Livre : « La justice amiable : guide des bonnes pratiques » par Fabrice Vert, Lgdj, Droit et Pratique Professionnelle, 2025, 500p.




« Résumé

La justice amiable, longtemps considérée comme un oxymore en France, commence à devenir une réalité dans les juridictions.
Alors que la justice traverse une crise systémique, le recours aux modes amiables de résolution des différends (recodifiés par le décret du 18 juillet 2025) s’impose comme un instrument efficace de pacification sociale et répond aux attentes de nos concitoyens qui appellent au développement de la médiation et de la conciliation pour résoudre rapidement et efficacement leurs litiges.
Les acteurs judiciaires doivent s’approprier les outils de l’amiable pour déterminer avec les justiciables le mode de résolution du litige le plus adapté aux besoins, aux intérêts et aux moyens de ces derniers.
C’est un changement radical de culture juridique dans l’approche de l’accès à la justice.
L’ambition de cet ouvrage, dans une optique pragmatique, est de dresser une typologie de tous les modes amiables de résolution des différends et de présenter les outils pour aider les acteurs judiciaires à jouer pleinement leur nouveau rôle.
Il répond à des questions pratiques : pourquoi choisir un mode amiable ? lequel ? à quel moment ? comment se déroule le processus amiable ? quelle posture adopter pour les différents acteurs ?
Il propose des trames (décisions de médiation et de conciliation, transaction, procès-verbal d’accord, injonction de rencontrer un conciliateur de justice ou un médiateur) et est illustré de situations concrètes.

À propos de l’auteur

Fabrice Vert est magistrat en matière civile et commerciale depuis 35 ans. Membre du Conseil national de la médiation et ambassadeur de l’amiable au ministère de la Justice en 2023-2024, il pratique depuis son premier poste les modes amiables. Il enseigne également cette thématique dans plusieurs universités. » (Extrait Editeur LGDJ)

En savoir plus et commande https://www.lgdj-editions.fr/livres/la-justice-amiable-guide-des-bonnes-pratiques/9782275157719sur

Tribune : « Et si la médiation pouvait sortir la France de l’impasse ? » par un collectif de professionnels de la médiation publié le 21/10/2025 dans Libération


Au cœur de l’impasse politique française actuelle, ce qui frappe les médiateurs que nous sommes, c’est la difficulté à reconnaître que nous faisons face à un conflit majeur. Chaque jour, des positions antagonistes se cristallisent. Dans les médias comme à l’Assemblée nationale, le désaccord n’est plus un espace de débat, mais un champ de confrontation où chacun cherche à disqualifier l’autre autant qu’à défendre ses convictions.

Ce que beaucoup nomment «crise» – comme s’il s’agissait d’un état passager – a pourtant toutes les caractéristiques d’un conflit : affaiblissement de la reconnaissance mutuelle, manque de confiance et enfermement dans des logiques de camp.

Et la situation présente tous les marqueurs d’un conflit collectif dur : désaccord sur le pouvoir et la légitimité, émotions collectives fortes (méfiance, colère), tentatives de dialogue souvent plus stratégiques que sincères, et refus partagé d’assumer sa part de responsabilité.

Parler de «crise», de «blocage» ou de «fracture», c’est éluder cette responsabilité commune .Nous comprenons que étant pris entre tensions internes, affrontements interpartis et attentes de leurs électeurs, les élus et les responsables politiques peinent à maintenir un dialogue constructif. Pourtant, nos expériences montrent que la médiation, en offrant un espace sécurisé et la présence d’un tiers neutre et impartial, permet d’échanger sans perdre la face et d’ouvrir des issues possibles. (Extrait liberation.fr du 21/10/2025)

Tribune à consulter sur https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/et-si-la-mediation-pouvait-sortir-la-france-de-limpasse-20251021_PFF3LPZ5SFCJFCTHIFODM3RUEY/

Texte de la tribune transmis par Jacques Salzer, un des signataires

Au cœur de l’impasse politique française actuelle, ce qui frappe les médiateurs que nous sommes, c’est la difficulté à reconnaître que nous faisons face à un conflit majeur. Chaque jour, des positions antagonistes se cristallisent. Dans les médias comme à l’Assemblée nationale, le désaccord n’est plus un espace de débat, mais un champ de confrontation où chacun cherche à disqualifier l’autre autant qu’à défendre ses convictions.

