MÉDIATION SOCIALE DU GRAND-ANGOULÊME : OMÉGA SUR LA CORDE RAIDE


Médiation sociale du Grand-Angoulême: Oméga sur la corde raide

« On ne peut pas continuer comme cela. Sinon, en septembre ou octobre, on met la clef sous la porte ». Joël Guitton, adjoint au maire d’Angoulême en charge de la sécurité a, le temps d’une courte intervention, retiré hier soir sa casquette de conseiller communautaire pour décrire la situation très tendue d’Oméga dont il est le président.

L’association en charge de la médiation sociale sur le territoire de GrandAngoulême est plus que jamais sur la corde raide, ont annoncé les élus à l’occasion du vote d’une aide financière à cette structure (50 000 €). Le problème ?

Oméga intervient sur un terrain très vaste. Trop vaste. C’était déjà le cas dans l’agglo historique à 16. C’est encore plus vrai depuis la fusion des quatre communautés de communes l’année dernière (GrandAngoulême, Vallée de l’Echelle, Braconne-et-Charente, Charente-Boëme-Charraud). « Nous ne devrions pas intervenir en dehors des trois quartiers prioritaires (Basseau-Grande Garenne à Angoulême, Champ-de-Manoeuvre à Soyaux et Etang-des-moines à La Couronne) et des quartiers dits « de veille », (à Ruelle, L’Isle d’Espagnac et Saint-Michel), a expliqué Joël Guitton. Nous sommes déjà hors des clous, mais nous continuons à intervenir plus largement car il y a des besoins ».

« Des hésitations difficiles à comprendre »

Le souci, c’est qu’avec un budget annuel de l’ordre de 1,1 à 1,2 million d’euros et du personnel trop restreint, Oméga n’arrive pas à être partout. Une situation qui a fait visiblement grogner au sein de quelques mairies du territoire de GrandAngoulême. Certains conseils, sollicités pour apporter leur contribution à l’association, ont refusé. « Il y a eu de très nombreux débats et les positions des maires et des conseillers sont parfois très éloignées », a reconnu Jean-François Dauré.

« Il est très difficile de comprendre les hésitations des communes qui ne veulent pas nous rejoindre », s’est inquiété Joël Guitton. Oméga, a insisté l’élu, ne peut pas intervenir à la carte ou à la demande. « Nous ne sommes pas le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS), a plaidé l’ancien procureur. Quand Oméga intervient beaucoup sur un quartier, comme ç’a été le cas sur un quartier de Soyaux l’an passé (le Champ-de-Manoeuvre) pour répondre à un problème spécifique, cela se fait au détriment des autres quartiers ».

Face à ce problème, Jean-François Dauré estime qu’il faut désormais avoir une nouvelle vision de la médiation sociale. « Je vous propose que soit étudiée très rapidement la possibilité d’une prise de compétence de l’Agglo en matière de médiation sociale ».

Pour le président de GrandAngoulême, « il faudra traiter cette question dans un groupe de travail qui doit être formé dès la semaine prochaine. Il faudra aussi réfléchir aux conséquences financières d’une telle prise de compétence », explique le maire de La Couronne qui lance un appel aux élus volontaires pour participer. « Le groupe de travail pourrait faire une proposition de délibération dès le prochain conseil communautaire de juin. » (Extrait de charentelibre.fr du 25/05/2018)

En savoir plus sur http://www.charentelibre.fr/2018/05/25/mediation-sociale-omega-sur-la-corde-raide,3258070.php

Angoulême: Médiateurs, les démineurs de terrain


Angoulême: Médiateurs, les démineurs de terrain

« Les métiers de la médiation sociale ont enfin une reconnaissance officielle, par loi. C’est devenu officiel cette année. Le fruit d’un travail initié à Angoulême par Oméga. Qui demande maintenant des moyens pour agir.

Depuis près de 20 ans, les médiateurs d’Oméga arpentent les halls d’immeubles ou les cours d’écoles de l’agglomération. Ils vont à la rencontre des jeunes, apportent de l’aide aux sans-abri, forment des adultes à la gestion de conflits. Et depuis peu travaillent sur la déradicalisation.

Déminer le terrain social était jusque-là un travail peu reconnu et pas valorisé. Désormais, c’est un métier à part entière. Et Angoulême, pionnière dans ce domaine, y est pour beaucoup. « On sera sans doute l’un des premiers organismes de médiation en France à décrocher la norme Afnor », se réjouit Cédric Jégou, le directeur de l’association Oméga.

Les médiateurs sont désormais reconnus comme des travailleurs sociaux, grâce à la loi Egalité et citoyenneté. La création d’une norme spécifique permettra aux structures candidates de faire reconnaître leur niveau de qualité.

Des formations puis des diplômes

« Le territoire a toujours été précurseur en terme de médiation sociale », confirme Cédric Jégou. Oméga, organisme de médiation du Grand-Angoulême créé en 1998, souffre au démarrage d’un manque de cadrage. « On a commencé par l’épopée des grands frères, on a connu ça ici. On voyait bien que la médiation sociale avait une image négative », reconnaît Cédric Jégou. Jean Mardikian, le président de l’époque, réfléchit à la façon de redresser la barre, par le biais de la professionnalisation.

