Article : « Quelle garantie de justicepour les modes extrajudiciaires de règlement des conflits ? » par Éric BATTISTONI, maître de conférences à l’Université de Liège, Archives de philosophie du droit 2019/1 (Tome 61), Editions DALLOZ, pages 93 à 116


RESUME. — Une place minimale serait-elle à réserver aux perceptions d’équité et de justice, en médiation ?Nous noterons les évolutions récentes tracées par les acteurs supranationaux européens, avant d’observer la manière dont jurisprudences et doctrines, belges et françaises, raisonnent l’homologation lorsqu’il s’agit de vérifier le respect en médiation d’une garantie suffisante de justice et d’équité. Pour finir, nous comparerons les enseignements de deux arrêts de principe, l’un prononcé par la Cour européenne des droits de l’homme et l’autre par la Cour suprême canadienne, jugeant les pratiques amiables de règlement de conflit.

I. — MÉDIATION : QUELLE EST LA DIFFICULTÉ JURIDIQUE ?
C’est la question de garantir les droits et les libertés prescrits par la Convention européenne
des droits de l’homme
A.— Poser le problème et tracer les contours d’une réflexion
La garantie des droits en procédure extrajudiciaire de règlement des litiges doit se
problématiser comme suit :
« L’intervenant dans un succédané de procès équitable (à savoir le règlement extrajudiciaire)
doit-il offrir aux justiciables alternatifs, des garanties de justice similaires à celles offertes par un
procès judiciaire ? »
Autrement dit, un substitut de procès équitable pourrait-il être lui-même inéquitable :
Ø Formellement inéquitable ?
Ø Substantiellement inéquitable ? (Extrait)

Article à consulter sur https://www.cairn.info/revue-archives-de-philosophie-du-droit-2019-1-page-93.htm


« Le régime des modes alternatifs de règlement des conflits préalables à certaines actions en justice est de nouveau précisé » par Patrice Battistin, formateur et enseignant (actu-juridique.fr)


« Le décret n° 2023-357 du 11 mai 2023, relatif à la tentative préalable obligatoire de médiation, de conciliation ou de procédure participative en matière civile, réintroduit l’article 750-1 du Code de procédure civile.

D. n° 2023-357, 11 mai 2023, relatif à la tentative préalable obligatoire de médiation, de conciliation ou de procédure participative en matière civile, NOR : JUSC2300812D

Les modes alternatifs de règlement des conflits (MARC) sont des pratiques existant à côté des systèmes judiciaires, mises en place pour permettre de régler des litiges entre les parties sans avoir recours aux tribunaux. Dans une volonté de désencombrer les juridictions, le législateur a prévu, à l’article 4 de la loi n° 2016-1547 du 18 novembre 2016 de modernisation de la justice du XXIe siècle1, que certaines actions en justice, sauf exception, doivent être précédées d’un mode alternatif de règlement des conflits. Il est renvoyé à un décret en Conseil d’État le soin de préciser le régime de cette obligation.

Le Conseil constitutionnel a déclaré cet article 42 conforme à la Constitution sous réserve que le pouvoir réglementaire précise le régime dérogatoire à l’obligation de recourir, préalablement à l’action en justice, à un MARC3.

C’était chose faite, croyait-on, avec le décret n° 2019-1333 du 11 décembre 2019. Mais celui-ci a fait l’objet, par le Conseil d’État en 2022, d’une décision d’annulation partielle et notamment de l’article 750-1 du Code de procédure civile, dans sa rédaction issue de l’article 4 dudit décret4.

Le décret n° 2023-357 du 11 mai 2023, relatif à la tentative préalable obligatoire de médiation, de conciliation ou de procédure participative en matière civile5, tire donc les conséquences de la décision d’annulation partielle du décret de 2019 en réintroduisant l’article 750-1 du Code de procédure civile qui précise le régime de l’obligation de principe de recourir préalablement à un MARC (I), qui connaît toutefois des exceptions (II).

