Article : « La Médiation Dans la Société d’Aujourd’hui: Un Essai de Bilan et Perspectives » par Jean-Pierre Bonafé-Schmitt, dans Ana Maria Costa e Silva, Patrícia Guiomar, Sílvia Cunha e Isabel Macedo (Eds.), (Re)Pensar a Formação em Mediação, Coleção Atas, Uminos Editors, 2023, 244 p.



Article : « La médiation internationale est-elle en crise ? » Gilles Bertrand et Charles Tenenbaum, Etudes Internationales, Volume 53, numéro 1, printemps 2022, p. 5–12


Couverture de Faire la paix : succès et échecs des processus de médiation, Volume 53, numéro 1, printemps 2022, p. 5-136, Études internationales

Résumé

La médiation des conflits politiques violents de la scène internationale a suscité, depuis 1989, un regain d’intérêt des acteurs de la politique mondiale (États, organisations internationales, ONG). Une prolifération des acteurs et des initiatives de médiation accompagnées par une recrudescence des programmes de recherches et des publications sur les médiations, les négociations et les processus de paix, produisent un savoir nouveau consacré aux stratégies négociées de sorties de conflit. Les échecs répétés de résolution des conflits israélo-palestinien, afghan, syrien, malien et autres semblent cependant avoir donné un coup d’arrêt à cette dynamique. Comment expliquer cette crise apparente de la médiation et des processus de paix ? Comment expliquer la répétition d’erreurs manifestes ? Quelles sont les leçons que les principaux acteurs de la médiation internationale tirent des expériences réussies mais aussi de leurs échecs ? Le présent texte introduit quatre études de cas de médiation qui tentent d’apporter des réponses à ces questions.

Abstract

Since 1989, the mediation of violent political conflicts on the international scene has aroused renewed interest among political actors (States, international organizations, NGOS). A proliferation of actors and mediation initiatives accompanied by an upsurge in research programs and publications on mediation, negotiations and peace processes, are producing a new body of knowledge devoted to negotiated strategies for ending conflict. The repeated failures to resolve the Israeli-Palestinian, Afghan, Syrian, Malian and other conflicts, however, seem to have brought this dynamic to a halt. How can we explain this apparent crisis of mediation and peace processes? How can we explain the repetition of obvious mistakes? What are the lessons that key actors in international mediation are learning from their successes and failures? This text introduces four mediation case studies that attempt to answer these questions.

Article à consulter sur https://www.erudit.org/fr/revues/ei/2022-v53-n1-ei07137/1090706ar/

Philippe Charrier, Sociologie de la médiation judiciaire, Paris : LGDJ-Lextenso, 2023, coll. « Droit et Société – Recherches et Travaux », N° 38, 278 p.


« Il existe de nombreux ouvrages en matière de médiation, le plus souvent écrits par des professionnels de la médiation qui relatent leur pratique ou celle d’un champ d’intervention particulier, comme celui de la famille, de l’entreprise… Ils sont, plus rares, ceux écrits par des universitaires et l’on ne peut que regretter que la médiation ne soit pas devenue un véritable objet de recherche malgré le développement de ce mode de gestion des conflits au cours de ces dernières années. C’est pour cette raison que l’ouvrage de Philippe Charrier mérite une attention particulière ; il apporte un éclairage pertinent sur l’étude du développement de la médiation au cours de ces quarante dernières années. Il propose une véritable analyse de sociologie juridique de ce mode de régulation sociale, ce qui permet de mieux appréhender l’objet interdisciplinaire que constitue la médiation.

