» En tant que médiatrice familiale, j’ai souvent été confrontée aux dynamiques de transfert et de contre-transfert dans l’espace de médiation. La relation entre le médiateur et les parties impliquées est essentielle pour favoriser le dialogue et l’émergence de solutions adaptées. Toutefois, ces phénomènes inconscients peuvent influencer la posture du médiateur et la qualité des échanges. Avec le temps et l’expérience, j’ai appris à identifier et à gérer ces mécanismes afin d’assurer une médiation équilibrée et professionnelle.
1. Définition du transfert et du contre-transfert
Le transfert se manifeste lorsque les parties projettent sur moi des émotions et des attentes issues de leurs expériences passées. Par exemple, il m’est arrivé qu’un parent en détresse me perçoive comme une figure de soutien maternelle, ou qu’un autre me considère inconsciemment comme une juge décidant de son sort.
Le contre-transfert, quant à lui, correspond à mes propres réactions face à ces projections. J’ai parfois ressenti une empathie particulière pour une personne dont l’histoire résonnait avec mon vécu, ou au contraire, une forme de malaise face à certaines attitudes. Ces réactions, si elles ne sont pas conscientisées, peuvent altérer mon impartialité.
2. Manifestations en médiation familiale
Avec l’expérience, j’ai observé plusieurs situations où ces phénomènes se manifestaient :
Un sentiment d’agacement ou de rejet face à certains comportements, révélant un contre-transfert que je devais analyser et réguler.
Un parent en grande détresse cherchant un soutien affectif et me plaçant dans un rôle de protectrice.
Une réaction émotionnelle intense de ma part face à une histoire qui faisait écho à des expériences personnelles. » (Extrait .linkedin.com du du 27/03/2025)
« Dans le cadre des réformes récentes de la justice administrative, la Cour administrative d’appel (CAA) de Nancy, le Tribunal administratif (TA) de Nancy et le Centre hospitalier régional et universitaire (CHRU) de Nancy ont posé un jalon important en signant mercredi 16 avril 2025 une convention commune. L’objectif, promouvoir la médiation comme mode de résolution prioritaire des litiges opposant l’administration aux usagers, entreprises ou agents publics. Avec à la clé, une alternative plus rapide et plus souple aux procédures contentieuses traditionnelles tout en renforçant la coopération entre magistrats et acteurs de santé.
Souvent formelle, coûteuse et longue, la procédure contentieuse, cède ainsi le pas à une médiation « précontentieuse » encouragée avant toute saisine du juge. Le CHRU de Nancy s’engage à proposer systématiquement cette voie amiable à ses interlocuteurs, qu’il s’agisse de différends relatifs aux soins, aux marchés publics ou aux contrats de travail.
La convention introduit également la possibilité pour le magistrat administratif de suggérer une médiation à tout stade d’une procédure déjà engagée. Si les parties acceptent cette proposition, un médiateur impartial est désigné et dispose de trois mois, renouvelables une fois, pour conduire les discussions et faciliter un accord. Ce mécanisme vise à réinstaurer le dialogue et à privilégier une approche globale des conflits, tout en désengorgeant les tribunaux administratifs. » (Extrait de .ici-c-nancy.fr du 19/04/2025)
JUSTICE INFO : Vous venez de signer un ouvrage intitulé « Pour une autre justice – la voie restaurative », pourquoi maintenant ?
ANTOINE GARAPON : J’ai mis des années à l’écrire car il récapitule un peu ma carrière. J’ai été juge des enfants pendant 12 ans, j’ai été très engagé dans la lutte contre les atrocités de masse, et aujourd’hui, j’ai retrouvé mes premières amours, si je puis dire, en étant proche des victimes dans le cadre de la Commission reconnaissance et réparation (CRR). J’ai appris à leur contact qu’elles se sentaient coupables. On rencontre des situations révoltantes de personnes agressées quand elles avaient 9, 10, 14 ans devenues des adultes en grande difficulté et qui s’estiment responsables de ce qui leur est arrivé ; ce sentiment est extrêmement répandu parmi les victimes de violences sexuelles. C’est pour cela que certaines s’appliquent à rater leur vie, comme si elles voulaient se punir. Le viol est le seul crime dont l’auteur se sent innocent et la victime coupable.
