
« Faut-il négocier avec Poutine ? La question est d’une brûlante actualité et l’on voit les parties s’organiser entre ceux, d’une part, qui estiment que la paix est un bien inestimable, condition de tout, et, d’autre part, ceux qui pensent qu’il ne faut pas dîner avec le diable.
Avec
- Valérie Rosoux professeur à l’Université Catholique de Louvain (UCL), Belgique
- Pierre Hazan conseiller spécial en matière de justice transitionnelle au Centre pour le dialogue humanitaire à Genève, professeur associé à l’université de Neuchâtel et conseiller éditorial de Justiceinfo.net
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« Le fait est que la médiation dans les conflits internationaux présente des risques : comment, par exemple, ne pas glisser du compromis à la compromission ? La négociation est par définition pragmatique, elle répond à une éthique de responsabilité ; elle recherche patiemment le moindre mal, en faisant le deuil d’une victoire totale sur l’ennemi. Force est de reconnaître que, dans un siècle marqué par la radicalité, elle n’a pas aujourd’hui le vent en poupe. D’où l’importance d’éclairer le débat public ce que va faire Esprit de justice en réunissant deux spécialistes en la personne de Valérie Rosoux, politologue et philosophe, professeure à l’université catholique de Louvain, auteure de nombreux articles et notamment « How not to mediate conflict ? » dans International Affairs ou encore : « Israéliens et palestiniens : les médiateurs peuvent-ils reconfigurer des récits incompatibles ? » dans Global Policy. Elle est également membre de la commission spéciale chargée par le Parlement belge de faire la lumière sur le passé colonial de la Belgique, et, Pierre Hazan, conseiller senior auprès du Centre pour le dialogue humanitaire, principale organisation de médiation des conflits armés, qui s’est confronté à de nombreux terrains de guerre au Sahel, dans le pays Basque ou en Bosnie Herzégovine. Il vient de publier Négocier avec le diable. La médiation dans les conflits armés (éditions Textuel), également auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels : La paix contre la justice (André Versailles, 2010), Juger la guerre, juger l’histoire (2007). » (Extrait