« Un Conseil national de la médiation placé auprès du ministre de la justice » par Jean-François PELLERIN (syme.eu)


SYME

« Le collectif Médiation 21 a présenté en 2019 un Livre blanc, contenant les orientations qu’une majorité des médiateurs estime nécessaires pour assurer le développement de leur activité. Parmi ces orientations figure la création d’un Conseil national de la médiation ou CNM, chargé d’organiser leur profession, aux côtés d’un Comité National d’Ethique et de Déontologie, ces deux organes nationaux ayant un rôle de contrôle et de régulation des pratiques. Cette demande semble en train de voir le jour, mais sous une forme toute différente. Ce Conseil a fait l’objet d’un amendement au Projet de loi pour la confiance dans l’institution judiciaire porté par le Garde des Sceaux, amendement qui a été adopté en première lecture le 20 mai 2021 au Parlement. Cet amendement a été intégré au projet de loi dans son nouvel article 29bis et sera examiné au Sénat fin septembre 2021. Rédigé sans concertation avec les médiateurs, il précise que le CNM sera « placé auprès du ministre de la justice », et ses attributs sont en retrait sur les recommandations du Livre blanc.

La médiation est une approche dont les effets bénéfiques sont à présent bien démontrés dans de nombreux domaines, la cité, le voisinage, la famille, l’éducation, la santé, le travail, les entreprises, la consommation, l’administration et, bien entendu, la justice. Pourquoi ne l’envisager que par un rattachement au ministère de la justice ? Les médiateurs n’ignorent pas que les lois et les institutions sont difficiles à changer : ils ne veulent pas être pénalisés par une organisation qui ne répondrait que partiellement aux besoins, la médiation n’étant pas circonscrite à son application en juridictions. Pourquoi ce CNM ne serait-il pas rattaché au gouvernement ou tout au moins à plusieurs ministères ?

Les médiateurs dans leur diversité ne se sentent pas plus rattachés au ministère de la justice qu’à d’autres ministères. Aujourd’hui la médiation familiale est suivie au ministère de la santé et de la solidarité, la médiation sociale à celui de la cohésion sociale, la médiation des entreprises et de la consommation à Bercy… Il apparait donc évident que le rattachement des médiateurs doit être pluriel puisque la médiation sous toutes ses formes répond, comme le déclarait le Livre blanc (p. 10), « …aux besoins inhérents à l’évolution de notre société, en restaurant du lien dans un monde où la communication est de plus en plus complexe et en s’appuyant sur la responsabilité des personnes qui peuvent retrouver la maîtrise de leur situation. La médiation est un facteur d’apaisement des rapports sociaux et mérite d’être mieux connue du plus grand nombre de nos concitoyens. Pour ce faire, les médiateurs doivent être en mesure de donner toutes garanties quant à la qualité de leur intervention et disposer des moyens de promouvoir leur action. »

La proposition actuelle d’un CNM placé auprès du ministre de la justice répond-elle à ces besoins ? Si le CNM se trouve organisé par un ministère dont les préoccupations sont par définition limitées à la justice, comment pourra-il se consacrer pleinement au développement « des exigences de qualité et d’intégrité de la profession de médiateur… qui concernent tant les médiateurs que les citoyens » (p. 25), et comment pourra t il s’ouvrir aux autres types de médiations ?

Un point particulièrement sensible du nouvel article 29bis concerne l’agrément des médiateurs. Le livre blanc ajoute (p. 25) que le Conseil soit chargé « des conditions d’agrément des médiateurs au niveau national » et « du contrôle des conditions d’exercice de la profession ». Le projet de loi n’a pas suivi cette demande : le CNM y serait simplement chargé « d’émettre des propositions sur les conditions d’inscription des médiateurs sur la liste sur la liste prévue à l’article 22-1A ». Cet article 22-1A des Dispositions de procédures civiles précise qu’ « il est établi, pour l’information des juges, une liste des médiateurs dressée par chaque cour d’appel. » Les listes de médiateurs dans chaque Cour d’appel, mises en place depuis 3 ans, ont déjà bien fait, aux juges comme aux usagers de la médiation, la preuve de leurs limites pour garantir la compétence des médiateurs. Elles ne sauraient donc servir de fondement solide à un agrément des médiateurs.