Le nouveau dispositif est applicable aux instances introduites à compter du 1er octobre 2023. » (Extrait de actu-juridique.fr du 10/07/2023)

En savoir plus sur https://www.actu-juridique.fr/international/marl/le-regime-des-modes-alternatifs-de-reglement-des-conflits-prealables-a-certaines-actions-en-justice-est-de-nouveau-precise/?s=09

« Inhabituel : une médiation (réussie) entre le ministre de la Justice et la plus haut juge du pays… au Québec ! » par Fabrice Vert, Premier Vice-président au tribunal judiciaire de Paris (actu-juridique.fr)


« Une réorganisation de la justice québecoise sous tension

En témoigne, cette médiation rapportée par le journal québécois « Le Devoir », qui nous paraît ici extraordinaire, entre le ministre de la Justice québécois, Simon Jolin-Barrette et la juge en chef de la Cour du Québec, Lucie Rondeau, le médiateur-facilitateur étant un juge à la retraite et ancien sous-ministre de la Justice,  Jacques Chamberland.

Cette médiation, qui a duré trois mois, a permis aux protagonistes de trouver un accord sur le différend les opposant (qualifié  de bras de fer) et qui a défrayé la chronique :

  • d’un côté, la juge en chef a décidé de réduire le nombre de jours pendant lesquels les juges siègent au criminel (un jour sur deux), en raison de la complexification du droit et de la procédure (ce qui avait pour conséquence d’augmenter le temps de traitement des affaires criminelles) ;
  • de l’autre côté, le ministre de la justice a manifesté son opposition à cette décision.

L’accord prévoit une hausse du nombre de juges mais il ne suffira peut-être pas à résoudre la crise de fonctionnement que connaît aussi la justice québécoise (Journal « Le Devoir », 25 avril 2023), les délais judiciaires explosant en raison notamment de la pénurie de personnel.

Cette culture du dialogue au plus haut sommet de l’État peut nous surprendre, nous qui sommes plus habitués à une culture de l’affrontement et de la verticalité. Espérons en tout cas que cette culture va finir par se répandre dans notre société et dans notre organisation judiciaire. » (Extrait de actu-juridique.fr du 5/05/2023)

Article à consulter sur https://www.actu-juridique.fr/international/marl/inhabituel-une-mediation-reussie-entre-le-ministre-de-la-justice-et-la-plus-haut-juge-du-pays-au-quebec/?m_i=Ji6JqpzrSmXayjU2kPL5j3XwmrZ%2BFC_BBOTx_7bNmZgD1QV1BjGQeZHgY7sGA1Lbgq46ashBixE8gOYBjfeg73QoxIdJJb&M_BT=1375879220220

99è Café de la Médiation (visioconférence) : « 2023, les magistrats et la médiation, état des lieux, questions et perspectives », le 13 avril 2023 de 18H00 à 19H30, organisé par l’IFOMENE


« Les 25 et 26 mai prochains, le Groupement européen des magistrats pour la médiation (GEMME), sa section française et le Conseil international de la médiation (CIM) organisent à Strasbourg, dans les locaux du Conseil de l’Europe, les 9es Assises internationales de la médiation, placées sous le haut patronage de M. Dupond-Moretti, Garde des Sceaux, Ministre de la justice, et sous la présidence de M. Guy Canivet, Premier président honoraire de la Cour de cassation, ancien membre du Conseil constitutionnel et président d’honneur fondateur de GEMME.

En pleine période des dossiers d’inscription des médiateurs auprès des Cours d’appel, nulle mieux que Béatrice Blohorn-Brenneur ne peut aider les médiateurs à penser leur rôle dans l’immense mouvement de déploiement de la médiation judiciaire qu’elle a si puissamment contribué à développer, en France et à l’international, par la création du GEMME et du CIM, par ses enseignements, par ses nombreux ouvrages et par sa vision toujours porteuse d’avenir.
 

Intervenants

  • Béatrice Blohorn-Brenneur, Présidente de GEMME France et Présidente d’honneur du GEMME, Groupement européen des Magistrats pour la Médiation qu’elle a fondé il y a 20 ans et qui regroupe 800 membres. Présidente fondatrice du CIM, Conseil International de la Médiation.
  • Frédérique Agostini, Conseillère à la Cour de cassation (Première chambre civile en matière de droit des personnes et de la famille, de Protection des consommateurs, Vice-Présidente de GEMME-France.