Le titre de l’ouvrage ne reflète pas entièrement la richesse de son contenu, car si une partie importante est consacrée à la médiation judiciaire, une autre effectue une analyse socio-historique de son évolution et notamment de ses liens avec les institutions judiciaires. En effet, la première partie, intitulée « La construction de la médiation comme mode d’intervention légitime », retrace une brève histoire de la médiation en rappelant que « celle-ci possède une histoire pour le moins complexe dans notre pays, sans doute parce qu’elle s’est développée d’une manière désordonnée dans différents champs sans que l’on observe ni une coordination, ni une cohérence apparente entre eux ». Pour illustrer ce propos, Philippe Charrier décrit les différentes phases de développement de formes de médiation dans le contexte des quartiers, de la famille, de l’administration et de la consommation. Toutefois, malgré ce développement désordonné des médiations, Philippe Charrier montre qu’il existe un « schéma commun » de développement comportant une phase d’« expérimentation critique » avec le temps des pionniers porteurs de projets alternatifs à la justice, suivi de celui de l’ « institutionnalisation avec l’aide considérable de l’État » et, enfin, le « temps de la critique, soit de l’efficacité  de la médiation, soit de son dévoiement et de sa remise en cause ».

Après cet historique, il est procédé à l’analyse de ce que l’on pourrait appeler la réalité de la médiation, c’est-à-dire le nombre de médiateurs et de médiations réalisées. L’auteur souligne les difficultés de procéder à ce type d’évaluation en l’absence d’outils statistiques fiables, car même l’INSEE ignore ce type d’activité, ce qui rend difficile la connaissance du nombre de médiateurs. Il en est de même en matière d’évaluation du nombre de médiations réalisées. S’il existe quelques statistiques judiciaires, en revanche il est impossible de connaître le nombre des médiations dites conventionnelles, c’est-à-dire celles réalisées en dehors de l’appareil judiciaire, qualifiées par l’auteur de « médiations invisibles ».

Il aborde aussi la question de la professionnalisation de cette activité, qui suscite de profondes oppositions, non seulement chez les médiateurs mais aussi parmi les professions concurrentes en matière de gestion des conflits, comme les avocats. Ce fut le cas notamment lors de la création du diplôme d’État de médiation familiale à laquelle les avocats se sont opposés. Afin d’analyser cette « professionnalisation encore balbutiante », pour reprendre le titre d’un des chapitres du livre, Philippe Charrier nous apporte un éclairage intéressant en distinguant, d’une part, ce qu’il appelle les « obstacles objectifs à la professionnalisation » et, d’autre part, en posant la question de « la formation comme ressource à professionnalisation  ». Sur le premier point, il souligne qu’il existe un risque de dénaturer la médiation en professionnalisant des pratiques alternatives et innovantes ; il cite aussi l’obstacle lié à l’absence de consensus quant au statut même du médiateur en raison du flou existant pour définir cette fonction. Sur le second point, celui de la formation, l’auteur souligne que l’ « éclatement de l’offre de formation », que ce soit dans la durée ou le contenu des enseignements, ne favorise pas « la construction d’un espace professionnel spécifique ».

Dans la deuxième partie de l’ouvrage, l’auteur aborde la question complexe des relations entre le monde de la médiation et celui de la justice, qui est bien résumée dans son titre : « La médiation et les institutions judiciaires : entre défaillance et alliance ». En effet, dans cette partie l’auteur nous livre son analyse des relations « tumultueuses » entre les tenants de la médiation qui voudraient la promouvoir comme mode autonome de gestion des conflits et les représentants des institutions judiciaires, qui voudraient l’instrumentaliser pour répondre à l’actuelle crise de la justice.  Il insiste particulièrement sur la complexité des relations entre le monde de la médiation et celui de la justice, car il ne s’agit pas simplement d’une opposition binaire. Il existe, au contraire, une pluralité de positions, comme le montre son analyse des approches défendues par ce qu’il appelle les « théoriciens » ou les « intellectuels » de la médiation. Philippe Charrier dresse une typologie intéressante de ces « intellectuels » en fonction de leur position à l’égard des institutions ou du phénomène d’institutionnalisation. On peut regretter qu’il s’en tienne seulement aux « pionniers de la médiation » mais, à sa décharge, on ne peut pas dire que la production actuelle en matière de médiation soit marquée par un renouvellement profond de ses théories.