Un autre défaut du projet de loi concerne la composition du CNM : « Siègent au sein du Conseil national de la médiation des personnalités qualifiées ainsi que des représentants des associations intervenant dans le champ de la médiation, des administrations, des juridictions de l’ordre judiciaire et des professions du droit ». Ces personnes sont-elles qualifiées pour organiser, contrôler et dynamiser une profession émergente et plurielle comme l’est celle des médiateurs ? Rappelons simplement que le Livre blanc propose (p. 25) que « le CNM, organisme pluripartite, sera composé d’une majorité de médiateurs confirmés représentant les différentes organisations de médiation. »

Un constat s’impose : l’actuel projet de loi portant création du CNM, même s’il a été salué comme une étape importante, est encore trop éloigné des attentes des médiateurs et suscite de l’insatisfaction. Le monde de la médiation aurait à gagner à ce que d’autres ministères (affaires sociales, travail, santé, économie…) s’impliquent dans son développement et que des effets de synergie puissent s’opérer, plutôt que d’envisager le développement de la médiation au travers du seul ministère de la justice – même s’il est également nécessaire et porteur. Une révision de l’article 29bis dans le projet de loi est indispensable pour obtenir une version plus ajustée à la réalité de la médiation. Le Syndicat professionnel des médiateurs appelle à cette révision, qui doit conduire à un Conseil national de la médiation autonome, composé de personnalités représentatives de la diversité, de la dynamique et de toute l’ambition de cette jeune et prometteuse activité. » (Extrait de syme.eu du 10/09/2021)

En savoir plus sur https://www.syme.eu/articles/80978-un-conseil-national-de-la-mediation-place-aupres-du-ministre-de-la-justice

Vidéo (Québec) : « La médiation organisationnelle : pratique et défis » Entretien avec Linda Bérubé, médiatrice et enseignante à l’Université de Sherbrooke au programme de PRD par Céline Vallières


« Si la médiation organisationnelle vous intéresse, voilà une entrevue que j’ai réalisée avec Linda Bérubé, une experte en la matière au Québec et enseignante à l’Université de Sherbrooke au programme de PRD. Linda détient plus de vingt ans de pratique dans ce domaine et elle vous livre toutes les étapes et la démarche à suivre. Faire de la médiation dans un conflit d’ampleur ne s’invente pas. » (Extrait de linkedin.com du 13/09/2021)

Vidéo à consulter sur https://www.youtube.com/watch?v=xX04woAN3TY

« Injustes alternatives et justes conflits. Critique des justices alternatives à partir du droit social » par Emmanuel Dockès, Droit et Cultures – Revue internationale interdisciplinaire, L’Harmattan, 2013, pp.101-110


Droit et cultures

Résumé : Cet article tend à montrer la signification idéologique, les limites et les dangers des modes alternatifs de résolutions des conflits dans le droit positif actuel. Ces « justices alternatives », très en vogue à l’heure actuelle et ce depuis au moins une trentaine d’années, usent d’un vocabulaire de pacification, de paix et de modernité. Mais c’est parfois simplement pour éloigner le justiciable de son juge. Cet éloignement peut être contesté, notamment au nom du droit fondamental à un procès équitable. La mode de ces justices alternatives peut en outre provoquer des effets délétères, notamment pour les victimes sommées de se concilier avec celui-là même qui les a harcelés. Les exemples de la médiation en matière de harcèlement, de la procédure de conciliation (d’alerte) en cas de danger grave et imminent sont des exemples parlant à cet égard. L’objectif de résolution des conflits est, enfin, parfois discutable. Le conflit est parfois protégé, soutenu par le droit, comme en matière de droit de la concurrence ou de droit de grève. Et sa « résolution » rime bien souvent avec la « soumission » du plus faible.

Article à consulter sur https://journals.openedition.org/droitcultures/3033

« MÉDIATION : LES DÉCISIONS « 2 EN 1″ SE MULTIPLIENT SUR TOUT LE TERRITOIRE » par Benoit Henry, Avocat.(village-justice.com)


retour accueil village

De nombreuses juridictions ont étudié le moyen de répondre dans le contexte actuel au souci de la célérité de la justice et ont élaboré des ordonnances « 2 en 1 » en matière de médiation (Extrait de village-justice.com du 3/09/2021)

En savoir plus sur https://www.village-justice.com/articles/les-decisions-multiplient-sur-tout-territoire,40061.html?