C’est ce qui fait la différence entre la victime et l’offensé. L’offensé, c’est quelqu’un à qui on a fait du mal, mais qui tient debout. La victime, c’est celle que le mal a complètement détruite. La justice restaurative, c’est donc penser la justice à partir de cette expérience éthique négative de la victime qui ne rentre pas dans les catégories de la loi. D’où le projet de ce livre, qui est de penser la justice au-delà de la loi et de la justice dite « ordinaire ». (Extrait de justiceinfo.net du 11/02/2025)
« Le coaching coparental a connu une ascension remarquable au Québec depuis l’entrée en vigueur du nouveau Code de procédure civile en 2016. Ce dispositif, qui s’inscrit dans une philosophie de justice participative, met l’accent sur la coopération entre les parents et favorise les modes alternatifs de résolution des conflits afin de protéger l’intérêt de l’enfant.
Un cadre juridique favorable au coaching coparental.
Le fondement légal du coaching coparental repose sur plusieurs textes majeurs du droit québécois. La Charte des droits et libertés de la personne du Québec, à son article 39, affirme que tout enfant a droit à la protection, à la sécurité et à l’attention de ses parents ou des personnes en charge de son bien-être. Cette disposition est reprise dans le Code civil du Québec à l’article 32.
L’article 33 du Code civil précise quant à lui que toute décision concernant un enfant doit être prise dans son intérêt supérieur en prenant en compte des éléments tels que son âge, sa santé, son milieu familial et la présence éventuelle de violences conjugales ou sexuelles. Ce cadre pose ainsi les bases d’une prise en charge adaptée aux besoins de l’enfant, directement en lien avec les objectifs du coaching coparental. » (Extrait de village-justice.com du 17/02/2025)
« A l’occasion des 20 ans d’existence du Bureau de la médiation pénale pour mineurs de Fribourg (BMPM), cette journée propose un arrêt sur images de cette pratique de justice restaurative. Elle se conjuguera sur une base d’intervenant-e-s du terrain (médiateurs/trices, juges), avec des témoignages de médiant-e-s ayant participé à des processus, mais se nourrira aussi d’exposés en lien avec cette pratique en Suisse et à l’étranger, en Belgique notamment. » (Extrait)
Intervenant·e·s
Antonio Buonatesta, membre du Board du Forum européen de Justice restaurative, Belgique Tania Casa, médiatrice au BMPM Caroline Chavaillaz, intervenante en protection de l’enfant, SEJ, Fribourg Pascale Coquoz, spécialiste en santé sexuelle, Fribourg Gérard Demierre, médiateur au BMPM, responsable du CAS en justice des mineurs, Université de Fribourg Sandra Dietsche, médiatrice au BMPM Pierre-Laurent Dougoud, juge au Tribunal pénal des mineurs de Fribourg Fabien Gasser, procureur général du canton de Fribourg Marie-José Lacasa Diaz, spécialiste en psychothérapie, reconnue au niveau fédéral, superviseuse, Genève Michel Lachat, ancien juge des mineurs, Fribourg Camille Perrier Depeursinge, professeure de droit pénal et présidente de l’AJURES, Lausanne Nicolas Queloz, professeur émérite de droit pénal et de criminologie, directeur du CAS en justice des mineurs, Université de Fribourg
« Dans une approche rigoureuse et innovante, Bruno Deffains rappelle que les conflits ne se mesurent pas uniquement au regard du nombre de décisions de justice, mais aussi et surtout en coûts cachés : tensions internes, atteinte à la réputation, perte de confiance, perturbation de l’activité économique, etc.