Ce pluralisme des positions se retrouve aussi au sein du monde judiciaire. Lorsque la médiation a émergé, l’hostilité s’est surtout cristallisée autour de la notion de « privatisation de la justice » et de la création d’une « justice de deuxième classe ». Elle s’est toutefois rapidement tarie, au profit de positions plus pragmatiques et même d’un soutien à la médiation. Comme l’auteur le souligne bien, « l’hostilité institutionnelle ne s’est pas fortement développée parce que ces derniers [les magistrats], par souci pragmatique, ont rapidement adopté les modes amiables », mais derrière cet apparent consensus, l’auteur fait apparaître des positionnements  parfois marqués. Il y a ceux qui voudraient cantonner cette déjudiciarisation à « des domaines plus ‘médiables’ » que d’autres, comme celui de la famille, car cela ne nuirait pas fondamentalement à la justice. Il est vrai que la position de ces derniers n’est pas dénuée de fondement dans le cas où ce mouvement de déjudiciarisation pourrait fragiliser des droits comme ceux des femmes, par exemple, en matière de violence conjugale. Mais, à côté de ces « pragmatiques » de la médiation, il y a ceux qui soutiennent le développement de la médiation judiciaire, et c’est à partir de ce positionnement d’une partie de la magistrature que l’auteur se pose la question de savoir si, au-delà du débat entre autonomie et instrumentalisation, il n’existerait pas un compromis, un « modus vivendi » qu’il dénomme « juridis mediato ». Dans le chapitre consacré à cette question, l’auteur développe l’hypothèse selon laquelle la médiation judiciaire pourrait représenter une « utopie de justice, ce qui viserait à la reconnaissance d’un certain pluralisme judiciaire ou, pour reprendre l’expression de l’auteur, « une illustration de la pluralité interne des institutions ». Ce pluralisme judiciaire se déclinerait aussi dans une forme de pluralisme juridique avec, par exemple, une plus large place accordée à la notion d’ « équité » par rapport à la loi.

Philippe Charrier approfondit son analyse de la médiation judiciaire en consacrant la troisième partie de son livre à « la prescription de la médiation  judiciaire », c’est-à-dire à l’étude de la place donnée à la médiation par les magistrats dans le traitement des contentieux dont ils sont saisis. On peut regretter le peu de recherches en la matière, qui permettraient de mieux appréhender le décalage existant entre un discours dominant et très volontariste sur les bienfaits de la médiation et le faible développement de celle-ci sur un plan quantitatif. En effet, le recours à la  médiation ne dépasse pas 2% de l’ensemble du contentieux judiciaire et, sur cette question, l’auteur nous apporte un éclairage particulier en partant de ses propres enquêtes[1] menées dans plusieurs cours d’appel (Paris, Lyon et Pau). Il ne s’est pas limité à l’étude des résistances ou oppositions à la médiation ; il a surtout analysé, et c’est l’aspect novateur de l’ouvrage, les différentes formes de prescriptions développées par les magistrats dans les juridictions retenues. Tout d’abord, il livre les points communs aux différents dispositifs qu’il a étudiés, comme celui de la sélection des dossiers « médiables »  par les magistrats. Ensuite, il décrit les modalités de présentation du processus de médiation (courrier, audience…) et, enfin, la nécessaire obligation d’alimenter le dispositif pour assurer sa pérennité dans le temps. Sur cette question de la prescription, un autre apport de Philippe Charrier est la typologie des magistrats qu’il a élaborée en distinguant ceux qui adoptent une « posture pragmatique » versus la position de « magistrat médiateur » en soulignant que celle-ci pourrait devenir un « objet de réinvestissement professionnel » pour contrebalancer un fonctionnement judiciaire de plus en plus « bureaucratique et managérial ».

