Conclusion : La médiation socio-anthropologique est probablement la réponse au conflit aujourd’hui
En réponse aux problèmes sociaux et économiques de la périphérie urbaine, la politique urbaine a rapidement recours à la médiation sociale, transformant son objectif par des législations successives. D’un remède contre la délinquance et le sentiment d’insécurité, la médiation sociale est devenue un mécanisme institutionnel conçu pour résoudre des problèmes au-delà de son champ d’application initial, et encore aujourd’hui, un moyen de contrôle social et de régulation des « banlieues en crise ».
Les émeutes d’octobre 2005, novembre 2007 et juillet 2010 qui se sont produites dans quelques quartiers précaires de logements sociaux à la périphérie des agglomérations urbaines en France, ont une fois de plus mis la question des banlieues sensibles au premier plan de la scène politique et médiatique. Ces émeutes sont sans aucun doute l’élément le plus visible de ce que les spécialistes des sciences sociales appellent la crise urbaine. Cette crise se caractérise par des phénomènes de désorganisation sociale (dégradation des biens publics et privés, incivilités, délinquance, conflits de voisinage, actes de racisme, etc.), par des logiques de ségrégation (marginalisation d’autres personnes différentes, retrait marqué dans des territoires sûrs, etc.) et par des inégalités sociales et territoriales (taux de chômage, prestations sociales et pauvreté dans les zones urbaines sensibles que dans le reste des agglomérations urbaines). , moins d’accès aux soins de santé ou à l’enseignement supérieur dans les quartiers à faible revenu que dans les centres-villes, etc.).
Si les émeutes rappellent à quel point la crise urbaine est encore présente, il n’en demeure pas moins que, depuis près de quarante ans, les pouvoirs publics s’efforcent de mettre en place des remèdes à cette crise, dont les lotissements appauvris et stigmatisés à la périphérie des villes représentent l’épicentre. Regroupés dans ce qu’on appelle aujourd’hui la politique urbaine générique, ces remèdes vont des opérations techniques (rénovation de l’environnement bâti, amélioration de l’environnement urbain, démolition des bâtiments, etc.) aux moyens économiques (installation d’installations supplémentaires, création de nouvelles activités, etc.), en passant par les interventions sociales (développement de la médiation et des activités socioculturelles, lutte contre les pratiques délinquantes, promotion de la santé, etc.) et les actions d’intégration professionnelle (création d’emplois locaux) et les actions d’intégration professionnelle (création d’emplois locaux) et les actions d’intégration professionnelle (création d’emplois locaux) et les actions d’intégration professionnelle (création d’emplois locaux) , création de zones exemptes d’impôt, etc.)
La médiation sociale a la ville comme cadre principal, et c’est précisément la politique de la ville qui a soutenu les premières expériences dans ce domaine. Déjà dans les années 1980, les conseils locaux de prévention de la délinquance (CCPD) ont mis en avant diverses initiatives pour faire face aux conflits mineurs dans la vie quotidienne et rebâtir les liens sociaux dans les quartiers défavorisés. Ces initiatives reposaient d’abord et avant tout sur une approche citoyenne, communautaire et souvent volontaire, semblable à celle des femmes qui s’entaugèrent. Issues de la population de quartiers « sensibles », les femmes-relayeuses assument le rôle d’interprètes, de médiateurs ou de régulateurs de tensions interculturelles. Ils servent de lien entre les administrations et les individus qui sont « perdus » par la langue, la culture et diverses difficultés.
D’autres actions sont ensuite menées dans des zones ouvertes au public, notamment au sein des entreprises de transport urbain. Au tournant des années 1980 et 1990, la RATP, la SNCF et les entreprises de transport des agglomérations de Lille et Lyon ont mis en place des réponses aux problèmes d’insécurité en embauchant de jeunes collaborateurs pour apaiser les tensions et gérer les conflits dans les trains, tramways et bus. Ce sont, entre autres, ce qu’on a appelé des « emplois de chat », incarnés notamment par les « grands frères ».
Les « grands frères », par exemple, sont, comme leur nom l’indique, des garçons qui sont censés représenter des figures d’autorité. Ces jeunes garçons, dans la vingtaine, remplaceraient des pères qui ont perdu leur autorité et auraient plus d’influence sur les adolescents. Ils devraient avoir une autorité naturelle en raison de l’âge, de la connivence géographique et de la proximité culturelle. L’idée est de faire ressortir des chiffres exemplaires, payés pour leur rôle de artisans de paix, avec l’idée que d’autres mécanismes sociaux ne semblent plus être très efficaces pour contenir le désordre dans les banlieues défavorisées.
(Extrait de eurasiareview.com du 7/04/2020)
Article à consulter sur https://www.eurasiareview.com/07042020-using-anthropology-for-social-and-religious-mediation-analysis/