« Quelle médiation en Nouvelle-Calédonie ? » par Octave Larmagnac-Matheron (philomag.com)


« Comment désamorcer les tensions en Nouvelle-Calédonie ? Comment rétablir un dialogue qui semble rompu entre les indépendantistes et les loyalistes, qui défendent le maintien du territoire dans la France ? En 1988, alors que le conflit s’enflammait, un compromis provisoire avait été trouvé grâce à une médiation. Voyons, en racontant l’histoire de cette notion, si elle est encore possible aujourd’hui. 


La visite d’Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie n’aura pas apaisé la situation sur place. Le niveau de tension reste le plus élevé jamais atteint depuis la période 1984-1988. Pendant quatre années ponctuées d’événements violents, l’opposition entre les indépendantistes kanaks et les « Caldoches » avait alors enflé jusqu’à la prise d’otages d’Ouvéa, point culminant de cette séquence dramatique. Des gendarmes avaient alors été capturés par les indépendantistes, et l’opération de libération des otages avait causé la mort de 21 personnes. Un point de non-retour semblait alors atteint. Le choix fut cependant fait d’essayer de désamorcer le conflit non seulement par la force, mais grâce à une médiation.  » (Extrait de philomag.com du 29/05/2024)

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Nouvelle-Calédonie : « la mission de médiation et de travail a commencé son travail », signale la ministre déléguée aux Outre-mer (la1ere.francetvinfo.fr)


« Ecoute et prise de contact dans le but de renouer les fils du dialogue politique. C’est le rôle confié à la mission de trois hauts fonctionnaires installée jeudi par le chef de l’Etat, dans une Nouvelle-Calédonie toujours sous le coup des violences. Elle a commencé son travail de médiation, signale le ministère délégué aux Outre-mer.

(…)

« Esprit de responsabilité »

Malgré tout, confirme Marie Guévenoux, « la mission de médiation et de travail, installée par le chef de l’Etat, a commencé son travail d’écoute et de prise de contact ». Et cela « dans le but de renouer les fils du dialogue politique avec un esprit d’ouverture et d’impartialité, et avec la perspective de faire émerger les voies et les conditions d’un accord global avec les acteurs calédoniens. »

Elle comprend notamment Rémi Bastille, qui était jusqu’en 2022 secrétaire général du haussaire et a ensuite planché sur l’avenir institutionnel. « La poursuite de ce processus au profit de tous les habitants de la Nouvelle-Calédonie impose à chacun un esprit de responsabilité qui, seul, permettra de dessiner des voies d’avenir. » Françoise Tromeur – (Extrait de la1ere.francetvinfo.fr du 26/05/2024)

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« Nouvelle-Calédonie : les trois médiateurs d’Emmanuel Macron pour renouer le dialogue » par Nathalie Segaunes et Laurent Telo (lemonde.fr)


« Alors que le chef de l’Etat était pressé de toute part de choisir des négociateurs politiques, il a désigné un trio de hauts fonctionnaires, Eric Thiers, Frédéric Potier et Rémi Bastille, pour composer la « mission de médiation et de travail » chargée de dénouer la crise sur l’archipel.

On ne se refait pas. Alors qu’on le pressait de toute part de mettre en place une mission de dialogue transpartisane, composée de négociateurs politiques, Emmanuel Macron a choisi d’emmener sur le Caillou, le 21 mai, trois hauts fonctionnaires inconnus du grand public : Eric Thiers, l’un de ses ex-conseillers, Frédéric Potier, conseiller de l’ancien premier ministre Manuel Valls (2014-2016), et Rémi Bastille, préfet du Doubs. Bien décidé à démontrer, alors qu’on lui suggérait très fortement d’envoyer son ancien premier ministre Edouard Philippe, qu’il serait le seul « politique » capable de dénouer cette crise. » (Extrait de lemonde.fr du 24/05/2024)

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Dîner-débat : « Nouvelle-Calédonie – Négocier pour la paix » avec Stéphane Bliek, le 23/10 à 19h à Paris


« En 1988, la Nouvelle-Calédonie était au bord de la guerre civile, lorsque Michel Rocard y envoie une Mission du dialogue. 39 jours plus tard, une poignée de main historique entre Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou scelle la paix.

Si l’histoire inspirante des Accords de Matignon est avant tout une aventure humaine, elle est aussi un mystère. Comment expliquer la réussite des médiateurs ? Quels ont été les points de bascule de ces négociations ?A l’occasion de la parution de son livre, RV pour un dîner-débat avec Stéphane Bliek mardi 23 octobre 2018 à 19h à Paris .