Ce que beaucoup nomment «crise» – comme s’il s’agissait d’un état passager – a pourtant toutes les caractéristiques d’un conflit : affaiblissement de la reconnaissance mutuelle, manque de confiance et enfermement dans des logiques de camp.

Et la situation présente tous les marqueurs d’un conflit collectif dur : désaccord sur le pouvoir et la légitimité, émotions collectives fortes (méfiance, colère), tentatives de dialogue souvent plus stratégiques que sincères, et refus partagé d’assumer sa part de responsabilité.

Parler de «crise», de «blocage» ou de «fracture», c’est éluder cette responsabilité commune.

Nous comprenons que étant pris entre tensions internes, affrontements interpartis et attentes de leurs électeurs, les élus et les responsables politiques peinent à maintenir un dialogue constructif. Pourtant, nos expériences montrent que la médiation, en offrant un espace sécurisé et la présence d’un tiers neutre et impartial, permet d’échanger sans perdre la face et d’ouvrir des issues possibles.

Reconnaître sa part de responsabilité et écouter l’autre

Ses principes sont simples : reconnaître sa part de responsabilité, écouter l’autre et rechercher une sortie mutuellement acceptable. Trois conditions suffisent pour initier le processus : accord sur les médiateurs (ou sur un comité impartial chargé de les mobiliser), objectifs clairs et méthode acceptée par tous, et engagement sincère de chaque partie.

Nous pratiquons cette méthode chaque jour dans des conflits sociaux, familiaux, de voisinage, et même internationaux. En France, législateur et magistrats encouragent son utilisation dès lors qu’une solution commune est possible et souhaitable. Et la médiation collective contribue déjà à résoudre des différends et à relancer les processus décisionnels au sein des collectivités locales. 

Pourtant, elle reste largement absente de la sphère politique nationale, alors même que la violence verbale et symbolique s’y banalise et que de nombreux débats à venir s’annoncent particulièrement tendus.

Le projet de loi de finances 2026 promet des affrontements, notamment autour de la fiscalité des plus riches, de la transition écologique et du pouvoir d’achat, des sujets à la fois chargés de valeurs et fortement liés à l’identité politique des différents groupes. 

Dans ce contexte, la médiation pourrait intervenir par des manières complémentaires : en amont, au sein des commissions parlementaires pour clarifier les objectifs de chaque groupe et anticiper les points de friction ; ou en cas de blocage avéré en cours de discussion, à la demande des parties, pour désamorcer les tensions et rétablir un cadre propice à des échanges constructifs.

La relation, enjeu central

En tant que médiateurs, notre sujet, c’est la relation. La médiation ne vise pas seulement une solution à un problème, mais la reconstruction d’un lien, d’une capacité à interagir sans s’abîmer, voire à collaborer de nouveau malgré les désaccords.

Or, en observant l’extrême difficulté des acteurs politiques à s’écouter, à se parler autrement qu’à travers le prisme de la confrontation, une inquiétude plus profonde s’impose : la relation qui nous préoccupe aujourd’hui, c’est celle entre les citoyens et le monde politique.

Les postures de rejet et la perte de respect mutuel menacent la cohésion sociale et l’engagement démocratique. Quand la parole politique ne parvient plus à relier, elle fragilise le socle même de notre vivre-ensemble.

Aucune sortie durable de ce conflit ne viendra de la défaite de l’un ou de l’usure de l’autre. Elle exige un retour à la responsabilité partagée et à l’écoute dans le dialogue.

La médiation offre un cadre propice : elle ne gomme pas les oppositions ni n’impose de compromis artificiel, mais recrée un désaccord fructueux, où chacun garde ses convictions tout en ouvrant un espace pour de nouvelles voies de passage.

Si une rupture sur le fond des problèmes reste l’affaire des décideurs, nous proposons une rupture sur la méthode et restons collectivement à leur disposition.

Signataires : Eric Blanchot Directeur général de Promédiation ; France Charlet Médiatrice ; Gabrielle Planès ; Présidente d’honneur de l’Association nationale des médiateurs et présidente de Promédiation ; Jacques Salzer Spécialiste de la communication interpersonnelle et entre organisations, des conflits et de la médiation, en France et à l’international et Dominique Weber Présidente de l’Association nationale des médiateurs. 

