Article : « What Is A Humanistic Approach to Mediation? An Overview » par Mark Umbreit and Ted Lewis, Center for Restorative Justice and Peacemaking, January 2015


 

Capture.PNG32.PNG

« To what extent can the human-element be subtracted from or added to a mediation process? That is the main question revolving around a humanistic approach to mediation and dialogue. By way of analogy, consider how a computer-generated voice could provide an audio bedtime story to a child who turns the pages of a picture book when prompted by a beep. Consider now what is added when a parent’s voice resonates near the child’s head, when the child can snuggle near the parent’s body, and the parent can reply to questions or comments raised by the child. The latter scenario simply has more of the human-element in it.

There is little question as to whether mediation processes according to any approach can have good results. Compared to most litigative processes, a mediation that is strictly settlement-driven or technique-oriented can deliver positive outcomes, no less than an audio tape can deliver good story content and put a child to sleep with inspiring thoughts. The question at hand is whether a mediation process that allows for more of the human-element can have greater results. While more research is needed in this area, anecdotal evidence from post-mediation evaluations and conversations affirms that a humanistic approach does lead to more satisfying outcomes. Central to this evidence is the concept that when parties do more of their own work to solve an issue, they get more out of the process. This article will provide an overview of what this approach actually entails.

A humanistic approach to mediation is fully aligned with a transformative approach as set forth by Bush and Folger, and yet it also adds several new emphases. In The Promise of Mediation the authors even use the term “humanize”, recognizing the inherent strengths within parties that help them gain greater confidence in themselves and greater empathy for the other party. Developed at the same time in the early 1990s, largely in the context of working with victims and offenders of severe crimes, humanistic mediation has emphasized three things that complement transformative mediation:

• the power of preparation meetings

• the power of mediator presence

• the power of party-to-party conversation (Extrait)

Document à consulter sur https://www.observatoiredesmediations.org/Documentation/Bibliographie?ID=49

Article : « La médiation humaniste, pour ‘faire société’ dans la prise en charge des différends  » de Marie-Odile Delcourt, André Dupleix, Guy Escalettes, Alberto Giasanti, Etienne Le Roy, Leonardo Lenzi, Jacqueline Morineau, Christine Tavares, Filippo Vanoncini, Bertrand De Villeneuve, HAL archives-ouvertes.fr, 3/07/2015, 19p.


Introduction
Si la médiation semble, depuis une quinzaine d’années, faire l’objet d’une reconnaissance institutionnelle et juridique, elle n’est pas, néanmoins, une pratique connue ou reconnue de la majorité de nos concitoyens qui peuvent l’associer, voire l’assimiler, à d’autres modes de régulation des conflits. En effet la médiation est un processus de résolution de différends par la restauration d’un dialogue entre les parties (dites médiants), dialogue facilité grâce à l’intervention d’un troisième acteur, le médiateur. Le processus de médiation vise à résoudre le différend en modifiant la vision qu’en a chaque partie par un échange réciproque, faisant progressivement évoluer la perception du problème par les médiants jusqu’à leur permettre d’en élaborer eux-mêmes la solution. Ce dernier point le distingue fondamentalement des processus plus directifs que sont la conciliation, la négociation et l’arbitrage.
En outre, et peut-être surtout, nombre des initiateurs de la médiation, venant du monde de la justice ou influencés par elle, ont abordé la médiation selon deux finalités qui seront ici discutées : la première comme un mode de règlement des conflits2, voire même des litiges3 selon la définition donnée ci-dessus ; la seconde comme une alternative au mode formel et judiciaire, l’un et l’autre modes empruntant beaucoup aux modèles anglo-saxons d’Alternative Dispute Resolution (ADR). Dans les descriptions que nous offre la très grande majorité des travaux sur la médiation4, ce sont les normes juridiques et le droit positif qui sont directement utilisés ou indirectement transposés selon le modèle de l’englobement du contraire5, principe de facture dualiste qui permet de faire cohabiter deux valeurs de nature opposée, la hiérarchie et l’égalité. Ces pratiques révèlent la soumission de nos sociétés au Droit (ou aux institutions étatiques) etsont précieuses dans la mesure où elles sont une condition de l’État de droit, donc de notre démocratie politique. Leur seule présence dans le vocabulaire et les procédures est cependant problématique et paradoxale dans la mesure où les démarches de médiation sont associées, depuis le début des années 1980, au souci de faire évoluer des sociétés fondées sur un ordre imposé par un État-Providence vers un ordonnancement accepté par le biais de la négociation et d’un ordre négocié.
Les expériences sur lesquelles s’appuie notre collectif illustrent que la démarche de médiation peut concentrer ses efforts moins sur le différend que sur la transformation des rapports humains et sociaux. Les échanges instaurés entre les médiants, rendus possibles et facilités par le médiateur6, ont pour objectif essentiel de reconstruire une relation durable. C’est ce sur quoi se fonde son qualificatif de médiation humaniste7.
On ne présuppose pas que tous les différends doivent être résolus : ce n’est pas toujours possible et parfois ce n’est pas souhaitable. Par contre, ils doivent être pris en charge à l’échelle sociale pertinente pour éviter que, par un phénomène quasi mécanique de détérioration, l’homme ne devienne un loup pour l’homme.
En bref, la médiation révèle un nouveau projet de société que le recours au seul vocabulaire juridique infirme ou au moins contraint. A travers l’appellation de médiation humaniste, nous nous proposons non seulement de présenter et de justifier l’euristique de procédés techniques de gestion des rapports humains en situations conflictuelles mais d’approcher, en tant qu’outil d’éducation à la paix, le nouveau type de société en émergence devant nous, ce que nous exprimons par l’expression du titre « faire société ». Il s’agit de mobiliser des ressources particulières pour réintroduire le sens d’une solidarité existentielle, fondée plus sur le partage que sur l’échange.
Après avoir fait l’historique de la naissance et de l’implantation de cette médiation humaniste dans l’orbite judiciaire, nous présenterons les principaux axes de sa démarche pour en apprécier enfin les virtualités. Une dernière partie évoque le délicat rapport de la médiation humaniste aux institutions (Justice et Éducation). (Extrait de HAL archives-ouvertes.fr)

Document à consulter sur https://www.observatoiredesmediations.org/Documentation/Publications?ID=49