Biélorussie : Macron propose une médiation de l’UE qui « inclut la Russie »


Le président Emmanuel Macron s'est exprimé sur la crise au Bélarus depuis le fort de Brégançon.

« Le président Emmanuel Macron a proposé jeudi soir une médiation européenne entre les différents acteurs de la crise au Bélarus, en liaison avec la Russie. « Un dialogue entre les autorités, l’opposition et la société civile est (…) indispensable, a déclaré le président français aux côtés de la chancelière allemande Angela Merkel. Nous souhaitons que ce dialogue puisse être mis en place par les Biélorusses eux-mêmes. »

Et d’ajouter : « Mais l’Union européenne se tient prête néanmoins à accompagner celui-ci, si notre rôle de médiation peut être utile et est souhaité par les Biélorusses, avec d’autres institutions, notamment l’OSCE, et incluant la Russie dans le dialogue exigeant ». Il a fait ses déclarations lors d’une conférence bilatérale, au fort de Brégançon, avec la chancelière allemande. » (Extrait de adepeche.fr du 20/08/2020)

En savoir plus sur https://www.ladepeche.fr/2020/08/20/bielorussie-macron-propose-une-mediation-de-lue-qui-inclut-la-russie-9027796.php

1er Rapport de la Commission européenne concernant la médiation de la consommation.


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« Ce rapport précise en particulier :

  • Le cadre législatif de l’UE en matière de RELC et de RLLC – objectif et caractéristiques principales ;
  • L’application de la directive 2013/11/UE https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32013L0011 , avec :
    • L’état de la transposition par les États membres, la transposition étant complète dans tous les états membres,
    • La conception des régimes nationaux de REL, avec une grande diversité de mise en œuvre des dispositions de la directive,
    • La conception des environnements nationaux en matière de REL : au 25 septembre 2019, tous les États membres, le Liechtenstein et la Norvège ont communiqué un total de 460 entités de REL. Le rapport fait état d’une grande diversité des environnements nationaux en matière de REL,
    • L’incidence de la directive relative au RELC et recours au RELC dans les États membres. Extrait : « Dans l’ensemble, le nouveau cadre de REL demeure sous-utilisé. D’après les données recueillies aux fins du présent rapport, on peut identifier trois grands défis qui limitent actuellement l’efficacité maximale du cadre: sensibilisation au REL et façon dont il est perçu ; s’orienter dans l’environnement national en matière de REL ; Participation des professionnels aux procédures de REL. »
  • L’application du règlement (UE) nº 524/2013, avec :
    • La mise en place de la plateforme RLLC, et son adoption dans les pays membres. »

(Extrait de https://clubdesmediateurs.fr/1er-rapport-de-la-commission-europeenne-concernant-la-mediation-de-la-consommation/

Rapport à consulter sur https://ec.europa.eu/info/sites/info/files/com_2019_425_fin_fr_txt.pdf

JOURNEES EUROPEENNES DE LA MEDIATION POUR L’INCLUSION SOCIALE : LA MÉDIATION SOCIALE : UN PROJET DE SOCIÉTÉ POUR L’EUROPE, LES 9 ET 10 OCTOBRE 2019, CNAM, PARIS


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Rapport annuel 2018 du Médiateur européen


Emily O’Reilly, European Ombudsman

« J’ai le grand plaisir de vous présenter notre rapport annuel 2018 sur les activités du bureau du Médiateur européen.

Le bureau a enregistré une hausse considérable du nombre de plaintes relevant de mon mandat de la part de citoyens, de la société civile, d’entreprises et de médias. J’estime que cette évolution n’est pas le fruit d’une dégradation des normes de bonne administration au sein de l’Union européenne (UE), mais plutôt d’une prise de conscience accrue du travail de mon bureau et des résultats positifs que nous obtenons. J’adresse mes remerciements aux institutions, organes et organismes de l’UE pour leur coopération et en particulier au Parlement européen pour son soutien constant.

