet effet.
Corrélativement, la mission recommande de bâtir des voies d’accès et de formation inclusives au métier de médiateurs et médiatrices en santé. En effet, si certaines formations et DU existent déjà, la mission considère que la reconnaissance d’un métier spécifique exige la structuration d’une filière de formation susceptible de garantir une professionnalisation adéquate. Pour ce faire, elle préconise la mise en place de deux voies, l’une relevant de la formation initiale, l’autre de la formation continue. Concrètement, la mission recommande de créer :
un diplôme de médiation en santé de niveau licence également accessible par la voie de la validation des acquis personnels et professionnels (VAPP) ;
une certification professionnelle de médiation en santé enregistrée au répertoire nationale des certifications professionnelles (RNCP) permettant d’accéder au métier par la voie de la formation continue ou la reconnaissance d’une VAE. Une esquisse de socle commun des connaissances requises pour pratiquer la médiation en santé est proposée en annexe afin de servir d’appui à la construction des formations. La structuration du cadre statutaire permettra de fidéliser et d’élargir progressivement le vivier des acteurs de la médiation en santé. Parallèlement, et aux mêmes fins, la mission propose une série de mesures (recommandations n° 2 et n°3) visant à en améliorer les conditions d’exercices en garantissant un accompagnement et un outillage adéquat. Enfin, considérant que la professionnalisation des acteurs de la médiation en santé doit aller de concert avec sa valorisation auprès des autres acteurs du parcours de santé, la mission préconise tant l’engagement d’actions de communications et d’interconnaissances entre établissements dispensant ces formations que l’intégration d’un module théorico-pratique de sensibilisation à la médiation en santé dans le parcours de formation initiale et continue des acteurs de santé, du secteur social et médico-social. Parallèlement au chantier statutaire, la mission préconise de rationaliser et de pérenniser l’architecture du financement dévolu par l’Etat à la médiation en santé. En effet, l’efficacité de la médiation en santé pâtit en effet d’un mode de financement émietté et majoritairement perçu comme précaire. En effet, le financement de la médiation en santé est éclaté entre plusieurs acteurs et, parmi ses acteurs, divers canaux (ARS, Politique de la ville, assurance maladie, collectivités territoriales, expérimentations article 51 de la LFSS pour 2018…). Cet éparpillement se double d’un défaut de stabilité financière lié à des financements essentiellement non pérennes (appels à projet) ou perçus comme tel. Cette absence de lisibilité et de pérennité est préjudiciable pour l’ensemble des acteurs : les porteurs de projets (démarches chronophages pour tenter d’obtenir plusieurs financements et couvrir les charges liés à un ETP), les professionnel.le.s de la médiation en santé (postes perçus comme précaires), l’Etat (absence d’information financière fiable et agrégée) et surtout, les bénéficiaires (l’instabilité financière fragilisant des dispositifs et donc, in fine, la qualité voire la capacité d’intervention dont l’efficacité est pour partie basée sur l’établissement dans la durée d’une relation de confiance). La mission propose de remédier à ces défauts en rationnalisant et pérennisant l’architecture financière de la médiation en santé. Considérant la diversité des structures porteuses de médiation en santé, laquelle ne permet pas d’envisager un modèle de financement unique, la mission préconise une modélisation par typologie de structures. (Extrait)
Dûment formés ou en cours de formation à La Rochelle, en DU Médiation et règlement des conflits, les six médiateurs se réunissent tous les quinze jours. Ils sont médecins, paramédicaux, directeurs de service… « Cette diversité permet une approche un peu nuancée, c’est une richesse, constate Laurette Blommaert, directrice des affaires juridiques et médiatrice de la première heure. De plus le fait d’être intégrés à l’institution encourage les salariés à venir plus facilement vers nous. » Le Pr Laurent Montaz, chef du service des soins palliatifs, acquiesce. « C’est l’une des clefs pour que les gens se sentent en sécurité. » La stricte confidentialité du dispositif en est une autre, comme sa totale indépendance vis-à-vis de la hiérarchie ou encore la méthode de la co-médiation. « Nous intervenons toujours à deux, parfois à trois, afin d’avoir une approche plurielle de la situation, donc une écoute et un regard différents », glisse Valérie Neveu, cadre supérieur de santé.
