(A la demande la Lettre des Médiations, Jacque Revol, initiateur de la rencontre des présidents des associations de médiation d’Auvergne-Rhône-Alpes, nous retrace l’histoire de cette structure informelle, qui nous parait exemplaire et qui mériterait d’être dupliquée dans chaque région – JP Bonafé-Schmitt – Lettre des Médiations)
« A l’heure où le RME, Réseau des Médiateurs en Entreprise, par la plume de son actuelle présidente, Nathalie MAUVIEUX, publie dans le bulletin du SYME un article repris par Jean-Pierre BONAFE-SCHMITT dans le présent blog, celui-ci souligne que le RME fut un PIONNER de la MEDIATION dans notre région et vante ses activités !
Le RME n’était pas le seul et ces années 2000 connaissaient déjà les prémices de rencontres pour des organisations collectives dans notre région.
En région AURA, outre le RME, la CNPM, le CIMA et AMELY se retrouvaient pour tenter de mettre en place, localement, des évènements, et déjà réfléchissaient aux premières rédactions de ce qui deviendra le CODE NATIONAL DE DEONTOLOGIE de 2009.
Il était question de lien avec le GEMME et l’ANM, également.
UN PEU D’HISTOIRE
Les PIONNERS n’étaient pas nombreux, mais ils étaient et ils sont toujours là !
En 2014, le groupe des associations qui se préoccupaient de MEDIATION CONVENTIONNELE avait pris de l’ampleur.
Les quatre associations historiques (ANM locale, CNPM, CIMA, RME)ont été rejointes par les associations grenobloises, alors unifiées, autour de la CMCG et de l’ADEMS ainsi que par le groupe de MEDIATION du Rhône.
En 2015, ALMA MEDIATION et l’Institut des Sciences de la Famille de la Faculté Catholique de LYON participaient aux travaux collectifs.
En 2016, la dynamique s’est poursuivie avec l’arrivée d’un groupe de médiateurs se revendiquant de la médiation CNV ainsi que le groupe MEDIATION ACTIVE de VALENCE, le groupe ASI des étudiants de LYON 2, le Centre de Médiation de l’ARDECHE et une représentation de l’APMF.
En 2017, deux invités supplémentaires figuraient au tour de table avec la présence d’un représentant de l’université de LYON 2 et d’un médiateur de la consommation,
En 2018 la composante a peu changé malgré l’explosion du groupe de Grenoble et l’apparition d’une nouvelle association grenobloise, ARCADA,
En 2019, l’ARIM, association de Bourgoin-Jallieu, nous a rejoint.
En 2020, deux nouveaux groupes grenoblois le TTJ et l’ADEMS viennent compléter le paysage des médiateurs grenoblois et confirmer la dispersion suite à l’éclatement du CMG/ADEMS.
En 2021, le Centre de Médiation de la DROME nous rejoint et l’ASI, association des étudiants de LYON 2, est remplacé par l’AMDM.
En 2022, sont invités, pour la première fois, le CJ2A émanation du barreau de Lyon, puis le Centre de Médiation des Notaires, ainsi que le Centre de la Famille et de la Médiation.
Cette liste,sans doute exhaustive, signifie-t-elle que les médiateurs se regroupent en fonction d’intérêts particuliers et, pour certains d’entre eux, se retranchent dans des chapelles ou, parfois même, s’enferment dans des bagarres mortifères ?
Qui s’étonnera alors qu’au niveau national, toutes les tentatives de regroupement ne soient qu’échecs successifs. Qui se souvient de l’UNIM ? Du ROM ? Et bientôt de MEDIATION 21 ?
Ce qui caractérise notre collectif régional tient au fait qu’il n’y a pas une association leader et que nous avons choisi d’être simplement, sans autre formalisme que la « RENCONTRE DES PRESIDENTS ».
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L’OBJET DE NOS RENCONTRES
Les questions de la formation des médiateurs ont été dès l’origine présentes dans les ordres du jour, mais également, très vite, celles que nous avons appelées plus tardivement, les ateliers d’entrainement à la pratique (cf. document en annexe dans sa dernière mouture de 2020).