📊 Le Baromètre Equanim / Lamy Liaisons – Groupe Karnov du coût de la conflictualité entre entreprises met en lumière un chiffre saisissant : 29,45 milliards d’euros, soit 1,2 % du PIB, seraient liés aux litiges commerciaux en France. Un chiffre qui nous oblige à repenser notre culture du conflit.
💬 Loin de plaider pour une suppression de la voie judiciaire, Bruno Deffains appelle à une complémentarité lucide entre contentieux et amiable. Pour cela, il souligne la nécessité d’indicateurs transparents, de statistiques fiables et d’une évolution culturelle, tant chez les juristes que dans les entreprises.
« À la suite des émeutes urbaines de juin 2023, le Comité interministériel des villes (CIV) du 27 octobre 2023 a fixé pour objectif de renforcer la présence humaine dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), en simplifiant et en accompagnant la professionnalisation des adultes-relais (AR), outil central de la politique de la ville depuis vingt-cinq ans. Les ministres ont confié sur ce sujet en 2024 une mission à l’IGAS, l’IGA et l’IGEDD.
Ce rapport, appuyé sur l’audition sur le terrain de plus de cent soixante personnes, constitue la première évaluation de politique publique sur les adultes-relais depuis l’origine de ce dispositif en 1999.
4 500 adultes-relais sur le territoire
Régis par le Code du travail, les adultes-relais ont un double objectif : faciliter l’insertion professionnelle des titulaires de ces contrats et développer la médiation sociale dans les QPV, c’est-à-dire améliorer les relations entre les habitants de ces quartiers et les services publics ainsi que les rapports sociaux dans les espaces publics ou collectifs. Environ 4 500 adultes-relais étaient en fonction sur l’ensemble du territoire national fin 2023, avec un financement de l’Etat de l’ordre de 85 millions d’euros et une participation de l’Etat d’un montant fixe unitaire de 22 810 euros par an pour chaque poste.
Un dispositif largement plébiscité
Le dispositif des adultes-relais, dans sa forme actuelle, est plébiscité par la plupart des acteurs auditionnés. Même si des ajustements se révèlent nécessaires, l’intuition initiale qui avait donné lieu à sa création, à savoir « développer la médiation sociale dans les quartiers », apparaît plus que jamais pertinente. Les trajectoires des adultes-relais sont encourageantes en termes d’insertion et de promotion sociale et la logique d’insertion des adultes-relais ne doit pas être abandonnée.
La question de la durée du contrat d’adulte-relais (trois ans minimum renouvelables) est cruciale pour l’efficacité des actions de médiation engagées. En effet, les contacts se construisent dans la durée et il peut être long de gagner, dans un quartier, la confiance des habitants. En conséquence, la mission écarte l’hypothèse d’une modification sur ce point.
Des acteurs clés de la médiation sociale
Le rapport formule quinze propositions de nature à conforter le dispositif, de sorte de permettre, d’une part, aux adultes-relais de vivre pleinement leur mission, comme celle de fer de lance de la République dans les quartiers où ils travaillent, et, d’autre part, aux usagers de s’appuyer sur un réseau territorial efficace de médiateurs de terrain. » (Extrait igas.gouv.fr)
« Comment intégrer la médiation en entreprise pour anticiper et apaiser les tensions interpersonnelles au travail ? Quels enseignements peut-on tirer des entreprises ayant mis en place un dispositif de médiation interne ?
👉 Rejoignez-nous pour une nouvelle session dédiée aux retours d’expérience sur la mise en place de la médiation en entreprise, animée par Pierre Beretti, Médiateur CMAP, avec le témoignage de Pierre-Henri Haran, DRH chez Thales SIX GBU.
🎯 L’objectif de cette rencontre : un échange interactif pour comprendre concrètement comment une organisation peut déployer un dispositif de médiation interne, les raisons qui motivent une telle initiative, les actions mises en œuvre et les premiers retours observés sur le terrain. » (Extrait de evenium.events)