Une séance animée par Hirbod Dehghani-Azar

Avocat, AMCO Paris, membre du Conseil National des Barreaux (président de la commission Modes alternatifs de règlement des différends), médiateur, ancien président de l’Association des médiateurs européens (AME), formateur en négociation et en droit public.

Avec le concours de Stephen Bensimon et Isabelle Aoustin-Hercé, Directeurs de l’IFOMENE. » (Extrait icp.fr/)

Inscription sur https://www.icp.fr/a-propos-de-licp/agenda/cafe-de-la-mediation-les-magistrats-et-la-mediation

« La justice et l’apaisement du conflit « sous la braise » » par Laura Viaut, maître de conférences en histoire du droit à l’université Panthéon-Sorbonne (Paris 1) (actu-juridique.fr)


« La « gestion des conflits » est une thématique particulièrement développée aujourd’hui. Ce terme tend à s’intéresser davantage au conflit qu’au litige. Il s’agit là d’une profonde transformation.

Depuis le début des années 2000, et plus encore depuis la loi de 2016 portant modernisation de la justice au XXIe siècle, les modes alternatifs de règlement des conflits s’insèrent, sous le sigle MARC, en droit positif français. Ces changements suscitent dans notre procédure actuelle, héritée de la période postrévolutionnaire, un bouleversement à nul autre second ; ils traduisent une recomposition des rapports entre la société et l’État en matière de gestion des conflits.

C’est en embrassant ce temps long, celui de la gestion du conflit, que les mécanismes alternatifs revêtent tout leur intérêt en droit de la famille1. Assurément, les MARC sont une formule plus souple que le jugement, parce qu’ils contraignent les parties uniquement par l’accord qu’elles ont conclu entre elles. C’est une façon de concilier efficacité et douceur dans la gestion du conflit. Comme chacun sait, l’adhésion des parties à la solution trouvée est la meilleure garantie de pacification. Ne dit-on pas d’ailleurs qu’une « mauvaise transaction vaut mieux qu’un bon procès »2 ? Cette efficacité est particulièrement sensible dans un très vieux mécanisme de l’Antiquité, l’accord, que l’ancien droit et le droit positif ont fait revivre. La diversité de l’offre amiable étant assez ample3, l’accord, lorsqu’il n’émane pas directement des parties, peut être aidé par un conciliateur ou un médiateur. Contrairement aux apparences, ces deux termes recouvrent deux réalités différentes4 ; si le médiateur est nécessairement un tiers distinct du juge, le conciliateur5 peut avoir plusieurs casquettes (tiers, magistrat, etc.)6. C’est donc la garantie d’indépendance qui marque la frontière de ces deux mécanismes. La raison est simple : les textes législatifs qui les ont institués ont été rédigés à des époques différentes et superposés, sans cohérence, à l’ensemble des modes alternatifs7. La conséquence, en revanche, est plus compliquée ; il est difficilement pensable aujourd’hui qu’un conciliateur ne soit pas indépendant8. L’indépendance, de nos jours, tient tout autant dans la volonté de contourner la sphère judiciaire et d’éviter le juge9. Les faits parlent d’eux-mêmes ; la conciliation par le magistrat est en échec, alors que la conciliation déléguée montre de bons résultats10. Par ailleurs, la médiation, dont le mécanisme procédural est plus abouti, entre en pleine ascension11 ; répondant aux exigences d’indépendance et d’impartialité, elle ajoute l’obligation de confidentialité qui permet de garantir les meilleures conditions pour un dialogue serein entre les parties12. C’est ce dialogue qui, ici, nous intéresse particulièrement, en ce qu’il semble essentiel à la gestion des conflits familiaux. » (Extrait de actu-juridique.fr du 31/03/2023)