Il s’agit d’échanger sur les différents organismes qui s’intéressent déjà à la formation des médiateurs et de préciser les accompagnements possibles (jeux de rôle, partage de pratique, analyse de pratique ou supervision)
L’Observatoire de la médiation et la Foire de LYON, porté par l’idée d’un « portail » commun, ainsi que la question de la médiation de la consommation sont apparus très vite dans l’objet de nos réflexions.
Des rencontres avec les représentants locaux du Défenseur Des Droits et des représentants nationaux de l’A.N.M. ont eu lieu également pendant ces années. Ces derniers souhaitaient organiser des collaborations avec les facultés privées ou publiques ou prévoir d’autres interventions nationales au niveau local.
Mais il est également abordé des questions tels les critères d’agrément, de labellisation, de formation comme les questions de regroupement ou d’adhésions multiples et autres partenariats.
La médiation judiciaire est largement et souvent débattue en faisant le constat des approches différentes au sein même de la Cour d’appel, du Tribunal judiciaire assorties d’une situation relationnelle différenciée des magistrats selon les associations. L’indépendance des magistrats, comme celle des associations de médiateurs, justifient-elles ces relations différentes ?
C’est également posé la question des relations avec les médiateurs sociaux de France MEDIATION.
C’est aussi l’époque des MATINALES, CAFES de la MEDIATION, et autres GRANDS CAFES et l’émergence d’autres initiatives locales et régionales tels des colloques (colloque sur la médiation électronique, colloque universitaire sur la médiation de la Consommation ou des Forums (médiation et arbitrage en Entreprise au CIMA) et de la Clinique de la médiation et du concours de la médiation …
Avec une mention particulière pour le colloque sur la médiation de la consommation, reporté depuis 2020 jusqu’en 2022, qui atteste du dynamisme des collaborations entre associations.
Des échanges sur le fonctionnement des associations, le coût de la médiation puis l’annonce, en 2018 de la création du GREM (Groupe de Réflexion Ethique en Médiation) sur un mode également informel, en 2018, atteste de la diversité et de la liberté de parole qui règne lors de ces rencontres !
La parution du Livre blanc en 2019, la semaine de la médiation, des permanences en mairie, une journée d’étude sur le traumatisme, des contacts avec le rectorat sont autant d’initiatives organisées chacun de son côté, ce que nous ne pouvons que regretter !
On peut encore évoquer des travaux en commun autour de la médiation scolaire, du Congrès d’ANGERS, de la Foire de LYON ou autres salons et ateliers d’entrainement et encore de la médiation de la consommation, et autres colloques (médiation et assurances)
S’y ajoutent des initiatives partagées comme l’Observatoire de la médiation, la création d’un fonds d’archives, une réflexion collective sur une définition de ce qu’est un centre de médiation et d’une charte de bonne conduite entre tous. Enfin la création du Conseil National de la Médiation va nécessairement alimenter nos prochaines rencontres.
Tout cela peut-il donner l’espoir de trouver enfin des consensus ?
Formons un rêve.
Sur la formation :Pourrions-nous rêver, collectivement de mettre en place de bonnes collaborations locales, plus claires et plus équilibrées ?
Sur la Foire de LYON et son portail, et autres salons :Pourrions-nous rêver que la promotion de l’idée de médiation transcende un jour chacune de nos organisations ?
Sur les ateliers d’entrainement : Pourrions-nous rêver de les partager réellement, en transversal, entre toutes nos associations pour un enrichissement réciproque bien compris ?
Sur la médiation de la consommation : Pourrions-nous rêver que la médiation de la consommation soit partagée entre tous les médiateurs locaux, puisqu’elle nécessite les compétences multiples du fait de son utilité sociale et à même de promouvoir la médiation conventionnelle ?
Sur la médiation judiciaire :Pourrions-nous rêver que les médiateurs intéressés par ce type de médiation puissent y avoir accès sans être nécessairement issus du monde du droit ?