Médiateur du livre : dix ans d’évolution vers un rôle de « médiation de filière » (livreshebdo.fr)


« Le médiateur du livre Jean-Philippe Mochon publie ce 24 septembre son rapport d’activité 2024-2025*, marquant les dix ans de la création de cette fonction qui « a pris sa place dans l’écosystème éditorial français ». Il estime par ailleurs que l’institution s’est progressivement imposée comme une instance de concertation sectorielle au-delà même de ses missions initiales de règlement des litiges individuels.

Une médiation collective plutôt qu’individuelle

« Le médiateur est devenu une instance de médiation de filière pour travailler sur des sujets collectifs avec les organisations professionnelles », explique à Livres Hebdo Jean-Philippe Mochon. Cette fonction n’était  » pas prévue au départ  » (Extrait de livreshebdo.fr du 24/09/2025)

En savoir plus sur https://www.livreshebdo.fr/article/mediateur-du-livre-dix-ans-devolution-vers-un-role-de-mediation-de-filiere

Rapport d’activité 2024-2025 du médiateur du livre à télécharger

Genève : « Un nouveau médiateur cantonal pour «renouer le dialogue» » (tdg.ch)


« Les portes du Bureau de médiation administrative sont à nouveau ouvertes; le service est à disposition de tous dans le cadre d’un différend avec l’administration genevoise. C’est avec ce message que Pierre-Emmanuel Fehr embrasse sa nouvelle fonction.

Avocat formé à la médiation, le quadragénaire a été élu à la fin mai pour occuper un poste laissé vacant durant plus de six mois. Après les reproches adressés par les politiques à son prédécesseurune consultation de la Cour des comptes et le blocage en justice du recrutement par une candidate recalée, sa nomination a fait la quasi-unanimité devant le Grand Conseil. » – Luca Di Stefano -(Extrait de tdg.ch du 27/06/2025)

En savoir plus sur https://www.tdg.ch/geneve-un-nouveau-mediateur-cantonal-pour-renouer-le-dialogue-559885714347

Vidéo : « Irreconciliables ? L’enfer des conflits de famille », diffusée sur TF1 -Sept à Huit et présentée Harry Roselmack le 20/04/2025


« Divorce, adultère, garde des enfants, jalousie… Quatre médiatrices familiales tentent de désamorcer ces guerres intimes pour qu’elles ne finissent pas devant les tribunaux. Marie Pascale tente d’aider un couple divorcé à s’entendre sur le montant de la pension alimentaire. Laure veut permettre à un père d’évaluer la capacité de son ex-épouse à élever leurs deux fils. En Bretagne, Bénédicte et Bernard ont fait appel à Claire pour passer les fêtes de Noël en toute tranquillité avec leurs trois enfants. » (Extrait)

Vidéo à consulter sur https://www.tf1.fr/tf1/sept-a-huit/videos/irreconciliables-lenfer-des-conflits-de-famille-34980019.html

« MÉDIATION ET PÉREMPTION D’INSTANCE : UN NOUVEL ÉCLAIRAGE DE LA COUR DE CASSATION EN FAVEUR DU DÉVELOPPEMENT DE L’AMIABLE » par Fabrice Vert, magistrat, vice-président de GEMME (linkedin.com)


« Dans une série d’arrêts du 27 mars 2025 la deuxième chambre civile de la Cour de cassation apporte d’importants éclairages en matière de péremption d’instance

👨‍🎓Dans ce nouvel arrêt du 27 mars 2025 , une jurisprudence très favorable à la médiation
La Cour de cassation considère que la lettre informant le juge de l’échec de la médiation est une diligence interruptive de la péremption d’instance au sens de l’article 386 du code de procédure civile et permet le rétablissement de l’affaire radiée. voir aussi Civile 2e, 27 mars 2025, numéro 22-20. » (Extrait de https://www.linkedin.com/posts/fabrice-vert-8705b8212_27-mars-2025-cour-de-cassation-pourvoi-n-activity-7312058395618865153-0I7B/?utm_source=share&utm_medium=member_android&rcm=ACoAAAI9qKIBUdrVnyHXEanNZav8WKMzIxTvR8I