Dans sa partie conclusive, Philippe Charrier a le mérite de poser des questions qui ont été peu abordées jusqu’ici dans le débat sur la médiation. La première est de savoir si la médiation judiciaire peut s’inscrire dans ce « changement de paradigme » du fonctionnement judiciaire avec la mise en avant de logiques gestionnaires et managériales en étant un « outil de fluidification de l’activité judiciaire » ou si elle est appelée à constituer « une forme d’activité qui peut échapper à l’injonction d’efficacité » pour ceux qui s’opposent  à cette tendance gestionnaire. La deuxième interrogation, tout aussi intéressante, est celle de savoir si la médiation représente « un modèle de régulation néolibérale  ». L’auteur laisse cette question ouverte en répondant que tout dépend de quel modèle néolibéral il s’agit. Pour notre part, nous serions tenté de dire qu’il n’existe aucun déterminisme en la matière, car il n’y a pas une médiation, mais des médiations et la médiation judiciaire n’est qu’une des composantes de ce mode de régulation sociale.

Compte rendu par Jean-Pierre Bonafé-Schmitt (Centre Max Weber – CNRS/Université Lyon II) publié sur https://ds.hypotheses.org/14534

[1] Adrien  Bascoulergue, Jean-Pierre Bonafé-Schmitt, Philippe Charrier, Gerald Foliot, La prescription de la médiation judiciaire. Analyse socio-juridique des dispositifs de médiation dans trois cours d’appel : de la prescription à l’accord de médiation, Centre Max Weber, Droit Contrats Territoires (Lyon 2), TGIR Huma-Num, Mission de Recherche Droit et Justice, octobre 2017, 134 p. [http://www.gip-recherche-justice.fr/publication/analyse-socio-juridique-des-dispositifs-de-mediation-dans-trois-cours-dappel-de-la-prescription-a-laccord-de-mediation/].

Article : « Penser la médiation (et les dispositifs de médiation) à l’aune de l’éducation familiale : quels dispositifs/ médiation pour et par les parents ? » par Julie Pinsolle, Sciences de la Société, N°117, 2021


RESUME

Cet article propose d’interroger les formes que prend la médiation (et les dispositifs qui s’en réclament) dans les discours de ses promoteurs. Il revient sur ses contours définitoires (la médiation se cantonne-t-elle aux situations de conflit ?) et ses modalités de mise en œuvre (le langage) afin d’en questionner les principes. Cette réflexion sera menée essentiellement dans le champ de l’éducation familiale en s’intéressant aux actions à destination des parents pour les accompagner dans leur rôle de parent et par une mise en perspective des pratiques d’éducation familiale et des pratiques de médiation.

PLAN

Les formes de médiation interrogées par la médiation à destination des familles : ouverture définitoire et primat du langage

Centration puis essaimage du processus de médiation : de la médiation familiale à la médiation en matière familiale

L’énonciation, au cœur de l’action de médiation, exemple de la médiation en matière familiale

La médiation vue à l’aune de l’étude des pratiques d’éducation familiale

L’indicibilité du sens

Quand le sens c’est l’usage : l’étude des processus d’ajustement entre culture familiale et culture scolaire comme relativisation du langage en médiation

Discussion : Des rapports entre éducation familiale et médiation, ou la dimension praxéologique d’une recherche heuristique

Article à lire sur

« Le Pouvoir de la Médiation : Changement de Paradigme » par Rabih S. SFEIR, avocat – Barreau de Beyrouth, Liban, Médiateur International (intermedies-mediation.com)


« Dans un monde qui semble souvent échapper à notre contrôle, où les conflits semblent insurmontables et les divisions profondes, existe une révolution silencieuse à embrasser. Cette révolution se concrétise par la force transformatrice de la médiation.

Nous savons très bien que la médiation est une alternative de résolution des conflits, mais si nous imaginons cette dernière comme un catalyseur pour un changement de paradigme profond, que se passerait-il ?