Des formations sont mises en place à Angoulême pour les médiateurs, des diplômes voient le jour. Petit à petit, l’expertise d’Angoulême est reconnue nationalement, Oméga propose des formations un peu partout, pour des organismes de médiation, des collectivités ou des entreprises qui veulent apprendre à gérer les conflits.

En 2007, le président organise à Angoulême un colloque national sur l’utilité de la médiation sociale. Première pierre d’un travail de mise en réseau des structures de médiation, qui aboutit l’année suivante à la création de France Médiation, toujours sous l’égide de Jean Mardikian, avec pour directeur Laurent Giraud, ex-directeur d’Oméga. Aujourd’hui, le réseau compte une centaine d’adhérents, et 3 000 salariés. Il a été l’une des pièces maîtresses du dispositif qui vient d’aboutir à cette double reconnaissance.

« On a tous travaillé de manière concertée pour définir ce qu’est la médiation sociale et surtout ce qu’elle n’est pas », résume Cédric Jégou. « En moins de dix ans, l’objectif a été atteint, apprécie-t-il. Oui, c’est un délai très court. D’autres métiers ont mis 30 ans à être reconnus… »

« Ça ne fait pas un projet de territoire »

Pour autant, Cédric Jégou ne veut pas se reposer sur ses lauriers: « Ce qu’il faut maintenant, c’est travailler sur des diplômes de l’Éducation nationale comme des BTS, par exemple. On plafonne à des diplômes de niveau 4, l’équivalent du bac. Ou alors, on a des formations de niveau universitaire, alors qu’on n’a pas besoin de théoriciens. » Il ajoute: « Si la médiation est reconnue par la loi, on ne peut pas appuyer nos métiers uniquement sur l’insertion et les emplois aidés. Une fois qu’on a formé les gens, il faut qu’on ait de quoi les payer en CDI. »

Il prévient: « C’est une sacrée avancée, mais ça ne fait pas un projet de territoire. » Oméga, qui a perdu 100 000 € de subventions annuelles de la part de l’agglo, a dû licencier six salariés et donc réduire sa présence d’autant sur le terrain. « Il y a des besoins partout. Etre reconnu, ça ne fait pas le travail de terrain. On est confrontés à de plus en plus d’agressivité, de menaces. Si les élus veulent y aller, on les regardera faire. »

« Il y a urgence dans les écoles »

« Le vivre ensemble, c’est à l’école que ça se joue. Au collège, c’est déjà trop tard », alertent Cédric Jégou, le directeur d’Oméga, et Emmanuel Lambert, le référent en matière de médiation scolaire.

Angoulême a été pionnière en France dans ce domaine. George-Sand, à La Grand-Font, a bénéficié de la première expérience en 2007, ce qui a permis d’apaiser les tensions. Les enfants sont initiés à la gestion de conflit, et deviennent médiateurs pour leurs pairs. D’autres écoles en ont profité par la suite.

Mais depuis 2014, les baisses de subventions ont obligé Oméga à sacrifier ces missions. « Alors que la médiation scolaire se développe partout, et qu’Emmanuel Lambert forme des médiateurs dans toute la France, s’agace Cédric Jégou. On est la seule ville où la médiation n’a pas été poursuivie. »

Il tire la sonnette d’alarme: « La situation se dégrade, le décrochage scolaire explose, il faut mettre en place des actions très vite, et on sait faire. Il y a urgence à intervenir dans les écoles. »

Emmanuel Lambert glisse: « Le constat est le même partout. Sur une heure d’enseignement, les profs passent plus de la moitié du temps à gérer les conflits. J’ai 15 ans de boutique. Ça ne va pas en s’améliorant. Eviter la radicalisation, ça commence à l’école » (Extrait de charentelibre.fr du 13/02/2017)

En savoir plus sur http://www.charentelibre.fr/2017/02/13/mediateurs-les-demineurs-de-terrain-il-y-a-urgence-dans-les-ecoles,3084936.php

Festival de la BD d’Angoulême : le médiateur nommé par la ministre de la culture vient de remettre les premiers éléments de sa copie.


Festival de la BD d'Angoulême: les payeurs seront les décideurs

« Grand chambardement dans le monde de la bande dessinée: le médiateur nommé il y a quelques semaines par la ministre de la culture pour dénouer les crises qui minent et menacent le Festival de la BD d’Angoulême vient de remettre, ce mardi après-midi, les premiers éléments de sa copie. Et ses propositions font l’effet d’un coup de pied dans la fourmilière.

Pour faire simple, il propose que l’Association du festival, donneur d’ordre du festival depuis 43 ans, soit dépossédée de son pouvoir au profit d’une structure beaucoup plus large, composée aussi des financeurs (l’Etat, la ville d’Angoulême, GrandAngoulême, le Département, la région, la chambre de commerce), des organisations professionnelles (les syndicats des éditeurs, de l’édition) et des structures dites « actives » dans la BD (la Cité, Magelis).

L’autre grande nouveauté c’est de donner moins de pouvoir à la société privée Neuvième Art+, organisatrice de l’événement: le document du médiateur explique ainsi que la nouvelle association pourrait recevoir les subventions et apports de ses membres. Aujourd’hui, c’est Neuvième Art plus qui perçoit directement les fonds. » (Extrait de charentelibre.fr du 12/07/2016)

En savoir plus sur http://www.charentelibre.fr/2016/07/12/festival-de-la-bd-d-angouleme-le-plan-du-mediateur-devoile,3045909.php