La grève au SMTVD est suspendue après une nouvelle médiation


Le siège du SMTVD

Voilà la fin d’un conflit qui dure depuis plusieurs semaines (le 15 juillet 2021). La médiation de ce mercredi 8 septembre 2021 entre direction du SMTVD et l’intersyndicale (CSTM, UGTM, CDMT et les cadres de l’USAM Martinique) a permis de trouver une voie d’entente et de suspendre le conflit.Peggy Pinel-Fereol  (Extrait de la1ere.francetvinfo.fr du 8/09/201)

En savoir plus sur https://la1ere.francetvinfo.fr/martinique/la-greve-au-smtvd-est-suspendue-apres-une-nouvelle-mediation-1098967.html

La Réole (33) : la médiation par les pairs mise en place au collège Paul-Esquinance


La Réole : la médiation par les pairs mise en place au collège Paul-Esquinance

« Des stands qui ont connu un franc succès Le collège Paul-Esquinance de La Réole accueille plus de 650 élèves dans ses murs. Outre la mission principale d’apprentissage de beaucoup de matières, le savoir-vivre en communauté en est une difficile à appréhender… » (Extrait de sudouest.fr du 13/09/2021)

En savoir plus sur https://www.sudouest.fr/gironde/la-reole/la-reole-la-mediation-des-pairs-mise-en-place-au-college-paul-esquinance-5731659.php?fr=operanews

« MEDIATION ET REGULATIONS NEGOCIEES PAR UN TIERS : UNE QUESTION DE PRINCIPE » par FATHI BEN MRAD, preprint, June 2021 Université du Luxembourg, 38p.


La restauration du lien social et le traitement des différends par un tiers sont constitutifs aux sociétés humaines et s’expriment de diverses manières selon les normes et les valeurs qui régissent ces mêmes sociétés. Une mise en perspective historique et anthropologique s’avère fort utile pour celui qui entend mieux comprendre, les fondements, les valeurs, les principes et les règles qui sous tendent les multiples expériences de médiation contemporaines. Les recherches des historiens du droit se révèlent fort instructives et il est curieux de constater une césure importante entre cette discipline et le monde de la médiation. D’un côté comme de l’autre, ces deux champs semblent s’ignorer et il suffit de se reporter aux contenus de leurs travaux respectifs pour remarquer cette séparation, que rien ne peut pourtant intellectuellement justifier. Il est dommage que la mise en perspective historique délaisse trop souvent les « nouvelles justices de proximité » naissantes et qu’elle soit insuffisamment, voire pas du tout, articulée aux problématiques contemporaines auxquelles renvoient ces récentes formes de régulation sociale. De même, on ne peut pas se contenter de rappeler, parfois de manière nostalgique, que « autrefois, il existait de nombreux tiers qui remplissaient un rôle décisif de régulation sociale », sans s’intéresser plus en détail aux contextes et à la nature de leur fonction. Il est évident qu’au-delà des frontières disciplinaires, les contributions historiques et les investigations contemporaines des uns et des autres alimenteront sans conteste les analyses et la compréhension du champ de la régulation sociale. C’est dans cette perspective que je tenterai d’inscrire ma contribution. Après avoir qualifié les expériences socio-historiques de « régulations négociées par un tiers » (RNT), je présenterai plusieurs de ses figures qui ont marqué la période de l’Ancien Régime en insistant sur certaines de leurs particularités. En déplaçant la focale sur les paceri corses et sur les conciliations traditionnelles de certains pays arabes, je montrerai que les modes de pacification sont le plus souvent intégrés aux coutumes locales. Enfin, je terminerai mon exposé par une discussion concernant les principaux enseignements que l’on peut tirer de ces RNT en les articulant à la problématique de la médiation contemporaine et à ses principes d’intervention. (Extrait de

Notehttps://www.researchgate.net/publication/352348996_MEDIATION_ET_REGULATIONS_NEGOCIEES_PAR_UN_TIERS_UNE_QUESTION_DE_PRINCIPE_FATHI_BEN_MRAD a lire sur

Au tribunal administratif d’Orléans, des médiateurs plutôt qu’un procès (France Bleu)


« Le conseil départemental du Loiret vient de signer une convention avec le tribunal administratif d’Orléans, comme l’avait fait avant lui l’association des maires du département. Il s’agit, quand c’est possible et quand les circonstances s’y prêtent, de recourir à des médiateurs de justice pour éviter une procédure parfois longue

Les contentieux concernés concernent pour le moment le domaine des prestations sociales versées par le département du Loiret. Quatre procédures de médiation ont ainsi été utilisées dans des contentieux liés au versement du RSA, le revenu de solidarité active, et cela a permis, à chaque fois, de trouver des solutions, selon le conseil départemental. « Souvent les contentieux dans ce domaine sont liés à une incompréhension de la part des bénéficiaires, l’intervention du médiateur permet de désamorcer les choses » explique guy Quillévéré, le président du tribunal administratif d’Orléans. 