En savoir plus Cour de cassation Pourvoi n° 22-15.464

Audio : 𝐀𝐧𝐭𝐢𝐝𝐨𝐭 – 𝐄𝐩𝐢𝐬𝐨𝐝𝐞 #𝟗 : 𝐋𝐚 𝐦𝐞́𝐭𝐡𝐨𝐝𝐞 𝐜𝐨𝐥𝐥𝐚𝐛𝐨𝐫𝐚𝐭𝐢𝐯𝐞, 𝐚𝐯𝐨𝐜𝐚𝐭𝐬 𝐞𝐭 𝐦𝐞́𝐝𝐢𝐚𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐚𝐮 𝐬𝐞𝐫𝐯𝐢𝐜𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐫𝐞́𝐬𝐨𝐥𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐟𝐥𝐢𝐭𝐬


« Pour ce 9ème épisode et avant-dernier épisode de la saison 1 d’Antidot, j’ai le plaisir de recevoir Nathalie Tisseyre-Boinet, « avocate amiable », médiatrice, formatrice et élue locale.

À l’origine de la méthode collaborative, Nathalie a créé cette approche innovante de la résolution des conflits pour les avocats en s’inspirant de sa pratique professionnelle de médiatrice et du droit collaboratif.

Dans cet épisode, nous évoquons :

➡️ Comment cette méthode, qui favorise le dialogue et la compréhension mutuelle entre les parties en conflit, diffère du processus judiciaire traditionnel

➡️ L’importance de la rencontre en présentielle, “parenthèse de désarmement”, et la satisfaction née du travail d’équipe conduit entre et avec les avocats

➡️ La confiance dans la médiation, l’autorité du médiateur et les relations avocats/médiateur au travers de ses expériences riches à cet égard

➡️ Le recours aux apartés en médiation, “instruments de déblocage »

Cet épisode offre une vision claire et inspirante de la méthode collaborative à la portée de tous les avocats qui sont soucieux de la satisfaction réelle de leurs clients. (Extrait de https://www.linkedin.com/posts/podcast-antidot_%F0%9D%90%80%F0%9D%90%A7%F0%9D%90%AD%F0%9D%90%A2%F0%9D%90%9D%F0%9D%90%A8%F0%9D%90%AD-%F0%9D%90%84%F0%9D%90%A9%F0%9D%90%A2%F0%9D%90%AC%F0%9D%90%A8%F0%9D%90%9D%F0%9D%90%9E-%F0%9D%9F%97-activity-7307707032298549248-v8Hr/?utm_source=share&utm_medium=member_android&rcm=ACoAAAI9qKIBUdrVnyHXEanNZav8WKMzIxTvR8I)

A écouter sur https://smartlink.ausha.co/antidot/9-la-methode-collaborative-avocats-et-mediateur-au-service-de-la-resolution-des-conflits-avec-nathalie-tisseyre

Webinaire : « Les évolutions de la médiation contemporaine » – le JEUDI 6 MARS 2025 – 18h à 19h30 (heure de Paris) organisé par la Revue des Médiations


Inscription gratuite sur https://forms.gle/yAF7CUvcyf5aJ87g6

L’objet de ce premier webinaire organisé par la Revue des Médiations (RDM) est d’organiser un débat entre les auteurs d’articles de la RDM et les participants au webinaire à partir des numéros :

N°3 – Évolution contemporaine de la médiation (1970-2023) : du militantisme au professionnalisme https://www.observatoiredesmediations.org/Asset/Source/refBibliography_ID-160_No-01.pdf

N°4-Évolution contemporaine de la médiation (1970-2023) : formation et pratiques professionnelles https://www.observatoiredesmediations.org/Asset/Source/refBibliography_ID-163_No-01.pdf

Le but de ce webinaire est d’engager une réflexion et un débat sur l’évolution contemporaine de la médiation (1970-2023) principalement dans l’espace francophone et européen mais aussi en lien avec ce qui passe en Amérique du nord et du sud.

