« Dès 2012, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a engagé un médiateur, Julian Hottinger, pour participer aux négociations sur un cessez-le-feu dans ce conflit vieux de 52 ans.
En 2014, le médiateur senior a pris part à la sous-commission «fin du conflit». «Les quatre ans de négociation n’ont pas été faciles», a déclaré Julian Hottinger devant la presse à Berne. «Jusqu’en janvier 2016, nous négocions alors même que les combats continuaient», précise celui qui a été formé à la résolution de conflit dans les années 80 au Canada.
La paix en pratique
Les discussions se sont concentrées sur les modalités de la participation des rebelles à la politique, la réintégration des combattants dans la vie civile, ainsi que les modalités de supervision des accords par la communauté internationale.
«Il y avait des différences de langage au sein des deux parties, mais la volonté de résoudre le conflit était là, ce qui est le plus important», a noté Julian Hottinger. Pas de gagnant, pas de perdant et le slogan «pour faire de la politique, il faut laisser les armes». Voilà la stratégie des négociateurs.
Le 23 juin, le cessez-le-feu est finalement acquis «et jusqu’à présent, il tient», précise Julian Hottinger. L’accord devra finalement être contrôlé par un mécanisme tripartite comprenant le gouvernement, les FARC et une mission de l’ONU.
Dans un premier temps, les armes devront être déposées. Mais pas toutes. Une partie devra être mise dans des conteneurs. Les armes légères pourront quant à elles être gardées par les FARC jusqu’au 2 octobre, date du référendum prévu sur l’accord de paix. Les conteneurs seront fermés avec deux clefs, une à disposition des FARC, l’autre de l’ONU.
Une identité officielle
L’accord de paix de 297 pages prévoit encore la régularisation de la situation des combattants des FARC. Ils sont près de 16’000 selon Julian Hottinger et 13’400 selon l’organisation marxiste elle-même. Connus sous des noms de guerre, il leur faudra des documents d’identité délivrés par le gouvernement.
«Sur le principe, on a un accord. Mais on ne sait pas combien resteront dans la clandestinité et ne se présenteront pas», a expliqué Julian Hottinger. La difficile question des jugements entre aussi en compte. «Les cas graves devront être traités», a précisé le négociateur du DFAE. » (Extrait de tdg.ch 22/09/2016)
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