Sur la médiation scolaire : Pourrions-nous rêver que cet apprentissage de la médiation par nos enfants puisse être partagé par toutes les bonnes volontés de tous les médiateurs ?
DE L’ESPRIT DE LA MEDIATION
Alors, sommes-nous plus proches de l’ESPRIT DE LA MEDIATION ?
Il convient de reprendre la formule de Luc HEIMENINGER lors des rencontres du MONTALIEU de 2019, en clôture des traditionnels travaux de ce groupe, également informel, dans le bel endroit mis à disposition par François SAVIGNY, avec l’aide de l’IFOMENE, qu’est le CHATEAU DU MONTALIEU.
« FAIRE AUTREMENT, ETRE AUTREMENT ».
Pour faire COLLECTIF, il est bien d’être dans la transversalité, seul lieu dynamique et à l’écart des positionnements et des égos, qui sont peut-être inévitables et justifiés, dans toutes structures ou organisations dirigées par une personnalité…
Etant entendu, et bien compris, que La Personnalité est une qualité intrinsèque à la posture de médiateur !
Alors tenter de « FAIRE AUTREMENT et d’ËTRE AUTREMENT »ne pourrait-il pas être, ne devrait-il pas être un pari à tenter ?
Outre « Les rencontres du MONTALIEU », haut lieu de la médiation, une autre « non-structure » a vu le jour dans notre région, comme déjà évoqué, en 2018 : le GREM (Groupe de Réflexion Ethique en Médiation, sous la houlette de Pierre GRAND.
Ce groupe réunit des médiateurs de plusieurs associations de la région qui souhaitaient réfléchir et rassembler ce qui est épars, dans un lieu unique, avec la préoccupation des fondamentaux, des anciens, des nouveaux et la préoccupation de chacun, dans un humanisme indispensable et une expression libre.
L’esprit de la médiation !
S’agirait-il donc de tenter l’UTOPIE, de croire que la médiation ne peut pas se prévaloir de mode d’organisations traditionnelles avec des postures d’hommes et de femmes traditionnelles ?
S’agirait-il donc de tenter d’être médiateur entre nous et d’appliquer à nos relations les postures et les processus dont nous avons la conviction qu’elles sont porteuses de paix entre chacun et chacune ?
S’agirait-il donc de tenter, promouvoir des actions communes acceptées par tous et relevant de la promotion de l’idée de médiation en dehors de toutes préoccupations commerciales ou « concurrentielles » ?
Le consensus et la discussion pourraient permettre de parvenir à de telles actions communes qui concernent l’ensemble de nos groupes et servent l’intérêt bien compris de tous : la PROMOTION DE LA MEDIATION.
La concurrence reste de mise sur des marchés qui peuvent nécessiter certaines qualités ou connaissance professionnelles, plus particulièrement développées dans l’une ou l’autre de nos structures.
La complémentarité, néanmoins, entre toutes ces compétences devra être privilégiée et elle ne le sera que si la connaissance entre les groupes, la connaissance entre les hommes est réalité.
L’HUMANISME en médiation n’est pas une option.
Un médiateur solitaire, comme une structure de médiation, comme de formation, qui choisirait de vivre en autarcie, seraient un danger pour tous et d’abord pour la médiation ! …
La volonté commune de se parler, de réfléchir aux problématiques transversales, la formation, la promotion de la médiation, la présence dans les salons professionnels, l’accompagnement des médiateurs par les ateliers de partages de pratiques ou les groupes d’analyse ou les processus de supervision ne peuvent se faire chacun de son côté, pas plus que la médiation judiciaire, la médiation scolaire ou la médiation de la consommation !
Nous devons nous enrichir mutuellement et collectivement …Et par nous-mêmes … dans toutes ces activités !
Nous ne devons pas nous faire imposer par une quelconque organisation, que nous n’aurions pas mise en place nous-mêmes, ni même qui nous serait imposé par une administration, quelle qu’elle soit. Nous devons être les seuls à mettre en place ces choix vitaux.
Notre indépendance en dépend et même s’il est tard … il n’est jamais trop tard.
Jacques REVOL le Février 2023
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