Le webinaire se déroulera sur 1h30 avec deux séquences de 45 mn reprenant les thèmes des numéros 3 et 4 de la RDM :

1ère séquence : « Évolution contemporaine de la médiation (1970-2023) : du militantisme au professionnalisme » avec les interventions de :

-Jacques FAGET, Directeur de recherche émérite au CNRS et membre du Conseil National de la Médiation

-Marí Paz GARCÍA LONGORIA SERRANO, Professeure au Département de travail social et de services sociaux à l’Université de Murcie

2ème séquence : « Évolution contemporaine de la médiation (1970-2023) : formation et pratiques professionnelles » avec les interventions de :

-Chantal JAMET, Avocate honoraire, médiateure et fondatrice du Centre de Médiation EGREGOREIN

-Yves CARTUYELS, Professeur émérite de droit pénal et de criminologie à l’UC Louvain Saint-Louis Bruxelles

Les débats seront animés par Jean-Pierre BONAFE-SCHMITT et Daniel JULLION avec l’aide de Paul DEMARET et Larbi FEKIER de la REVUE DES MEDIATIONS


Inscription gratuite sur https://forms.gle/yAF7CUvcyf5aJ87g6


Pour améliorer la présentation de la Revue des Médiation et augmenter sa diffusion, nous faisons appel à votre soutien en faisant un don ou en adhérant à l’Association Francophone pour le Développement de la Médiation (AFDM) : https://forms.gle/r2o1wcLmkEfnSHwXA

Cour d’appel de Paris : « Le recours aux modes amiables de résolution des différends »


« Pour une offre de justice plurielle

En janvier 2023, une politique ambitieuse pour développer le recours à l’amiable dans la résolution des différends (MARD) a été lancée par le gouvernement. Les principales mesures ont été présentées par le garde des Sceaux en clôture du premier colloque sur la justice amiable qui a eu lieu le 17 octobre 2023 à la cour d’appel de Paris et qui s’est décliné tout au long de l’année 2024 en matière économique, sociale, familiale ainsi que sur les nouveaux dispositifs. Les référentes de la conciliation et de la médiation pour l’ensemble du ressort de la Cour d’appel nous présentent leurs actions dans la mise en œuvre de cette politique.

Si la volonté de développer une politique de l’amiable existe depuis 1995, son application varie selon les juridictions et les magistrats. Un état des lieux réalisé en 2023 au sein de la cour d’appel a mis en lumière la diversité des pratiques au cœur des pôles civils, social, commercial et familial. Comme l’explique Sophie VALAY-BRIÈRE, première présidente de chambre, coordinatrice du pôle 4 et coordinatrice de la conciliation et de la médiation pour l’ensemble du ressort de la cour d’appel : « Nous nous sommes rendues compte à cette occasion que les pratiques étaient très diverses. Tout reposait sur des magistrats et des fonctionnaires qui y croyaient et qui étaient plus ou moins investis dans la médiation. » Une démarche d’harmonisation a donc été lancée au sein de la cour d’appel.

Des outils pour uniformiser les pratiques

Un groupe de travail, composé de magistrats et fonctionnaires, piloté par Sophie VALAY-BRIÈRE a élaboré des outils concrets : trames de décisions, modèles d’injonction et tableaux de suivi statistique. « Il était crucial de structurer notre approche et d’assurer une cohérence entre les pôles civils, social, familial et économique » commente-t-elle. Viviane SZLAMOVICZ, conseillère à la cour d’appel de Paris, et référente de l’audience de règlement amiable (ARA) sur la cour d’appel, ajoute : « un tableau Excel regroupe toutes les données dont la Chancellerie a besoin… On a déterminé nos besoins et c’est madame SEBASTIEN, DSGJ du pôle 4, qui l’a mis en forme. » La partie la plus fastidieuse reste ensuite d’entrer les données manuellement dans les tableaux car rien n’est automatisé.

Les outils créés ont été diffusés à l’ensemble des pôles civils de la cour d’appel. Des réunions avec leurs représentants ont permis de promouvoir une certaine cohérence tout en respectant les spécificités de chaque pôle. L’initiative a également permis de structurer la collecte des données pour évaluer l’impact des MARD. En effet, aucun outil national ne permet d’analyser leur efficacité. Désormais, un tableau statistique est mis en place pour recenser le nombre d’injonctions à la médiation, d’ordonnances de médiation, d’accords obtenus et d’autres indicateurs clés. « Il faut pouvoir mesurer notre action pour l’améliorer », observe Sophie VALAY-BRIÈRE.