A l’invitation de Patricia Malbosc, présidente de Planet Médiation. « (Extrait )

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« Nouvelle-Calédonie : d’Ouvéa à Matignon, du 22 avril au 26 juin 1988 » par Odile Paul (Archives d’Outre-mer)


d'Ouvéa à Matignon
Il y a trente ans, jour pour jour, débutait les « événements d’Ouvéa ». Les archives d’Outre-mer vous propose un rappel chronologique de ces jours sanglants qui ont conduit à la signature des Accords de Matignon, qui permirent de rétablir la paix civile en Nouvelle-Calédonie.

22 avril : l’attaque de la gendarmerie de Fayaoué

Un groupe de Kanak, indépendantistes et membres du FLNKS, décide de faire un action symbolique et pacifique, comme cela s’était déjà fait en novembre 1984 à Thio, pour marquer leur désaccord avec la politique gouvernementale et le statut Pons en vigueur sur le territoire. L’opération se déroule le 22 avril 1988, deux jours avant le premier tour des élections présidentielles françaises. L’attaque tourne mal, quatre gendarmes sont tués par balles, 27 sont pris en otage. A partir de ce jour, l’île d’Ouvéa est coupée du monde et investie par les militaires.

La prise d’otages

En métropole, l’atmosphère politique est tendue. C’est la fin de la première cohabitation, Jacques Chirac est Premier ministre, François Mitterrand est président de la République. Les deux hommes s’affronteront au second tour de la présidentielle.

Bernard Pons, ministre des DOM-TOM, arrive en Nouvelle-Calédonie, le 25 avril 1988. Le 26 avril, onze otages sont libérés dans le sud d’Ouvéa. Le même jour, la grotte de Gossanah, où est retenu l’autre groupe d’otages, est repérée dans le nord de l’île. Le capitaine Legorjus du GIGN, Jean Bianconi, le substitut du procureur de Nouméa, et des gendarmes venus négocier sont à leur tour faits prisonniers. Legorjus et Bianconi sont libérés le lendemain afin de servir de médiateurs. L’espoir d’une sortie de crise pacifique semble alors possible.

L’opération Victor​

Le 5 mai 1988 l’assaut militaire est lancé sur la grotte de Gossanah. L’opération Victor permet la libération de tous les otages mais le bilan humain est dramatique : vingt-et-un morts, dix-neuf Kanak et deux militaires . C’est une tragédie. Dès le lendemain, une polémique naît autour de la mort suspecte d’au moins trois Kanak, notamment celle d’Alphonse Dianou, le chef des preneurs d’otages, blessé après l’assaut.

La mission du dialogue

François Mitterrand est réélu le 8 mai 1988. Il confie à Michel Rocard, Premier ministre, la mission de renouer le dialogue en Nouvelle-Calédonie afin de pacifier le territoire. Rocard fait appel à trois personnalités chrétiennes et spirituelles : le pasteur Jacques Stewart, protestant, le Chanoine Paul Guiberteau, catholique et Roger Leray, franc-maçon et ancien Grand Maître du Grand Orient de France. Christian Blanc et Pierre Steinmetz, deux anciens préfets connaissant la Nouvelle-Calédonie, complètent la mission. A la demande de François Mitterrand s’ajoute un spécialiste du droit, Jean-Claude Périer. La mission du dialogue arrive à Nouméa le 16 mai. Ils parcourent le pays à la rencontre des différentes communautés vivant en Nouvelle-Calédonie et renouent les fils du dialogue.

Les accords de Matignon

A partir du 15 juin 1988, des négociations secrètes débutent à Paris entre Jean-Marie Tjibaou, président du FLNKS, Jacques Lafleur, président du RPCR et Michel Rocard, Premier ministre. Moins de deux mois après Ouvéa, Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou signent, le 26 juin 1988 à l’hôtel Matignon, les accords du même nom. Une poignée de main entre les deux hommes concrétise ces accords historiques.

Nous avons réussi à comprendre, tous autant que nous sommes, que nous devions savoir donner, savoir pardonner

– Jacques Lafleur, Paris, juin 1988

 

L’avenir saura reconnaître, que ces accords ont constitué un pas… important.

– Jean-Marie Tjibaou, Paris, juin 1988

« Il y a 30 ans »

Trente ans après ces événements, La1ere.fr est allée à la rencontre des différents protagonistes qui ont vécus ces jours dramatiques afin de recueillir leurs témoignages. Certains n’avaient jamais accepté de parler, jusqu’à aujourd’hui.

Nos journalistes Laura Philippon et Steeven Gnipate ont recueilli ces témoignages, souvent très émouvants. Ils sont diffusés quotidiennement sur France Ô, sur notre site, ainsi que sur notre chaîne Youtube La1ere.fr.  » (Extrait de la1ere.francetvinfo.fr du 22/04/2018)