A cet égard, imaginons un monde où au lieu de recourir à l’hostilité et à l’agression, les adversaires se réunissent dans un espace de dialogue et de compréhension. Cette allusion est la quintessence de la médiation qui transcende les notions traditionnelles de résolution de conflits, favorisant l’empathie, la communication et le respect mutuel.

Au cœur de ce processus de médiation, il ne s’agit plus seulement d’atteindre un compromis, mais de modifier fondamentalement notre manière de percevoir et d’aborder le conflit. En effet plutôt que de voir les adversaires comme des ennemis à abattre, la médiation nous encourage à les considérer comme des partenaires dans un voyage commun vers la résolution, vers le changement.  » (Extrait de intermedies-mediation.com du1/03/2024)

En savoir plus sur https://intermedies-mediation.com/le-pouvoir-de-la-mediation-changement-de-paradigme/

« Johan Galtung : un grand artisan de la paix s’en va » par Gianmarco Pisa (pressenza.com)


« Avec la disparition de Johan Galtung (24 octobre 1930 – 17 février 2024), c’est toute la communauté des hommes et des femmes épris de paix et de « paix avec justice », et en son sein la communauté des artisans et des praticiens de la paix sous toutes les latitudes, qui se retrouve plus seule. Disparue, une figure essentielle, séminale, une figure indispensable pour la manière dont on regarde (et interprète) les conflits, qu’ils soient micro, méso, macro, voire méga, comme il aimait parfois les appeler, et dont on intervient dans (et transforme) les conflits, nourrissant, sur le chemin de recherche et d’action qu’il a tracé, l’espoir d’une « transcendance ».

Né à Oslo en 1930, docteur en mathématiques (1956) et en sociologie (1957), il a été professeur de sciences de la paix et expert en médiation et résolution de conflits. Il est le créateur de la méthode Transcend pour transcender les conflits et le fondateur du réseau Transcend pour la paix, le développement et l’environnement, ainsi que, auparavant, de l’Institut international de recherche sur la paix d’Oslo (1959) et du Journal of Peace Research (1964). Il a enseigné dans de nombreuses universités à travers le monde, notamment à Oslo, Berlin, Paris, Santiago du Chili, Buenos Aires, ainsi qu’à Princeton, Hawaï et Alicante. Il a été professeur honoraire à la Freie Universität Berlin (1984-1993), professeur distingué d’études sur la paix à l’université d’Hawaï depuis 1993 et professeur invité distingué à l’université John Perkins depuis 2005.

Il s’est impliqué à la fois dans la recherche, la médiation et la résolution de conflits. Il s’est occupé de plus de 150 conflits, tant internationaux que sociaux. Il est l’auteur de 96 livres et de plus de 1700 articles et chapitres. Parmi ses diverses récompenses, il a reçu le « Right Livelihood Award » [NdT: ce prix récompense ceux qui ont trouvé des solutions pratiques et exemplaires aux  problèmes les plus urgents] en 1987, le prix Nobel alternatif de la paix, et, plus récemment, un diplôme honorifique en sciences politiques de l’Université Complutense de Madrid (2017). D’autre part, sa présence en Italie a été également très importante : inoubliable a été la lectio magistralis [leçon importante] qu’il a donnée lors de la conférence du Centre d’études SOUQ, le 13 décembre 2013, dans l’Aula magna de l’Université de Milan ; Non moins inoubliable a été sa lectio magistralis (« Nécessité et importance d’un Centre pour la prévention des conflits armés ») à la conférence nationale sur « La prévention des conflits armés et la formation des corps civils de paix », tenue à Vicence du 3 au 5 juin 2011, qui a représenté une contribution décisive pour relancer la voie de la construction de corps civils de paix et réaffirmer l’importance cruciale de la formation de leurs praticiens. Il s’agissait en même temps d’une véritable rencontre entre la paix et la citoyenneté.  » (Extrait de pressenza.com du 20/02/2024)