Cette année a également été marquée par le recours à l’une des prérogatives du Médiateur européen que celui-ci exerce peu fréquemment: la présentation d’un rapport spécial au Parlement européen, pratique à laquelle je me suis conformée en établissant un rapport sur la responsabilité du Conseil de l’Union européenne.

Durant de nombreuses décennies, la perception de l’UE par le public a été en partie modelée par le mythe néfaste selon lequel les gouvernements nationaux n’ont que peu de pouvoir, voire aucun, dans le cadre de l’élaboration de la législation de l’UE. Aussi est-il primordial pour la démocratie de l’UE et pour un débat public éclairé de déconstruire ce mythe.

Par conséquent, étant donné que le public d’un État a le droit de connaître la façon dont son gouvernement contribue à l’élaboration de la législation de l’UE, j’ai demandé au Parlement européen de cautionner mes propositions d’amélioration de la transparence au sein du Conseil. J’ai été très reconnaissante envers les membres du Parlement d’avoir défendu mes propositions avec tant de vigueur et j’espère que ce soutien conduira à des changements concrets avant les élections européennes de 2019.

Cette année a également été marquée par l’institution officielle de la procédure accélérée pour les demandes d’accès aux documents. Cette procédure, dans le cadre de laquelle notre bureau vise à établir une conclusion concernant une plainte dans un délai de 40 jours, a entraîné des résultats positifs pour les plaignants.

Une partie du travail d’un médiateur consiste à contrôler de sa propre initiative l’application des règles relatives à l’éthique et à la responsabilité. En 2018, je me suis livrée à une étude sur la manière dont 15 institutions avaient mis en œuvre les règles régissant le passage de certains membres du personnel d’encadrement supérieur vers le secteur privé. J’ai pu constater avec satisfaction que les institutions avaient une conscience aigüe de l’importance de s’appuyer sur des règles strictes concernant la problématique des «portes tournantes», même si des efforts doivent encore être consentis à cet égard.

Dans le prolongement du mouvement #MeToo, qui continue d’exposer au grand jour le harcèlement, en particulier envers les femmes, j’ai décidé de dresser un état des lieux des mesures antiharcèlement mises en place par l’administration de l’UE. J’ai écrit à 26 institutions et organismes de l’UE en leur demandant des informations détaillées sur les politiques qu’ils ont adoptées, comment ils les ont appliquées, s’ils ont été saisis de plaintes pour harcèlement et, dans l’affirmative, comment ils y ont donné suite. Mon analyse a maintenant été publiée, et j’espère qu’elle s’avérera utile pour relever le défi de mettre fin au harcèlement sur le lieu de travail.

Mon bureau a souvent traité des plaintes concernant l’emploi des langues officielles de l’UE par les institutions. Pour engager le débat, nous avons lancé un appel au public pour qu’il partage son opinion sur certains points tels que les politiques linguistiques appliquées dans les sites internet de l’UE ou la mesure dans laquelle il est possible de recourir à des solutions technologiques pour fournir des traductions. Les réponses seront analysées et les constats seront transmis à la Commission européenne.

En mars, nous avons organisé à Bruxelles notre conférence annuelle du Réseau européen des médiateurs. La thématique centrale était la façon dont les médiateurs peuvent contribuer à créer des sociétés plus inclusives. Un séminaire de suivi organisé en septembre par mon bureau a permis de se pencher sur les enseignements à tirer de l’enquête de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur le rôle des médiateurs concernant la promotion du gouvernement ouvert.

En octobre, j’ai eu le plaisir de donner le coup d’envoi du Prix d’excellence de la bonne administration 2019. Les projets lauréats seront mis à l’honneur et les gagnants seront annoncés lors d’une cérémonie qui se tiendra en juin 2019.