32 situations en deux ans
En deux ans, la cellule médiation s’est penchée sur 32 situations conflictuelles, majoritairement entre médecins -chez qui le dispositif est sans doute plus connu- et essentiellement sur le site de la Milétrie, pour la même raison. » – C. Brugier – (Extrait de le7.info du 12/12/2023)
« Le dispositif national de médiation pour les personnels des établissements publics de santé, sociaux et médico-sociaux créé par le décret du 28 août 2019 est entré dans sa troisième année de fonctionnement en 2022. Si la période de la crise sanitaire a freiné son activité, depuis ses missions se sont densifiées et diversifiées. Nous présenterons dans ce rapport, non seulement le bilan des activités de médiation au cours de l’année 2022, mais nous aborderons également un état des lieux de la médiation consécutif à l’évolution du dispositif national. Avec la conciliation, la médiation constitue un des leviers majeurs de règlement amiable des difficultés relationnelles et des conflits institutionnels et interpersonnels. Dans le champ des établissements relevant de la Fonction Publique Hospitalière, l’alliance des dispositifs de conciliation et de médiation relève d’une approche à la fois originale, pertinente et prometteuse. Respectueuse du principe d’autonomie institutionnelle et des compétences dévolues à la gouvernance des établissements, la conciliation s’inscrit dans une démarche interne obligatoire et préalable à la saisine de la médiation pour apporter une réponse adaptée à la proximité du terrain. La médiation assise sur une dimension éthique très particulière constitue, quant à elle, la réponse externe aux institutions pour prendre le relai lorsque la conciliation n’est pas conclusive ou se révèle inadaptée au contexte local, quelle qu’en soit la raison. La combinaison de ces deux dispositifs, unique dans sa conception, permet de trouver une harmonie entre la responsabilité de l’employeur et l’engagement de l’Etat à se positionner comme un partenaire des établissements pour les soutenir et les accompagner dans la résolution de situations souvent complexes et douloureuses. Le dispositif national de médiation devient donc progressivement un outil partagé au service de l’amélioration de la qualité de vie et des relations au travail promue par les Ministres chargés de la Santé et des Affaires Sociales et par le Ministère chargé de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche pour la part qui le concerne. Fort de son réseau de 118 Médiateurs qui composent son niveau national et ses dix médiations régionales et interrégionales, son activité progresse fortement en 2022, même si son caractère encore très confidentiel en limite la portée. Au fil du temps, ses missions se sont élargies et multipliées. Deux modes opératoires, les médiations conventionnelles/réglementaires proprement dites et les missions d’appui, de conseil et d’accompagnement sous la forme d’interventions, plus nombreuses, sont aujourd’hui ouverts aux personnels en situation professionnelle difficile, aux autorités de l’Etat ainsi qu’aux représentants institutionnels, pour les aider à trouver une solution efficace et durable, même si aucune obligation de résultat ne s’impose aux Conciliateurs et aux Médiateurs. L’année 2022 est marquée par une activité plus soutenue et plus diversifiée avec une courbe ascendante encourageante. Outre le pilotage de l’activité, l’animation et la coordination du réseau des Médiateurs par la médiation nationale, la constitution de onze groupes de travail thématiques très dynamiques est un moment fort de cohésion d’équipe, de partage de compétences, de mobilisation de l’intelligence collective et de complémentarité d’actions. Le développement de coopérations et de partenariats traduit également l’intérêt de plus en plus grand porté par de nombreuses institutions à cette nouvelle approche dans le domaine des ressources humaines.
Le plan national de communication engagé en 2022 devrait donner à ce moteur d’action toute sa puissance et stimuler sa performance. Autorités de l’Etat, représentants institutionnels, professionnels et associatifs des secteurs sanitaire, social et médico-social publics sont sans aucun doute, par leurs saisines ou leur inter médiation, les fers de lance de ce mouvement de solidarité et de bienveillance encouragé par la médiation nationale au travers des missions qui lui sont confiées par les Ministres chargés de la Santé et des Affaires Sociales. Par ce dispositif de règlement amiable des difficultés relationnelles et des conflits, l’Etat est là où il doit être, au cœur de l’humain, partenaire des établissements, gardien des équilibres et garant de la continuité apaisée du service public hospitalier.
« Les établissements de santé (hôpitaux généraux, de santé mentale) mais aussi les institutions médico-sociales sont fréquemment confrontées à des conflits, à des différents profonds autour des relations interpersonnelles.
Les professionnels supportent de plus en plus difficilement des tensions qui seraient évitables si dans un cadre hiérarchique ou interpersonnel certaines comportements étaient adaptés « au bien vivre ensemble ».
La médiation est un des moyens d’aborder au fond le sujet parmi un ensemble de dispositions possibles pour les établissements.