De plus en plus de médiations menées par la justice

Il faut dire que depuis 2016, la loi impose de favoriser le recours à ce genre de dispositif,  dans certains contentieux, mais la médiation ne s’est véritablement développée que très récemment« En 2019-2020, nous avions engagé cinq ou six médiations » dit Guy Quillévéré, « en 2021 nous en sommes déjà à une cinquantaine. Au-delà de l’enjeu du désengorgement des tribunaux, car il faut bien reconnaître que pour notre juridiction, cela reste marginal, cela contribue à une forme d’apaisement, dans une société où beaucoup de personnes sont à fleur de peau, en difficulté » (Extrait de

En savoir plus sur https://www.francebleu.fr/infos/societe/au-tribunal-administratif-d-orleans-des-mediateurs-plutot-qu-un-proces-1631291941

La Semaine de la médiation du 9 au 16 octobre 2021- La lettre n°9 – septembre 2021


En savoir plus sur https://www.semainemediation.fr/

Rennes : Grâce à la médiation, ça roule entre skateurs et riverains


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« L’installation d’un banc géant, en 2019, dans le cadre du budget participatif, a renforcé l’attrait de la place pour les skateurs. « Ils y ont pris leurs habitudes et restent tard le soir », relate-t-il. Jusqu’à cinquante pratiquants s’y retrouvent en moyenne, selon les comptages de la ville. « On est arrivé à un déséquilibre. Les nuisances sonores causées par les roues et le claquement des planches sont devenues insupportables pour les habitants », poursuit-il. En mars 2020, un collectif de riverains lance une pétition afin de faire interdire la pratique.

La mairie fait face à un conflit d’usage complexe et à un climat tendu. « Pour nous, il était impensable de prendre un arrêté radicalement antijeunes. La seule solution était de rétablir le dialogue entre les deux groupes », affirme l’élu. Des patrouilles de la police municipale viennent sensibiliser les skateurs aux nuisances, surtout le soir. Pour trouver un compromis durable, la ville charge l’association Cité et médiation de mettre tout le monde autour de la table.

Stéréotypes déconstruits

Des médiatrices rencontrent les deux parties et leur proposent de choisir des volontaires représentatifs pour participer à des réunions collectives. La première a lieu en juillet 2020 et s’attache à déconstruire les stéréotypes. « C’était un moment intense où il y a eu de la reconnaissance réciproque et une reconnexion entre les citoyens », se souvient Anne Robin, médiatrice à Cité et médiation.

Les services de la ville sont conviés à l’étape suivante afin d’apporter leur expertise technique. En janvier de cette année, un règlement d’usage établi par le groupe de travail est proposé à la ville. » (Extrait de lagazettedescommunes.com du 8/09/2022)

En savoir plus sur https://www.lagazettedescommunes.com/761382/grace-a-la-mediation-ca-roule-entre-skateurs-et-riverains/

« Mediation en procedure Civile Plaidoyer pour accompagner les Changements », Jean A. Mirimanoff, Perspektive Mediation, May 2021, Issue 2, pp 110-115


résume :

Le code de procédure civile (CPC/ZPO) a dix ans. D’une part il a introduit la médiation dans notre ordre juridique, ce qui devrait se traduire par un état
d’esprit et un comportement nouveaux au sein du monde judiciaire. D’autre part il
proclame que le règlement à amiable a la priorité, ce qui fait du procès son alternative. La prise de conscience de ces changements de paradigme amène à la nécessité de prendre des mesures d’accompagnement en faveur de tous les acteurs.
Des mesures d’accompagnement adéquates, efficaces et durables permettront la
prochaine décennie de libérer enfin le passage des parties en procédure civile vers
le processus de médiation

Article à consulter sur https://elibrary.verlagoesterreich.at/article/10.33196/pm202102011001