En résumé, 2018 a été une année chargée, au cours de laquelle nous avons enregistré de nombreux succès. Alors que nous envisageons 2019, les élections européennes cruciales qui auront lieu, ainsi que la poursuite des débats sur l’avenir de la démocratie à l’ère numérique, l’obligation pour les institutions de l’UE de garantir les normes les plus élevées en matière d’éthique et de responsabilité est plus forte que jamais. » (Extrait de ombudsman.europa.eu/ du 14/05/2019)

Rapport à consulter sur https://www.ombudsman.europa.eu/fr/annual/fr/113728

JOURNEES EUROPEENNES DE LA MEDIATION POUR L’INCLUSION SOCIALE : LA MÉDIATION SOCIALE : un projet de société pour L’EUROPE, les 9 et 10 octobre 2019, CNAM, PARIS


 

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La plateforme européenne de règlement en ligne des litiges en matière de consommation


European Commission

 

« Selon l’édition 2017 du tableau de bord des conditions de consommation, 57 % des consommateurs font leurs achats en ligne. Parmi ceux-ci, 33 % effectuent des achats auprès de vendeurs situés dans un autre pays de l’UE (contre 25 % en 2012).

Ce score s’explique par une confiance croissante des consommateurs dans le commerce électronique.

Cette confiance peut toutefois être fragilisée lorsqu’un problème survient, ce qui arrive de temps en temps.

En 2017, 31 % des consommateurs en ligne interrogés ont déclaré avoir eu un problème avec leur commande passée en ligne.

Il est essentiel de pouvoir résoudre les problèmes avec efficacité afin de préserver le climat de confiance sur lequel repose le commerce électronique.

Présentation de la plateforme européenne de règlement en ligne des litiges

Service après-vente, échanges sur les médias sociaux et suivi de la livraison, vous en faites déjà beaucoup pour limiter les problèmes.

Pourtant, quand ces outils ne suffisent pas, il est important que vous puissiez proposer à vos clients une méthode simple pour régler leurs litiges.

La plateforme européenne de règlement en ligne des litiges (RLL) est un outil supplémentaire auquel votre entreprise peut recourir pour améliorer votre service client.

Il s’agit d’un mécanisme facile d’utilisation, confidentiel et impartial pour résoudre les litiges, et soutenu par l’Union européenne.

Lors du dépôt d’une plainte sur la plateforme, vous pouvez proposer à votre client de recourir à la médiation ou l’arbitrage auprès d’un organisme de règlement extrajudiciaire des litiges (REL), parmi plus de 60 organismes désignés en France.

L’organisme de REL sollicité examinera les informations fournies par votre client et votre entreprise, et proposera une solution.

Le RLL contribue également à maintenir un niveau de confiance entre votre entreprise et votre client, car vous restez des interlocuteurs directs pendant toute la durée du processus d’arbitrage.

Allez au-delà de vos obligations juridiques

En tant que professionnel en ligne faisant des affaires dans l’UE, vous êtes tenu d’inclure sur votre site web un lien vers la plateforme de RLL ainsi qu’une adresse e-mail dédiée.

Cependant, pour récolter tous les bénéfices du RLL, vous devriez aller au-delà de ces obligations en créant un profil pour votre entreprise et en facilitant, si nécessaire, les échanges sur la plateforme.

D’un point de vue commercial, il est intéressant d’être actif sur la plateforme, car il y a de grandes chances que vos clients y soient également.

Au cours des deux premières années d’activité, le RLL a accueilli plus de 4 millions de visiteurs.

Sur un total de 50 000 plaintes déposées sur la plateforme, 5 500 ont été déposées par les consommateurs français et près de 4 000 l’ont été à l’encontre d’entreprises françaises.

Si votre entreprise n’utilise pas encore le RLL, vous laissez passer une occasion d’instaurer la confiance dans le commerce électronique, d’améliorer l’expérience client générale et de préserver la réputation que vous avez acquise pour vos services irréprochables.

Lancez-vous dès aujourd’hui

Prêt à profiter des avantages de la plateforme de RLL?

Pour démarrer, suivez ces quatre étapes faciles:

1. Remplissez vos obligations juridiques en ajoutant, sur votre site web, un lien vers la plateforme de RLL ainsi qu’une adresse e-mail valide.