Dans cet article, en qualité de membres de l’équipe de médiateurs de la commission interrégionale Bretagne-pays de la Loire, nous avons souhaité exposer à travers notre expérience en quoi la médiation représente une aide à la sortie de crise, à la gestion des conflits. Il ne faut pas en exclure les limites mais aussi envisager ses prolongements et son insertion dans un cadre global de qualité de vie au travail et de conduite des organisations [1]. » (Extrait de managersante.com du 30/10/203)
« Le Réseau National de l’Accès au Droit et de la Médiation (RENADEM) finalise son tour de France lors d’un colloque parisien gratuit, le 16 novembre 2023. Il s’adresse à tou·tes les acteur·ices du droit, du social et de la santé.
Cette dernière étape parisienne traitera de deux thématiques prédominantes dans le quotidien des professionnel·les de terrain : le lien entre accès au droit et santé mentale, et les enjeux et perspectives de la médiation citoyenne.
L’accès au droit et la médiation citoyenne sont deux outils à disposition des citoyen·nes. Ces deux pratiques tout à fait complémentaires sont parfois méconnues, ou mal identifiées, voir pensées comme antagonistes. Le RENADEM s’est donné comme mission de travailler sur les liens, voir sur l’articulation, entre ces deux disciplines et de les promouvoir au plus grand nombre de professionnel·les.
Au programme
13h30 - Accueil et café de bienvenue
14h - Discours d’ouverture par Gwenaëlle Thomas-Maire (directrice de Droits d’urgence) et Sabine Morel (Présidente du Renadem)
14h15 : Table ronde sur l’accès au Droit : « Accès au droit et santé mentale »
Modératrice : Stéphanie Martin du Puytison, Responsable de la plateforme des services au public, Maison du Droit et de la Médiation à Pessac
– Précarité, souffrances psychiques et être sujet de droit Sylvie Collet, Infirmière clinicienne de secteur psychiatrique au sein du service Santé mentale exclusion sociale (SMES), GHU Paris psychiatrie et Neurosciences -Paris
– Accès au droit et santé mentale : un dispositif pluridisciplinaire qui fait du droit l’allié du soin Clarisse Barjou, juriste-coordinatrice du dispositif Accès au droit et santé mentale (ADSM), Droits d’urgence-Paris
– L’accès au droit en milieu carcéral Julie Guillot, juriste-coordinatrice du Point d’accès au droit du Centre pénitentiaire de Paris-La Santé, Droits d’urgence- Paris Jenna Rodriguez, juriste du Centre pénitentiaire de Béziers, Maison René Cassin- Béziers
15h30 : Table ronde – « la Médiation citoyenne : enjeux actuels et perspectives »
Modératrice: Jocelyne Roussel
– La médiation citoyenne : fonctionnement et effets en termes d’utilité sociale Aurore Stephan, Directrice de l’association Cité et Médiation – Rennes Josette Favier, médiatrice citoyenne, Amely-Lyon
– La médiation scolaire par les pairs : former la jeunesse au règlement amiable des conflits. Brigitte Séguier, médiatrice à la Maison René Cassin, – Béziers Sabine Morel, Directrice d’AMELY- Lyon
– Médiation et accès au droit au Québec Luc Simard, directeur de la médiation sociale à Equijustice- Quebéc
16h45-17h30 : Clôture et mots de la fin par la Compagnie de théâtre La Belle Histoire
Créé en 2006, le Réseau national d’accès au droit et de la médiation (RENADEM) est un réseau de structures associatives qui agissent dans le champ de l’accès au droit et de la médiation sur l’ensemble du territoire français.
Informations pratiques :
Date de début : 16.11.2023 – 13:30
Date de fin : 16.11.2023 – 17:30
Colloque accès au droit et médiation citoyenne – le Tour de France du RENADEM Centre Louis Lumière, 46 Rue Louis Lumière 75020, Paris France
« Si les dispositions de la loi Kouchner de 2002 sur le droit des patients ont permis d’éviter, en France, un phénomène de judiciarisation de la santé, plusieurs affaires ont, ces dernières années, défrayé la chronique médiatique et influencé la pratique médicale. Dans le domaine de la relation patient-médecin, les dossiers concernent surtout les actes chirurgicaux et les défauts de diagnostics. Comment éviter que de tels différents finissent devant la justice ? Sur les solutions que peut apporter la médiation, le regard de Me François-Xavier Gosselin, avocat et médiateur à Rennes.
En quoi la médiation peut-elle être intéressante dans les affaires concernant la santé ?
Me F.X. Gosselin : La médiation est intéressante, en santé comme dans d’autres domaines, parce qu’elle permet à des parties qui sont en litige, en conflit ou peut-être même déjà en procédure de trouver une solution amiable qu’elles vont construire elles-mêmes. Elles ne remettent pas leur différend à un juge ou à un arbitre, elles décident, par l’intermédiaire d’un médiateur de construire la solution qui leur permettra de sortir de leur différend.