En savoir plus sur https://www.actu-juridique.fr/international/arbitrage-marl/la-justice-et-lapaisement-du-conflit-sous-la-braise/?m_i=%2B9R%2BJ1zOhGHOE5_wcCMT43Hfgi1I39pUZrNDyyhWv1CdTdXRZkt%2BJxNZqGJA3y%2BaBov3UNoUHgxcZDCBKilYrIrspNk%2B%2B%2B&M_BT=1375879220220

Article : « La médiation comme partenaire de justice ? Pour une justice durable et coexistante » par Catherine PEULVÉ, Avocat et Médiateur, LA REVUE DES JURISTES DE SCIENCES PO – N° 20 – FÉVRIER 2021


Introduction
1 – Réfléchir à la notion de justice, c’est aujourd’hui porter un
regard croisé sur la justice traditionnelle et les modes de règle-
ment amiable du conflit, en particulier la médiation. La média-
tion, mode de justice ? La médiation à la place de la justice ? Un
colloque en 2012 titrait « la médiation, avenir du procès ? » 1
Cette question raisonne fortement avec une autre : faut-il « déju-
diciariser » et jusqu’où ? D’alternative, la médiation est devenue
un mode amiable de règlement des différends aux côtés des
modes juridictionnels que sont le procès et l’arbitrage. Nous
analyserons dans un premier temps la relation entre le mode
amiable de règlement des conflits qu’est la médiation et le mode
traditionnel qu’est le procès, afin de déterminer s’ils sont concur-
rents ou complémentaires (la médiation, partenaire de justice ?)
(1). Nous nous demanderons dans un second temps si à terme,
l’un de ces modes va supplanter l’autre (la médiation, palliatif,
voire un remède à la justice ?) (2).
1. La médiation, partenaire de justice ?
2 – Traditionnellement, la médiation était qualifiée de mode de
règlement « alternatif » pour marquer le fait qu’elle représentait
une autre voie que la voie dite « normale » du recours au tribu-
nal. La médiation se distingue en effet du processus juridiction-
nel. La médiation et la justice traditionnelle ont cependant déve-
loppé une relation complémentaire efficace, avec de multiples
passerelles. Médiation et procès sont-ils des modes de règlement
des litiges concurrents (A Comparaison) ou des modes qui se
complètent efficacement (B Articulation) 2 ? (Extrait

Article à consulter sur https://lettredesmediations.files.wordpress.com/2023/01/34820-rjspnc2b020-c.peulvecc81.pdf

« La médiation familiale reste mal connue » : Entretien avec Sabine Tzanov, directrice de l’association Père Mère Enfant (APME), par Sophie Tardy-Joubert, journaliste (actu-juridique.fr)


« Pour faire connaître les outils proposés par les médiateurs, une rencontre interprofessionnelle était organisée le 13 octobre dernier au tribunal judiciaire de Versailles. Les services de médiations familiales conventionnés dans le département, à l’origine de l’événement, s’étaient employés à montrer de manière ludique la réalité de leur métier.

Actu-Juridique : Quel bilan dressez-vous de cette rencontre interprofessionnelle consacrée à la médiation ?

Sabine Tzanov : Cet événement était organisé dans le cadre de la quatrième semaine internationale de la médiation, mais aussi pour célébrer les 20 ans de la plateforme d’information sur la médiation famille, implantée au tribunal judiciaire de Versailles. Celle-ci est née d’un partenariat entre l’APME Médiation et le centre Yvelines Médiation, alors que la loi sur l’autorité parentale venait d’être promulguée en mars 2002. Cette loi permettait aux magistrats d’enjoindre à l’information sur la médiation. Le juge ne peut pas contraindre le justiciable à faire une médiation, mais il peut depuis lors lui enjoindre d’aller s’informer. Malgré cette disposition, les avocats et les magistrats ne comprennent toujours pas très bien la réalité et les enjeux de la médiation. Nous avons voulu montrer le métier de manière ludique : nous avons mis en scène de saynètes qui permettaient de rejouer des situations vécues en médiation, organisée un grand quiz sur le sujet. Des professionnels de la juridiction intervenaient également. Des greffiers, des juges aux affaires familiales se sont exprimés, ainsi qu’un juge des enfants, qui dans le cadre de l’assistance éducative peut proposer des médiations familiales quand un conflit entre les parents est préjudiciable à leurs enfants… L’événement a été très formateur et convivial.

