« Violence et médiation, quelle médiation ? » par Jean-Louis Lascoux (officieldelamediation.fr)


« Dans les contextes de violence, notamment conjugale, la question de recourir à la médiation se pose. Pour les uns, la médiation serait une démarche contraire à l’intérêt de la victime. Elle pourrait permettre à l’agresseur de se trouver abusivement en posture d’égalité, ce qui diminuerait la victime. D’autres pensent que la médiation devrait quand même être mise en place, sans pour autant épargner à l’auteur des violences une sanction judiciaire. Cependant, en sortant de l’approche traditionnelle de la médiation axée sur l’empathie et la prise de conscience raisonnée (cf. raisonnable), une autre forme d’intervention apparaît possible, avec des conceptions et des postures différentes. Cette médiation d’ingénierie relationnelle peut avoir des résultats très performants pour les relations interpersonnelles.

Pour beaucoup d’intervenants dans le champ de la médiation familiale, il y a incompatibilité entre des actes de violence et une intervention de médiation. En effet, il n’y a pas unanimité. Les raisons de ce positionnement non favorable au recours à la médiation par rapport à certaines formes de conflits conjugaux sont liées à des aspects idéologiques et confessionnelles qui ne se disent pas. Ces conceptions reposent sur des représentations morales qui tissent cette manière de considérer les comportements et l’application d’une forme d’intervention. 

Pour ceux qui tendent à exclure la médiation au regard de ce qui a pu humilier, brimer, ou agresser une personne, la violence doit être punie. Il leur apparaît plus pertinent, à défaut de pouvoir appliquer la loi du talion, de faire punition contre violence. Cette manière de voir est imbriquée dans l’héritage culturel de la représentation de ce qui fait une personne. On y trouve la notion de volonté, de conscience, d’intention et de responsabilité. Le fait d’être persuadé qu’une personne agit délibérément et d’une certaine manière engendre des préjugés. Dans cette perspective, on suppose que ses réactions sont volontaires et qu’elle a la capacité de se contrôler. Si elle a des comportements violents, on la perçoit comme intentionnellement agressive et dégradante envers autrui.  » (Extrait de officieldelamediation.fr du 12/06/2023)

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