2. Créez un profil pour votre entreprise sur la plateforme de RLL.

3. Faites appel à l’un des 60 et + organismes de règlement des litiges indépendants en France pour vous aider, vous et vos clients, à trouver une solution qui soit mutuellement satisfaisante.

4. Faites savoir à vos clients que leur satisfaction vous tient à coeur en intégrant le RLL à votre stratégie de service client. (Extrait de https://www.ecommercemag.fr/Thematique/top-100-ecommerce-1219/Breves/est-temps-rejoindre-plateforme-europeenne-reglement-ligne-litiges-330533.htm

En savoir plus sur  https://ec.europa.eu/consumers/odr/main/?event=main.trader.register&lng=FR

Europe : la CEPEJ adopte une boîte à outils pour renforcer la mise en œuvre des lignes directrices de la CEPEJ sur la médiation


La CEPEJ adopte une boîte à outils pour renforcer la mise en œuvre des lignes directrices de la CEPEJ sur la médiation

« Lors de sa 30ème réunion plénière, la CEPEJ a complété la liste des instruments existants du Conseil de l’Europe en matière de médiation, notamment les Recommandations du Conseil de l’Europe (Recommandation (98) 1 sur la médiation familiale ; Recommandation (99) 19 sur la médiation en matière pénale ; Recommandation (2001) 9 sur les modes alternatifs de règlements des litiges entre les autorités administratives et les personnes privées et la Recommandation (2002) 10 sur la médiation en matière civile) et les Lignes Directrices de la CEPEJ sur la médiation civile, familiale, pénale et administrative en adoptant une série d’outils concrets destinés à aider les Etats membres à développer l’utilisation de la médiation, ainsi qu’à soutenir les acteurs de la médiation dans leur pratique quotidienne.

La Boîte à Outils pour le Développement de la Médiation est un outil qui se veut évolutif et adaptable aux différents contextes nationaux et qui sera complété progressivement avec de nouveaux outils. Deux des outils sont le résultat d’une fructueuse collaboration l’Institut International de Médiation (IMI) et le Conseil des barreaux européens (CCBE).

La CEPEJ a également confirmé la feuille de route du groupe de travail sur la médiation (CEPEJ-GT-MED) qui s’appuie sur une enquête préalablement menée par le Groupe de travail auprès des Etats membres du Conseil de l’Europe sur l’impact des lignes directrices de la CEPEJ afin de déterminer les mesures qui devraient être mises en œuvre afin de renforcer l’usage de la médiation.

(Extrait de coe.int du 13/07/2018)

En savoir plus sur https://www.coe.int/fr/web/portal/-/the-cepej-adopts-a-toolkit-to-strengthen-the-implementation-of-the-cepej-guidelines-on-mediation

Journée Européenne sur la Médiation et la Radicalisation Violente, le 2 février 2018 à Liège (Belgique)


 

Capture.PNG58.PNG« La Journée Européenne sur la Médiation et la Radicalisation Violente le 2 février 2018 à la Haute Ecole de Liège, de 9h30 à 17h30, qui a pour objet d’aborder la recrudescence des violences de nature extrémiste dans différentes villes européennes et leur médiatisation du point de vue des inquiétudes, des peurs, de tensions et des fractures que ces violences suscitent un peu partout en Europe. Ces inquiétudes interpellent les acteurs de la médiation et impliquent leurs publics à divers titres. Il s’agit donc de s’interroger : en quoi la médiation et ses espaces peuvent-ils contribuer à la prévention des processus de radicalisation ? Ce questionnement sera alimenté par la présentation de cas concrets qui impliquent des acteurs de la médiation, tant en Belgique que dans d’autres pays partenaires du réseau CreE.A (notamment France et Allemagne) et il aura vocation à déboucher sur un débat qui se poursuivra sur un forum virtuel sur le site du CréE.A www.cree-a.eu. (Extrait de cree-a.eu )

 Programme et inscription sur https://www.cree-a.eu/

Publication de la Newsletter n° 1. Janvier 2018 de CreE-A.