(…)

Actu-Juridique : Pourquoi les magistrats ne se saisissent pas davantage de cette possibilité ?

Sabine Tzanov : Ils ont des représentations de la médiation qui ne correspondent pas à la réalité de notre métier. Les magistrats pensent par exemple qu’ils ne savent pas gérer les questions de successions. Pourtant, dans les services conventionnés, tous sont formés à cela. Les notaires ne règlent pas les conflits et s’ils font face à des tensions importantes, ils sont obligés de faire un procès-verbal de difficultés. Les médiateurs, eux, vont travailler sur ces conflits. Ce sont généralement des conflits qui remontent à l’enfance qui se jouent lors des séances. Une fois que les litiges sont réglés, les médiateurs vont évidemment renvoyer les personnes qu’ils ont accompagnées vers un notaire qui va prendre les actes. Le juge de la protection, ancien juge des tutelles, ne pense pas souvent à renvoyer vers un médiateur familial qui est pourtant à même de penser avec les proches un accompagnement pour les personnes en perte d’autonomie. Il reste à faire tout un travail de promotion de la médiation familiale qui reste encore mal connue. » (Extrait de actu-juridique.fr du 3/11/2022)

En savoir plus sur https://www.actu-juridique.fr/international/arbitrage-marl/sabine-tzanov-la-mediation-familiale-reste-mal-connue/

« La médiation doit devenir un réflexe. Elle ne doit pas être la jambe de bois de la justice » Entretien avec Patricia Malbosc par Nicolas Dendri (Actu-Judique.fr)


« La deuxième édition du Congrès international de toutes les médiations s’est tenue du 5 au 7 octobre 2022 à Angers. Au programme de cet événement des tables rondes et des séances plénières pour réfléchir sur la place de la médiation dans la société. Parmi les organisateurs, l’association Planet’Mediation. Créée en 2009 et implantée à Paris, elle est composée d’une quinzaine de médiateurs spécialisés dans la médiation inter et intra entreprise, sur l’ensemble du territoire français. Dans le cadre de ces missions, elle travaille avec une trentaine de partenaires : avocats, sociologues, experts… Présente dans toutes les strates de la société et face aux différents enjeux sociétaux, la médiation peut être un levier, qui n’est pas encore pleinement exploité. C’est ce que nous explique Patricia Malbosc, présidente de Planet’Mediation.

(…)

Actu-Juridique : Comment la médiation a-t-elle évolué en France jusqu’à aujourd’hui ?

Patricia Malbosc : La loi a créé la médiation judiciaire en 1995. Au départ, il y avait le médiateur de la République. C’étaient les balbutiements. Il y a toujours la médiation institutionnelle, notamment avec la défenseure des droits et ses délégués dans les territoires. La médiation sous des formes diverses est de plus en plus présente en France. Il y a la médiation judiciaire, la médiation conventionnelle, la médiation administrative ou encore les médiateurs des collectivités territoriales et j’en oublie. Les médiateurs des collectivités territoriales ont un rôle important, ils sont la courroie de transmission entre l’administration et les usagers, tant au niveau départemental et communal. Par exemple, la mairie de Senlis a créé un espace de médiation pour ses concitoyens. Des médiateurs formés assurent des permanences pour les habitants de la commune qui connaissent des difficultés. La médiation permet à des personnes de redialoguer. Elles peuvent avec l’aide du médiateur renouer des relations, qui ont été rompues à un moment donné. Par exemple, aujourd’hui, dans les conflits internationaux, la médiation aide les parties à se mettre autour d’une table et dialoguer pour essayer de régler le conflit autrement que par les armes.