Favoriser l’adhésion à la politique de l’amiable

Un autre défi repose sur la sensibilisation des acteurs du droit. Longtemps réticents, certains avocats craignaient que la médiation ne réduise leur rôle. Or, une meilleure intégration des avocats dans le processus, notamment en leur garantissant une place aux côtés de leurs clients en médiation, a permis de lever ces freins. « Lorsqu’un accord est trouvé, c’est une victoire pour toutes les parties, y compris les avocats », remarque Viviane SZLAMOVICZ. Victoria RENARD, greffière à la chambre 4-13 et référente médiation pour le greffe du pôle 4, ajoute que le greffe joue un rôle essentiel dans le processus de médiation : « Les greffiers, sont en contact direct avec les parties et les avocats, ils reçoivent leurs appels et questions. Ce travail de proximité permet d’assurer le suivi des médiations et de recueillir les retours de chacun. »

Un premier bilan permet de noter que les affaires familiales, les litiges entre employeurs et salariés ou copropriétaires, et les différends locatifs se révèlent particulièrement adaptés à ce mode de règlement, car les parties doivent maintenir des relations au-delà du litige. En effet, « des parents qui se séparent, des copropriétaires ou un bailleur et son locataire ont tout intérêt à préserver le dialogue… » précise Nathalie BRET, conseillère à la cour d’appel de Paris, magistrate co-coordinatrice de la médiation et de la conciliation. Elle souligne également que « en appel, la médiation se développe car les parties disposent d’une nouvelle base de discussion, le jugement ». À travers la médiation, la conciliation ou l’audience de règlement amiable, l’objectif est de proposer des solutions plus rapides et pertinentes aux parties en conflit. « Ce n’est pas seulement une alternative, mais une nouvelle manière d’envisager la justice, permettre aux parties de se réapproprier leur litige en vue d’une solution rapide, qui leur convienne, tout en protégeant leurs intérêts », explique-t-elle. »

Si les résultats restent à affiner, l’enthousiasme des magistrats et des professionnels engagés témoigne d’un changement profond. En offrant des solutions adaptées et humaines, la justice amiable s’impose comme un complément essentiel à la justice traditionnelle. Avec le développement à titre expérimental de l’ARA en cour d’appel et la multiplication des formations, la culture de l’amiable semble désormais solidement ancrée dans le paysage judiciaire. »

Source : Romain CARAYOL Romain Avocat (Médiateur – Arbitre – Formateur) https://www.linkedin.com/search/results/all/?fetchDeterministicClustersOnly=true&heroEntityKey=urn%3Ali%3Afsd_profile%3AACoAAAKlRTUB2_yeZSpClb8Nxd3jBnrsAWTnwzY&keywords=romain%20carayol&origin=RICH_QUERY_SUGGESTION&position=0&searchId=631dbdc9-568b-466c-aa16-729a56140fdc&sid=nhW&spellCorrectionEnabled=false

Appel à candidatures pour le mandat de médiateur (H) au sein du Conseil de l’Europe


« Le Conseil de l’Europe recherche actuellement un médiateur homme accrédité pour un mandat de cinq ans à partir d’octobre 2025. Le candidat retenu travaillera en collaboration avec la médiatrice en place depuis janvier 2024. 

Avec ses quelque 3000 membres du personnel provenant de 46 Etats membres, le Conseil de l’Europe offre au candidat retenu la possibilité de pratiquer la médiation dans un environnement multiculturel. 


Contexte

Une médiatrice et un médiateur accrédités sont nommés par le Conseil de l’Europe, dans le cadre de la protection de la dignité de la personne. Ainsi que le prévoit le Statut du Personnel, art. 1470 sur la médiation, ces deux personnes sont nommées par le Secrétaire général pour un mandat de 5 ans non renouvelable. Elles sont indépendantes et ne sont pas membres du personnel du Conseil de l’Europe.

Chacune de ces deux personnes assure 10 permanences de 2 jours par an. Certaines permanences sont communes afin d’assurer une bonne communication entre elles sur les dossiers en cours et une continuité de service. Les permanences se tiennent au siège de l’Organisation à Strasbourg ou par vidéoconférence. Les médiations s’effectuent à Strasbourg pendant les permanences et en vidéoconférence en dehors des permanences. Si besoin, le médiateur et la médiatrice peuvent être invités à venir à Strasbourg ou dans un bureau extérieur du Conseil de l’Europe pour assurer des permanences supplémentaires.

