8ème COLLOQUE INTERNATIONAL de l’AIFI (Association internationale francophone des intervenants auprès des familles séparées) à Bruxelles – 19 et 20 mai 2017


Capture9.PNG » La famille, dit-on, est la base de la société : peut-être, peut-être pas ! Cette même société célèbre aujourd’hui la primauté de l’individu qui, parfois, multiplie les configurations familiales et dé-cimente le socle que la famille pouvait représenter. Le terme de famille est ainsi, au niveau des représentations, devenu flou, fuyant, incertain…

La famille s’est en tout cas métamorphosée avec l’émancipation, l’autonomie et la volonté individuelle des personnes. Elle s’invente d’autres modèles relationnels et déplace les normes. Parmi ces innovations, « faire famille » apparaît comme une nouvelle volonté créatrice et ambitieuse mais peut-être aussi périlleuse.

C’est une démarche le plus souvent réfléchie, mais parfois improvisée ou même précipitée, avec les difficultés qui peuvent en résulter, particulièrement pour l’enfant qui a besoin de temps pour s’adapter à ces transitions familiales.

L’article 12 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales prévoyait encore, en 1950, que « l’homme et la femme ont le droit de se marier et de fonder une famille ».

Même si c’est toujours un des modèles dominants du « faire famille », on le qualifie aujourd’hui de modèle classique, voire même de modèle traditionnel. Car d’aucuns ne se marient plus, mais n’en fondent pas moins une famille. D’autres font un enfant, sans avoir pensé à fonder une famille, et ne la fonderont peut-être jamais. Mais ils ont fait un enfant…

D’autres ont fondé une famille mais la déconstruisent, tout en restant bien sûr parents. Ils font donc toujours famille ? Mais ils vont peut-être, comme on dit, reconstruire ou recomposer. Quelle sera leur famille ? L’ancienne, la nouvelle ou les deux ?

Et pour l’enfant, quelle est alors sa famille ?

La nouvelle famille recomposée peut elle-même se défaire. Il peut devenir difficile, voire impossible, pour l’enfant de garder des liens avec l’ex-conjoint de son père ou de samère alors que dans sa perspective ce conjoint était un parent de cœur.D’autres accueillent un enfant qui est provisoirement retiré à sa famille. S’agit-il d’une autre famille ? Certains vont l’adopter. Que devient en ce cas ce qu’on appelle sa famille d’origine ?

Enfin, la biomédecine permet aujourd’hui de se construire une famille avec l’apport de gamètes ou d’un embryon étrangers au couple, ou même d’une mère porteuse. Qui aura fait famille, et quelle sera pour l’enfant sa famille ?

Toutes ces questions interpellent les intervenants auprès des familles, qui sont sollicités lorsque les membres de ces familles se trouvent précisément en difficulté de faire famille ou de continuer à faire famille, le plus souvent d’ailleurs lorsque ce sont leurs enfants qui deviennent les symptômes de ces difficultés.

L’AIFI réunit ces intervenants appartenant à des professions différentes et issus de formations différentes, qui, chacun à leur manière, avec les objectifs et les règles qui leur sont propres, contribuent, dans une société démocratique, à aider les personnes à faire famille, dans le respect des besoins et des préoccupations de chacun, et plus particulièrement des enfants.

C’est donc la spécificité de chacun de ces types d’intervention – magistrat, intervenant dans les domaines psychologique ou social, médiateur familial, avocat – qu’il convient d’interroger, mais aussi les conditions comme aussi les modalités de leur éventuelle collaboration entre ces différents intervenants.

Tel sera l’objectif concret du 8ème colloque international organisé par l’AIFI à Bruxelles les 19 et 20 mai 2017. Mais, afin de mieux appréhender cette problématique, il conviendra de commencer par poser la question qui sera au cœur de nos échanges : que signifie « faire famille » de nos jours pour les parents, pour les enfants, pour les professionnels ?

Cette question peut elle-même être subdivisée en de multiples sous-questions :

– À quoi sert-il, tant d’un point de vue social qu’individuel, de faire famille ? – Pour quoi, c’est-à-dire à quelles fins faire famille ? – Quels sont les éléments constitutifs du faire famille ? – Qu’est-ce qui est positif, mais pourrait aussi être destructeur lorsque l’on fait famille ? – Quelles sont les compétences reçues et/ou construites permettant de faire famille ?

Nous chercherons ensemble les réponses à ces questions complexes et difficiles, tout en sachant déjà que l’humilité est et doit rester un élément essentiel de nos réponses, car aider à faire famille, c’est aussi donner sa confiance à ceux qui peuvent savoir tout autant que nous ce qui leur permet de faire famille. » (Extrait de aifi.info )

Programme sur https://www.aifi.info/colloques/index/58


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