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En savoir plus sur https://www.cree-a.eu/

« Médiation sociale : le dossier » par Évelyne Baillergeau (site Délinquance, justice et autres questions de société)


Médiation sociale : le dossier

18 12 2017

Mediation_sociale.jpgBien qu’ancrée dans les espaces publics de nombreuses villes françaises depuis plusieurs décennies, la médiation sociale ne jouit encore que d’une reconnaissance précaire. Ailleurs en Europe, des pratiques sociales similaires existent également mais, dans plusieurs pays, les acteurs de la médiation sociale sont aussi en peine de reconnaissance institutionnelle et sociétale. Pourtant, alors que les sociétés européennes peinent à répondre à la recrudescence des extrémismes violents, la médiation sociale peut, en principe, offrir une alternative aux approches ultra sécuritaires, en s’appuyant sur sa capacité à transcender les différences et à tisser des liens sociaux en milieu conflictuel.

Le réseau CreE.A – dont le site vient d’être mis en ligne – interroge le déficit de reconnaissance et de visibilité de la ‘médiation pour l’inclusion sociale’ et se propose de relancer l’épanouissement de ce champ de pratiques à l’échelle européenne. Il s’appuie pour cela sur des échanges entre praticiens de la médiation, dans le cadre de programmes Erasmus+.

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Fondamentalement, la médiation relève du fonctionnement courant de la vie en société : quand un différend entre deux parties semble évoluer vers la violence, bien des personnes tentent de s’interposer et de favoriser un rapprochement entre les deux parties en vue de cheminer vers une issue pacifique.

En France, le principe de la médiation a été particulièrement mis en lumière à partir de la fin des années 1980, autour de la question de l’insertion sociale et culturelle des femmes issues des migrations internationales (« femmes-relais »), et plus encore dans les années 1990, en rapport avec les éruptions de violence dites urbaines : des acteurs sociaux d’un genre nouveau se sont employés, en assurant une présence dans les espaces publics, à enrayer et à prévenir ces violences. Depuis, les pratiques de médiation dite sociale se sont développées au gré de dispositifs institutionnels – souvent en lien avec des programmes d’insertion ou de réinsertion (femmes-relais, correspondants de nuit, etc.) – mais aussi sur l’initiative d’associations de citoyens soucieuses de promouvoir le vivre ensemble dans leur quartier. En 2015, la médiation sociale comptait environ 12000 emplois dont 4000 postes adultes-relais (voir ici).

Malgré le développement des pratiques de médiation sociale et leur ancrage dans la durée, le champ de la médiation s’estime peu reconnu et la légitimation des métiers de la médiation demeure précaire. Ailleurs en Europe, des champs de pratiques similaires existent mais, dans plusieurs pays, les acteurs de la médiation sociale sont aussi en peine de reconnaissance professionnelle. Pourtant, les pouvoirs publics français se sont attachés, au tournant des années 2000, à forger le concept de médiation sociale et à le promouvoir au niveau européen (Déclaration de Créteil, septembre 2000). Comment comprendre ces difficultés à se faire reconnaître ? On peut envisager plusieurs hypothèses, que nous développerons brièvement, en vue d’esquisser les dynamiques et les débats qui parcourent le champ de la médiation sociale en France et en Europe.

Il y a tout d’abord des difficultés propres aux nouveaux intervenants du social à se profiler parmi des métiers plus établis et mieux balisés tels que l’assistance sociale et l’éducation spécialisée, avec lesquels les acteurs de la médiation sociale collaborent mais auprès desquels ils sont parfois perçus comme des concurrents à moindre coût. Ces tensions entre intervenants du social contribuent à l’inachèvement de la professionnalisation de la médiation sociale (Barthélémy, 2009). Mais il y a aussi des tensions propres à la thématique de la médiation.