Dans l’entreprise et entre les entreprises, la médiation est déjà bien présente. Il y a le médiateur des entreprises, Pierre Pelouzet, qui est rattaché au ministère de l’Économie et des Finances. Il peut avec des médiateurs qu’il mandate réaliser des médiations lorsque des sociétés le saisissent. Il a été très sollicité notamment pendant la crise sanitaire. Au moment du Covid, la médiation sociale a permis à certaines personnes vivant dans les quartiers populaires de renouer le dialogue. Plus globalement, la médiation, processus structuré, confidentiel et volontaire, permet tout d’abord de s’expliquer. En discutant et en dialoguant, les parties vont trouver ensemble des solutions pour améliorer la situation et gérer leur conflit. Finalement, la médiation est présente dans toutes les strates de la société. Ce que j’apprécie dans la médiation c’est son universalisme. Aujourd’hui, certes, elle est connue. Beaucoup de choses sont faites. Mais en France, elle n’est pas encore pleinement exploitée. La médiation doit devenir un réflexe. Par exemple, elle ne doit pas être simplement la jambe de bois de la justice. Elle doit faire partie de la justice et apporter aux personnes des relations plus apaisées. » (Extrait de actu-juridique.fr du 18/10/2022)

En savoir plus sur https://www.actu-juridique.fr/professions/patricia-malbosc-la-mediation-doit-devenir-un-reflexe-elle-ne-doit-pas-etre-la-jambe-de-bois-de-la-justice/

Force Ouvrière (FO) : « Prud’hommes : une nouvelle réforme annoncée »


 » Alors que le renouvellement des conseillers prud’hommes pour 2023-2025 entre dans sa phase concrète ‒ les candidatures devant être déposées d’ici au 20 juillet, avec 1 140 sièges à pourvoir pour FO ‒, voilà que l’exécutif annonce une réforme. Le ministre de la Justice va engager une concertation avec les acteurs judiciaires, le 18 juillet, sur la base du rapport des états généraux de la justice. La réforme de la justice du travail, qui y est préconisée, est d’ampleur, l’objectif affiché étant de réduire à un an le délai de traitement de tous les dossiers (contre 15,5 mois de procédure moyenne en 2020). De son côté, FO souligne depuis des années que la solution à cet engorgement des conseils de prud’hommes (CPH) passe par l’octroi de moyens humains supplémentaires (greffiers, juges départiteurs), matériels et financiers, certainement pas par une remise en cause des droits des justiciables. Force est de constater que le rapport prend une autre direction, sans proposer de mesure concrète sur le renforcement des moyens humains et financiers.

Vers davantage de conciliation et de médiation ?

Il préconise de rattacher les CPH aux tribunaux judiciaires sans modification de leur fonctionnement paritaire, et de les mettre sous tutelle unique du ministère de la Justice. Pour réduire les délais de traitement, le rapport suggère un nouvel équilibre procédural valorisant la conciliation. Les modes alternatifs de règlement (médiation) sont aussi préconisés ‒ ce à quoi s’est opposée FO, dès la loi du 6 aout 2015, dite loi Macron. Les conseillers seraient entourés d’équipes d’aide à la décision (magistrats professionnels), même au-delà du recours à la procédure de départage. Enfin, le rapport conseille de revoir la carte des CPH (alors que 63 ont déjà été supprimés en 2018) et de remplacer la répartition contraignante par section par une organisation par chambre et/ou type de contentieux. » E. HIESSE – (Extrait de force-ouvriere.fr du 25/07/2022)

En savoir plus sur https://www.force-ouvriere.fr/prud-hommes-une-nouvelle-reforme-annoncee

« La médiation post-sentencielle : un dispositif pour l’efficacité de la justice » par Fabrice Vert et Hirbord Dehghani-Azar (dalloz-actualite.fr)


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« Le 27 septembre dernier, le Sénat, souhaitant apporter sa contribution aux États généraux de la Justice a organisé un agora de la Justice au cours duquel une table ronde a été consacrée à la justice civile, cette éternelle oubliée alors qu’elle traite plus de deux millions d’affaires par an. Un sondage CSA Research effectué à la demande de la commission des lois du Sénat révèle que les Français trouvent majoritairement la justice trop lente et trop opaque, mais plébiscitent à 90 % le développement de la médiation, et 66 % font confiance aux médiateurs et aux conciliateurs de justice.