Le médiateur et la médiatrice traitent en général une quarantaine de dossiers annuellement et sont assistés par un secrétariat interne.


Mission

Le médiateur et la médiatrice sont chargés de contribuer à la résolution informelle des conflits dont ils sont saisis, aidant les parties à trouver une solution amiable dans les meilleurs délais. Leur rôle est exercé en toute indépendance.


Activités clés

En tant que médiateur, vos principales responsabilités seront les suivantes :

  • Recevoir les demandes des personnes vivant des situations affectant leur bien-être au travail.
  • Les accompagner dans la résolution amiable de leurs différends grâce au processus structuré de médiation, ou les orienter vers les bons interlocuteurs ou interlocutrices en interne le cas échéant.
  • Promouvoir une culture de dialogue constructif et de recherche de solutions.
  • Etablir, avec la médiatrice, un rapport d’activités annuel et le présenter au Secrétaire Général.

De plus, le médiateur et la médiatrice font partie du Réseau Bien-être qui rassemble des personnes représentant la Direction des Ressources humaines, des membres du Comité du Personnel, les Personnes de confiance, le médecin, l’équipe médicale, l’Assistante sociale et la Conseillère en éthique. A ce titre, ils contribuent aux actions de promotion du bien-être au travail (campagnes de sensibilisation, enquêtes, réunions d’information etc.). Avec l’assistance de leur secrétariat, le médiateur et la médiatrice sont tenus de proposer et développer des actions de sensibilisation pour promouvoir une culture de médiation dans l’Organisation et accroître leur visibilité en interne. L’équipe médiation travaille en toute confidentialité et tient à jour des données anonymisées sur les cas dont ses membres sont saisis.

Pour plus d’information, veuillez consulter les lignes directrices sur la médiation.


Critères d’éligibilité

Qualifications :

  • Diplôme universitaire, de préférence de niveau Master, en droit, administration publique internationale, psychologie, ressources humaines ou tout autre domaine pertinent
  • Formation diplômante en médiation et accréditation

Expérience : 

  • Au moins 5 années d’expérience professionnelle dans le domaine de la médiation au travail
  • Pratique de la médiation en français et en anglais
  • Expérience avérée des environnements internationaux et multiculturels

Exigences linguistiques :
Très bonne connaissance des deux langues officielles (français et anglais)

Nationalité :
Nationalité de l’un des 46 Etats membres du Conseil de l’Europe


Valeurs et compétences

Les membres du personnel du Conseil de l’Europe adhèrent aux valeurs de l’Organisation : Professionnalisme, Intégrité, Respect. La politique sur le Respect et la Dignité au Conseil de l’Europe, la politique Speak Up et le Code de Conduite s’appliquent aux agents et aux agentes et à toute personne qui collabore avec le Conseil de l’Europe.

Compétences indispensables
  • Expertise technique et professionnelle
    • Expérience avérée de la gestion des conflits et de la médiation
    • Connaissance des processus psychologiques dans les conflits
    • Connaissance des problématiques propres aux grandes organisations ou administrations publiques 
  • Communication 
  • Capacités rédactionnelles
  • Capacité à négocier
  • Discrétion
  • Initiative
  • Planification et organisation du travail
  • Souci des résultats

Rémunération

Une indemnité de 600€ par jour de permanence est versée, pour couvrir les frais et débours divers et pour compenser le temps de travail passé sur les dossiers.

Les frais de voyage et de séjour sont pris en charge dans les conditions prévues par le règlement financier du Conseil de l’Europe. 


Candidatures

L’acte de candidature, rédigé en français ou en anglais, doit être envoyé par e-mail au plus tard le 19 février 2025 à l’adresse drh.staff-support@coe.int, avec en objet « Sélection d’un médiateur », accompagné du CV, d’une copie des diplômes et du justificatif d’accréditation en médiation.