Le champ de la médiation est en effet une nébuleuse aux contours flous. Si la médiation relève d’un principe simple, elle est appelée à se déployer sur des terrains très variés (école, habitat, transport, espace public, famille, etc.). De plus, la médiation forme le cœur de pratiques d’intervenants très divers. Certains médiateurs s’appuient sur des savoirs professionnels très spécialisés (tels que par exemple des juristes en charge d’affaires relevant du droit pénal) tandis que d’autres médiateurs tirent l’essentiel de leur savoir-faire de leurs savoirs expérientiels (médiation par les pairs – par exemple en milieu scolaire – Bonafé-Schmidtt, 2000). Où s’arrête la médiation ‘sociale’ ? Inclue-t-elle la médiation pénale ? D’un champ à l’autre les modalités de la médiation ne sont pas les mêmes : pour certains, le médiateur doit nécessairement être un tiers extérieur et impartial (Guillaume-Hofnung, 2016), pour d’autres au contraire l’engagement au côté d’une des parties n’entame pas leurs capacités à œuvrer à une négociation pacifique. Cette variabilité du contenu et des formes données à la médiation complique les enjeux de définition de la médiation en tant que champ de pratiques professionnelles.

Porter le questionnement de la reconnaissance de la médiation sociale au niveau européen ne contribue pas à simplifier les choses car, d’un pays à l’autre, le terme de médiation sociale évoque des pratiques différentes et l’idée de médiation sociale s’exprime par des termes qui n’ont parfois rien à voir avec la traduction littérale du terme ‘médiation sociale’ en d’autres langues européennes. Cela dit, le détour par l’Europe permet de constater que les ressorts de la quête de reconnaissance ne sont pas les mêmes pour tous : certains estiment avoir besoin d’une certification pour asseoir leur légitimité professionnelle (France – norme AFNOR obtenue fin 2016) tandis que d’autres vont plutôt chercher à développer des formations universitaires en médiation sociale ou bien encore à se donner les moyens de montrer des résultats tangibles de leur action. La diversité des voies empruntées permet d’ouvrir la réflexion sur les conditions et les modalités de la reconnaissance du champ de la médiation sociale.

Une troisième voie vers l’interprétation des difficultés de la médiation sociale dans sa quête de reconnaissance renvoie à ses référentiels théoriques. Vers quoi tend la médiation sociale ? Si certains la cantonnent dans une mission d’apaisement des conflits et de sécurisation des espaces collectifs (parfois faute de moyens – Stébé, 2012), d’autres voient en la médiation sociale un réel outil d’’inclusion sociale’ visant à l’instauration d’une relation de respect mutuel dans un contexte jusque-là conflictuel (‘médiation pour l’inclusion sociale’ au sens du réseau CreE.A dont le site vient d’être lancé). Cette conception inclusive de la médiation sociale tend à l’ancrer dans la prévention sociale (ou encore ‘prévention générale’ au sens belge), un principe qui ne fait pas l’unanimité aujourd’hui. L’idée sous-jacente – un optimisme quant aux capacités de personnes impliquées dans des désordres à emprunter d’autres voies que la délinquance pour trouver leur place dans la société – paraît parfois utopique voire même dangereuse, particulièrement auprès de ceux qui voient en ces personnes des terroristes en puissance. De plus, l’inclusion sociale appuyée sur la médiation tend à centrer l’intervention sur la relation de conflit et non seulement sur une des deux parties au conflit, par exemple en abordant, dans le contexte de la médiation scolaire, un conflit entre un élève et un enseignant non pas par un travail de rééducation de l’élève mais par un travail réciproque, appelant chacune des parties ‘à envisager le monde avec les yeux de l’autre’ (Guillaume-Hofnung, 2016) et à trouver, dans cette réflexion, une issue au différend ou chacun est appelé à évoluer dans son comportement et dans sa relation à l’autre.

Dans un contexte où les sociétés européennes peinent à répondre à la recrudescence des extrémismes violents, la médiation sociale ne pourrait-elle pas, en s’appuyant sur de telles pratiques visant à transcender les différences et à tisser des liens sociaux en milieu conflictuel, offrir des pistes d’alternatives aux approches ultra sécuritaires, uniquement centrées sur la protection des victimes potentielles, qui partout montrent leurs limites ?