En savoir plus sur https://www.pressenza.com/fr/2024/02/johan-galtung-un-grand-artisan-de-la-paix-sen-va/

Vidéo – Les séances de l’Académie Législation : « La culture de la médiation » par Michel Sabatté, avocat honoraire et médiateur du 10/01/2024


Vidéo à consulter sur https://vimeo.com/904559395

4ème SYMPOSIUM LIÉGEOIS EN MÉDIATION : « LES ENJEUX DE LA MÉDIATION », LE 8/12/20323, ORGANISÉ PAR LE CHU DE LIÈGE, À LIÈGE.


Inscription sur https://www.chuliege.be/jcms/c2_26312837/service-de-mediation-du-personnel/4e-symposium-liegeois-les-enjeux-de-la-mediation

Article : « La Médiation Dans la Société d’Aujourd’hui: Un Essai de Bilan et Perspectives », Jean-Pierre Bonafé-Schmit, in (RE)PENSAR A FORMAÇÃO EM MEDIAÇÃO: CONTRIBUTOS NACIONAIS E INTERNACIONAIS », ANA MARIA COSTA SILVA, PATRÍCIA GUIOMAR, SÍLVIA CUNHA, ISABEL MACEDO (COORD.), UMINHO EDITORA, ATA, 2023, 244p.


Résumé
La médiation a toujours existé et son renouveau sur le continent nord-américain et
en Europe, depuis le début des années soixante-dix, s’inscrit dans une crise profonde
de nos sociétés. Ce renouveau de la médiation s’inscrit dans un contexte de crise
généralisé des mécanismes de régulation sociale, que ce soit de l’appareil judiciaire
avec la multiplication du nombre d’affaires, un allongement des délais, une complexi-
té de plus en plus grande de la procédure, mais aussi de la crise des structures inter-
médiaires, comme la famille, l’école, l’entreprise, le quartier et la remise en cause de
ses autorités traditionnelles, que représentaient le pater familias, le maître d’école, le
curé. Enfin, les effets de la mondialisation des échanges, tout comme l’amplification
des mouvements migratoires, sans oublier les crises sanitaires et climatiques repré-
sentent autant de facteurs qui ont accentué la crise à la fois du lien social mais aussi
de nos liens avec la nature et l’environnement. C’est pour l’ensemble de ces raisons
qu’il convient de s’interroger sur la médiation, non comme une simple technique
de gestion des conflits, mais comme préfigurant l’émergence d’un nouveau modèle
de régulation sociale. Ce questionnement implique que l’on analyse les éléments
d’historicité de ce renouveau de la médiation, car ce mode de régulation est encore
en cours de construction et les frontières de celui-ci sont mouvantes en raison des
différentes logiques qui le traversent

Article à consulter sur https://ebooks.uminho.pt/index.php/uminho/catalog/view/78/173/2828


Livre : « (Re)Pensar a Formação em Mediação: Contributos Nacionais e Internacionais », Ana Maria Costa Silva, Patrícia Guiomar, Sílvia Cunha, Isabel Macedo (coord.), Uminho Editora, Ata, 2023, 244p.


Synopsis : Le débat sur la qualité de la médiation et la reconnaissance des médiateurs s’est intensifié sur différents continents et a suscité un intérêt et un investissement particuliers, tant de la part des professionnels et des associations de médiateurs que des universitaires, des chercheurs et des enseignants. « (Re)Pensar a Formação em Mediação: Contributos Nacionais e Internacionais » est le titre du livre des actes issus d’un congrès international organisé dans le cadre du projet européen LIMEdiat. Cet ouvrage élargit et actualise le débat sur la médiation et la formation des médiateurs, en proposant des réflexions et des pratiques engagées dans la construction d’une formation de qualité. L’ouvrage est structuré autour de trois axes, chacun axé sur des thématiques spécifiques et complémentaires. Le premier axe porte sur la formation, la qualité et l’éthique de la médiation ; le deuxième axe réfléchit sur la formation et les compétences des médiateurs au 21e siècle ; et le troisième axe se concentre sur la médiation, l’éducation et la transformation sociale. Cet ouvrage offre de larges perspectives et des contributions multidisciplinaires actuelles sur la formation des médiateurs dans le contexte national et international, confirmant la pluralité des approches et des points de vue sur l’importance de la médiation, la qualité de la formation des médiateurs et leur reconnaissance professionnelle dans les sociétés d’aujourd’hui. (traduction Google)