Les candidats retenus seront invités à un entretien avec un panel en vidéoconférence en mars 2025. A l’issue de ces entretiens, une liste de réserve sera proposée conjointement par la Directrice des Ressources humaines et le Comité du Personnel. Puis les meilleurs candidats seront invités à Strasbourg pour un entretien avec le Secrétaire Général adjoint. Le Secrétaire Général nommera le médiateur choisi pour un mandat de 5 ans. L’entrée en fonction est prévue pour le mois d’octobre 2025. La liste de réserve sera valable 3 ans.

Le Conseil de l’Europe encourage à se porter candidate toute personne répondant aux critères d’éligibilité, sans distinction de situation maritale ou parentale, d’orientation sexuelle, de handicap, d’origine ethnique ou sociale, de religion ou de convictions.

Au cours des différentes étapes de la procédure de sélection, des mesures spécifiques peuvent être prises pour assurer l’égalité des chances des candidats en situation de handicap. » (Extrait de coe.int du 24/01/2025)

En savoir plus sur https://www.coe.int/fr/web/jobs/mediator-vacancy


Livre : « Protection de l’enfance : Des besoins des enfants au travail avec les parents ; L’Approche-médiation : une méthodologie d’intervention », Michele Savourey-Alezra (Direction), Chronique Sociale, 128p.


« En Protection de l’enfance, la qualité de la collaboration entre parents et professionnels est essentielle pour espérer un mieux-être des enfants. Pour autant, le contexte de la « contrainte » ne favorise pas cette coconstruction. C’est trop souvent dans les non-dits, dans la résistance et même l’opposition que se fait le travail d’accompagnement.
L’Approche-médiation propose aux acteurs sociaux une méthodologie rigoureuse, détaillée et illustrée dans ce livre.
Cette méthode rend possible pour les professionnels de « tenir les deux bouts » : l’impératif des besoins de l’enfant d’une part ; la valorisation des compétences et la réhabilitation des parents en « vrais » décideurs d’autre part. Elle s’appuie sur différents temps : de l’évaluation du danger en termes de besoins à satisfaire pour l’enfant à l’élaboration d’accords et de résolutions communes.
L’Approche-médiation a été pensée et conçue pour favoriser la participation sincère et active des parents. Elle vise à développer et/ou renforcer le sentiment de compétence parentale ; elle incite également les professionnels à se placer dans une posture qui permettra de dépasser tensions et oppositions entre eux et les parents..
Ce livre, enrichi de nombreux témoignages, offre ainsi une initiation à l’Approche-médiation et invite les professionnels à une réflexion sur la posture d’écoute et d’accompagnement. Il leur donne une véritable opportunité d’envisager concrètement des propositions de meilleures collaborations avec les familles.
Cet ouvrage s’adresse à tout professionnel intervenant dans le champ de la Protection de l’enfance, quelle que soit sa mission, de terrain ou d’encadrement qui souhaite réfléchir à ses postures et ses pratique professionnelles » (Extrait)

Sommaire

Chapitre 1 : L’Approche-médiation : à l’origine…/ son histoire.
Genèse de la médiation judiciaire.
Évolutions des lois de la protection de l’enfance.
Du côté de la médiation familiale.
De la médiation à l’Approche-médiation.
Les points forts de l’Approche-médiation.
Création de l’IPAM (Institut de Promotion de l’Approche-Médiation).

Chapitre 2 : Concevoir l’Approche-médiation.
1. Reconsidérer la relation aux familles.
Changer de regard.
Changer sa manière de voir la situation.
Changer sa manière de faire.
2. Adopter de nouveaux repères.
Se centrer sur les problèmes ET sur les personnes.
Prendre appui sur les besoins.
Garder le cap de visées modestes.

Chapitre 3 : Apprivoiser une méthodologie d’intervention par étapes.
Étape 1 : L’évaluation ou la complexe traduction du danger ou risque de danger en besoins à satisfaire pour l’enfant.
La spécificité du concept de besoin en protection de l’enfance.
Comment réaliser l’évaluation du danger.
Étape 2 : Des objectifs de travail précis, limités et réalistes à partir de l’évaluation.
La notion d’objectifs dans le projet personnalisé pour l’enfant.
Comment coconstruire des objectifs en Approche-médiation.
Étape 3 : Des solutions qui protègent l’enfant et qui font sens pour la famille.
Comment prendre en compte les besoins de tous.
Comment élaborer des solutions avec les familles.

Chapitre 4 : Témoignages de professionnels formés à l’Approche-médiation

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