Le paradoxe de la médiation judiciaire en France est que, si notre pays a été l’un des premiers à se doter, en février 1995, d’une loi l’organisant et la codifiant (livre I titre VI du code de procédure civile), sa pratique, plus de vingt-cinq ans après, reste très peu développée. Des expériences individuelles ont pourtant été conduites avec beaucoup d’énergie dans certaines juridictions, en collaboration étroite avec les acteurs du monde judiciaire et les associations de médiateurs, avocats mais aussi issues de la société civile1.

La pratique de la médiation ne s’est pas généralisée dans les juridictions, représentant moins de 1 % des modes de résolution des différends faute notamment d’une institutionnalisation d’un service de médiation dans les juridictions et d’une politique publique volontariste en la matière2. » (Extrait de dalloz-actualite.fr du 7/10/2021)

Article à consulter sur https://www.dalloz-actualite.fr/node/mediation-post-sentencielle-un-dispositif-pour-l-efficacite-de-justice?s=09#.YWl3wtY69Px

« Série JAF et médiation »- épisode 1 : Vider votre sac… par Armelle Delabre, médiatrice familiale


Je vous propose pour démarrer l’année 2021, de découvrir, chaque semaine, un argument exposé par un Juge aux Affaires Familiales* pour convaincre de l’intérêt de la médiation familiale.

Argument n° 1

Devant le médiateur, vous allez pouvoir vider votre sac, exprimer vos souffrances ou vos rancœurs, sortir tout ce que vous avez sur le cœur, et l’autre va l’entendre. A deux il vous était impossible de vous parler et de vous faire entendre, mais grâce à la présence du médiateur, qui est un professionnel de la communication, chacun va pouvoir entendre le ressenti de l’autre.

Les médiateurs familiaux du cabinet ‘Médiation familiale en Essonne’ accueillent chacun de vous individuellement avant même de vous réunir en séance. En effet, comment entrer en médiation sans avoir pris le temps de découvrir la pertinence de cet espace, qui nous sommes, comment nous travaillons ? Comment entrer en médiation sans avoir pris le temps de ‘vider son sac’, faire le tri, clarifier les sujets de discorde, exprimer les ressentis, besoins et attentes et enfin, préparer la 1ère séance commune à venir.

Puis vient la première séance, moment intense, moment précieux durant lequel le professionnel va soutenir chacun de vous dans l’expression et le partage. Tout au long du processus de médiation familiale, vous serez accompagné afin de libérer les tensions et permettre (se permettre) l’écoute et la parole.

« Tu ne m’as jamais dit que tu t’ennuyais, que tu n’imaginais plus de vivre encore comme ça. Comment voulais-tu que je le sache ? » Quels sont les besoins ? Besoin de comprendre, besoin de donner du sens à la décision d’une séparation, besoin de réfléchir comment communiquer autrement…

« Ta mère, ma mère a tout fait pour nous séparer. Elle te préférait et tu le savais. Comment peux-tu accepter que je n’aie pas envie de m’en occuper ? » Besoin de reconnaissance, besoin d’être compris, besoin de travailler ensemble à la part de chacun au sens symbolique mais aussi pratique…

« Mon fils, enfin notre fils, m’a partagé qu’il n’en pouvait plus de ces études. Tu as voulu qu’il fasse médecine à tout prix mais il n’aime pas ça ! » Besoin de valoriser la relation parent-enfant, besoin de retrouver de la confiance mutuelle ensemble au sein de la famille, besoin de définir comment aider le jeune majeur ensemble…

Prenez rendez-vous au cabinet afin de pouvoir:

  • Entendre et s’entendre au sens propre et au sens figuré !
  • Dire, parler, exprimer et écouter ce que l’Autre aurait à… dire, parler, exprimer !

Avec l’aimable autorisation de Monsieur Marc Juston, ancien Juge aux Affaires Familiales au Tribunal judiciaire de Tarascon https://marc-juston-mediateur.com (Extrait de mediationfamiliale du 3/01/2021

En savoir plus sur https://mediationfamiliale91.fr/serie-jaf-et-mediation-episode-1/