Sinopse : O debate sobre a qualidade da mediação e o reconhecimento dos mediadores tem aumentado nos vários continentes e gerado um particular interesse e investimento, tanto por parte de profissionais e associações de mediadores, como por académicos, investigadores e professores. (Re)Pensar a Formação em Mediação: Contributos Nacionais e Internacionais é o título do livro de atas que resulta de um Congresso Internacional realizado no âmbito do projeto europeu LIMEdiat. Este livro amplia e atualiza a discussão sobre a mediação e a formação dos mediadores, oferecendo reflexões e práticas comprometidas com a construção de uma formação de qualidade.
O livro estrutura-se em três eixos, cada um deles focados em temáticas específicas e complementares. O primeiro eixo centra-se na formação, qualidade e ética na mediação; o segundo eixo reflete sobre a formação e as competências dos mediadores no século XXI; e o terceiro eixo incide na mediação, educação e transformação social.
Este livro oferece perspetivas amplas e contributos multidisciplinares atuais sobre a formação dos mediadores no contexto nacional e internacional, confirmando a pluralidade de abordagens e visões sobre a importância da mediação, da formação de qualidade dos mediadores e do seu reconhecimento profissional nas sociedades atuais.

Sommaire

Livre à consulter sur https://ebooks.uminho.pt/index.php/uminho/catalog/view/78/173/2828

Article : « La formation des médiateurs » par Valérie L ASSERRE, professeur, Université du Mans, Archives de philosophie du droit Archives de philosophie du droit 2019/1 (Tome 61)2019/1 (Tome 61), Éditions Dalloz, pages 117 à 127



RESUME . — On parle beaucoup aujourd’hui de la nécessité d’imposer une formation aux médiateurs.
Cette obligation n’existe pas encore mais elle impliquerait de déterminer précisément selon quel modèle
on désire professionaliser la fonction de médiateur.

Une fonction ? Un métier ? Une profession réglementée ?

La médiation, est-ce une fonction ou un métier ? La souplesse que permet la mission de
médiateur dans des contextes extrêmement diversifiés (qu’ils soient politiques, sociaux,
judiciaires, familiaux, économiques, environnementaux, de quartier ou de proximité…) justifie
ce questionnement. Après la décennie de la médiation dans les années quatre-vingt 1 (du côté
des médias, de la culture, de la famille, du social, du travail, de la justice, de la politique), ce
point a été l’objet, dans les années quatre-vingt-dix, de vifs débats qui, trente ans après, sont
devenus évanescents. L’idée de profession était surtout défendue par les lobbies des médiateurs
familiaux. Le diplôme d’État de médiateur familial institué en 2003 a certainement répondu à
certaines des revendications, tout au moins dans le domaine de la famille 2
. Aujourd’hui, au
contraire, la professionnalisation fait craindre un encadrement excessif, notamment dans le
cadre d’une profession réglementée qui n’est pas appelée de leurs vœux par la majorité des
médiateurs. En d’autres termes, si la profession de médiateur est largement souhaitée pour la
reconnaissance qu’elle apporte, et surtout les marchés qu’elle pourrait garantir, une réglemen-
tation stricte l’est beaucoup moins. (Extrait)

Article à consulter sur https://www.cairn.info/revue-archives-de-philosophie-du-droit-2019-1.htm