Le plus souvent elles font cela dans l’idée de pouvoir poursuivre ultérieurement leur relation ou parce que la crainte d’un procès long, incertain, difficile, coûteux, leur laisse penser qu’il est préférable de trouver une solution à la fois négociée et coconstruite. C’est en cela que cela diffère de beaucoup d’autres modes alternatifs, comme les commissions de conciliation. » (Extrait de pourquoidocteur.fr du 3/09/2023)
« Soupçon d’erreur médicale, médecin injoignable, facture contestée, personnel soignant critiqué… Dans un hôpital, le patient se plaint régulièrement, à tort ou à raison. Et il a des droits. Notamment, celui d’avoir recours à un médiateur médical. Son rôle: régler les conflits entre patients et personnel soignant en toute indépendance, même si sa fonction est financée par l’hôpital.
Ce service est souvent méconnu du grand public. Dans plusieurs services de l’hôpital de la Citadelle, chaque chambre affiche désormais le numéro du médiateur médical. » (Extrait de rtbf.be du 21/08/2023)
« Malgré sa pertinence pour lutter contre les inégalités sociales de santé, la médiation en santé se heurte à différents freins. Une mission de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) décline 10 propositions pour favoriser son déploiement sur le territoire, ce qui passe notamment par une meilleure formation et reconnaissance du métier de médiateur en santé.
Les membres de la mission sur la médiation en santé, Alexandre Berkesse, Philippe Denormandie, Emilie Henry et Nolwenn Tourniaire, accompagnés par Farida Belkhir (Igas), ont remis le 17 juillet leur rapport, avec l’ambition de contribuer à l’objectif d’amélioration de l’accès à la santé de toutes et tous.
La médiation en santé constitue un processus relationnel qui concourt à la résorption d’inégalités sociales de santé grâce à sa fonction d’interface entre publics vulnérables et acteurs de santé. D’initiative associative et historiquement ciblée sur des publics marginalisés (VIH, prostitution, gens du voyage…), la médiation en santé s’adresse désormais à des publics en situation de vulnérabilité pour des motifs variés, qu’ils soient endogènes (précarité socioéconomique, crainte de la stigmatisation, situation de handicap, etc.) ou exogènes (complexité du système de soins, difficultés et délais d’accès…). Sous différents modèles, la médiation en santé permet d’intervenir aux différentes étapes du parcours d’un individu afin de prévenir les ruptures, tout en produisant des effets bénéfiques à l’ensemble du système de soins (prévention, accès aux soins…). » (Extrait de santementale.fr du 28/07/2023)
« Dans le cadre des efforts déployés par le PNUD au Liban pour promouvoir la médiation en tant que méthode alternative de règlement des différends, une séance de sensibilisation à la médiation a été organisée au Bellevue Medical Center. La session a été animée par la médiatrice et formatrice experte, Me Zeina Kesrouani, qui a fourni des informations précieuses sur la médiation et ses avantages. L’événement a réuni des gestionnaires, du personnel médical et hospitalier. » (Extrait linkedin.com)
Le monde hospitalier est un univers complexe et changeant au sein duquel interagissent, jour et nuit, une multitude de professionnels et de personnes confrontées à la maladie. Les relations particulières qui se tissent entre ces différents individus de culture, d’éducation et de sensibilités différentes, génèrent des tensions et des conflits. L’hôpital est en soi un lieu stressant. D’une part, les patients et leurs proches se trouvent affectés dans leur santé (physique, mentale, émotionnelle), ils sont exigeants et sont en situation d’anxiété, d’incompréhension et d’angoisse. D’autre part, les professionnels de la santé, soit un ensemble de métiers divers et de responsabilités différentes dont le rôle est de soigner, de conseiller, d’accompagner dans les meilleures conditions possibles les patients, sont également soumis à des pressions importantes, elles-mêmes en lien avec la pratique médicale et les soins ou avec leurs obligations au sein de l’institution hospitalière. Enfin coexistent dans ce même environnement les acteurs institutionnels, le personnel administratif, la direction, les collaborations extérieures telles que les assureurs, les associations, les partenaires scientifiques, financiers, pour n’en citer que quelques-uns. Il n’est donc pas surprenant que l’hôpital soit un lieu de conflits. Une des options pour les gérer est la médiation. Les particularités du conflit et du processus de médiation tel qu’il se pratique en milieu hospitalier sont couvertes par les textes d’autres auteurs dans cet ouvrage… » (Extrait de cairn.info)