Quelques articles et ouvrages de référence :

Éducation permanente, 2014, n°189 – Dossier La médiation sociale.
– Baillergeau, Evelyne (2008), « Intervention sociale prévention et contrôle social. La prévention sociale d’hier à aujourd’hui« , Déviance et société, 35 (1), p. 3-20.
– Barthélémy Fabienne (2009), « Médiateur social, une profession émergente ? », Revue française de sociologie, 50 (2), p. 287-314.
– Bonafé-Schmidtt, Jean-Pierre (2000), La Médiation par les élèves, Paris, ESF.
– Guillaume-Hofnung, Michèle (2016), « La médiation et ses humbles tisserands du dialogue« , Huffington Post, 1er août 2016.
– Stébé, Jean-Marc (2012), « La médiation sociale au cœur de la « crise urbaine »« , Informations sociales, n°170, p. 82-88.
– Wievorka, Michel (dir.) (2002) La médiation. Une comparaison européenne. Études et Recherches, Les Éditions de la DIV.
Les cahiers du Développement Social Urbain, 2017 n°65 Dossier « Médiation sociale : parlons métier ! ».

Quelques ressources en ligne :

Le réseau CreE.A.
Le Blog jpbs-mediation
France médiation
– « Médiation sociale : une première norme volontaire française pose le cadre » (Afnor)

Ce dossier a été constitué par Évelyne Baillergeau (Université d’Amsterdam et CESDIP). Contact : e.baillergeau@uva.nl (Extrait laurent-mucchielli.org )

En savoir plus sur http://www.laurent-mucchielli.org/index.php?post/2017/12/18/Mediation-sociale-le-dossier

Un nouveau site web : CreE.A – site de la médiation pour l’inclusion en Europe


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« Le projet CreE.A vise à la Création un espace Européen de la médiation pour l’inclusion sociale.

La médiation pour l’inclusion sociale

Elle se réfère à la recommandation produite par les 42 experts réunis au Séminaire de Septembre 2000 à Créteil. Elle contient une définition qui sert de référence commune pour le projet.

Le terme d’inclusion sociale est utilisé pour renforcer la finalité que se donnent les différentes formes de médiation sociale : celle de construire ou de re-construire les liens sociaux entre les personnes et entre celles-ci et les institutions.

La médiation sociale met en œuvre une vision politique de la participation de tous à la construction de la vie en commun. Elle se fonde sur la communication, le dialogue et l’intercompréhension, et non seulement sur la norme et le Droit. Elle s’appuie sur des valeurs : l’ouverture à l’Autre, la diversité et la confiance dans la capacité des personnes à dépasser leur propre intérêt. Elle promeut une culture de l’accueil, du dialogue et de la rencontre. Elle correspond à une posture de tiers proposant des espaces d’accueil, de rencontre et de confiance permettant, au-delà de la gestion positive des conflits, de construire le lien social.

La médiation sociale s’inscrit ainsi dans des contextes différents : le voisinage, les écoles, les transports, les quartiers,… pour mettre en œuvre ces principes généraux.

L’espace européen

Le projet CreE.A a pour ambition de créer un espace européen de la médiation sociale.

Celui-ci correspond à un espace d’apprentissage collectif qui associe et articule à la fois le partage d’expériences et de pratiques, la consolidation éthique et professionnelle des acteurs et la mise en discussion des études et recherches dans le champ de la médiation sociale.

Il constitue ainsi un espace d’échange, de communication et de dialogue entre tous les acteurs impliqués : professionnels de la médiation sociale, chercheurs, formateurs et universitaires, institutions territoriales et nationales.

Il met lui-même en œuvre, en son sein, les valeurs de la médiation sociale : l’accueil et la rencontre de la diversité des pratiques et des représentations s’y rapportant.

Il vise à promouvoir la médiation sociale, qui œuvre à l’inclusion sociale, auprès des institutions européennes et nationales. (Extrait de cree-a.eu )

En savoir plus sur https://www.cree-a.eu/manifeste-cree-a/