Article « Rapports à la violence et subculture carcérale des détenus dits « violents » : une approche par la médiation narrative » par Nicolas Amadio,  revue Criminologie, Volume 57, numéro 2, automne 2024, p. 243–270


 

Résumé

L’objectif de cet article est d’examiner l’existence d’une subculture de la violence partagée par les détenus incarcérés en unité pour détenus violents. Il s’inscrit dans une phénoménologie des subcultures carcérales analysant la façon dont les détenus perçoivent leur propre rapport à la violence plutôt que des formes spécifiques de violence. Les matériaux ont été recueillis à partir d’une médiation narrative qui articule observations et entretiens pour réaliser des récits qui s’expriment à travers des fables écrites avec trois détenus. L’analyse discute de l’existence d’une forme de subculture carcérale à partir de trois dimensions communes au rapport à la violence des détenus : un rapport instrumental à la violence, l’importance de la dimension collective des conflits, et la violence comme dynamique de résistance individuelle.

Abstract

The aim of this article is to consider the existence of a subculture of violence shared amongst inmates incarcerated in France’s Violent Offender Units. The paper falls within a phenomenology of prison subcultures that analyzes how inmates perceive their own relation to violence, rather than specific forms of violence. The materials for this study were gathered using a narrative mediation approach, combining observations and interviews to produce narrative stories that are expressed through fables written in collaboration with three inmates. The analysis discusses the existence of a form of prison subculture based on three dimensions common to inmates’ relationship to violence : an instrumental relationship to violence, the importance of the collective dimension of conflicts, and violence as a dynamic of individual resistance.

Article à consulter sur https://www.erudit.org/fr/revues/crimino/2024-v57-n2-crimino09696/1114791ar/

« La loi du 8 février 1995 sur la médiation judiciaire fête ses 30 ans » par Fabrice Vert, Premier vice-président au tribunal judiciaire de Paris (actu-juridique.fr)


« Il y a exactement 30 ans, jour pour jour était promulguée en France la loi du 8 février 1995 sur la médiation judiciaire qui constituait une véritable révolution de paradigme dans l’office du juge, même si elle s’inscrivait dans le sillage du principe directeur du procès énoncé en 1975 par l’article 21 du nouveau code de procédure civile selon lequel : « Il entre dans la mission du juge de concilier »

La médiation judiciaire : d’abord une construction prétorienne

Avant la loi du 8 février 1995, quelques juges pionniers s’inspirant notamment  d’expériences de collègues étrangers, ont construit de manière prétorienne une pratique de médiation dans les juridictions au début des années 1970 dans le domaine familial ou dans les conflits collectifs du travail, désignant parfois des enquêteurs, des experts, ou des collègues avec pour mission d’entendre les parties, de confronter leurs points de vue et de les aider à trouver un accord.

Ce phénomène est apparu dans un contexte socio-politique et économique de bouleversement des repères traditionnels de notre société avec, à la clef, une crise profonde de la fonction de régulation sociale.

Dans cette œuvre prétorienne la cour d’appel de Paris, qui a souvent joué un rôle moteur dans la promotion des modes amiables, le 16 mai 1988, énonçait dans un arrêt que « l’institution prétorienne de la médiation n’est pas contraire à la loi dès lors que, conçue comme une modalité du processus de conciliation, et non comme une délégation des pouvoirs du juge, elle permet d’assurer seulement, sous le contrôle de celui-ci et en présence d’une personnalité ayant sa confiance, la confrontation des points de vue respectifs des parties à un litige et d’entamer la négociation » ; conception suivie par la Cour de cassation qui dans un arrêt, a conçu la médiation comme une modalité du processus de conciliation en se référant à l’article 21  du Code de procédure civile : « l’objet de la médiation, qui est de procéder à la confrontation des prétentions respectives des parties en vue de parvenir à un accord proposé par le médiateur, est une modalité d’application de l’article 21 du nouveau Code de procédure civile tendant au règlement amiable des litiges » ( CA Paris, 1ʳᵉ ch. – sect. A, 16 mai 1988, SA SNECMA c/ Allain et al., D 1988. IR. p. 174. Cour de cassation, Civ 2,16 juin 1993, Bull, II).

Cette jurisprudence valide cette nouvelle pratique en se fondant sur l’article 21 du Code de procédure civile participant ainsi à la confusion terminologique entre médiation et conciliation dénoncée par certains comme un frein à leur développement. » (Extrait actu-juridique.fr du 8/02/2025)

En savoir plus sur https://www.actu-juridique.fr/marl/la-loi-du-8-fevrier-1995-sur-la-mediation-judiciaire-fete-ses-30-ans/

Webinaire : « Les évolutions de la médiation contemporaine » – le JEUDI 6 MARS 2025 – 18h à 19h30 (heure de Paris) organisé par la Revue des Médiations


Inscription gratuite sur https://forms.gle/yAF7CUvcyf5aJ87g6

« Une Semaine de la médiation sous le signe de la culture de la médiation » par Laurence Allenbach, Gisèle Nouaili-Pénot, Jean-François Pellerin, Jean Rooy (SYME)


« Chaque année, plus de 1000 diplômes de médiateurs sont délivrés lors des formations à la médiation. On pourrait penser que cette dynamique entraîne un développement rapide de la médiation. Or nous observons que la demande de médiation ne progresse que lentement. Alors, pour soutenir le développement de la médiation auprès du grand public ou des prescripteurs, une Semaine annuelle de la médiation est organisée depuis 2018, chaque deuxième semaine d’octobre. Cette semaine reprend l’idée de ce qui se pratiquait depuis plus longtemps en Amérique et dans certains pays d’Europe, et demande une certaine préparation. La question qui se pose aux organisations de médiateurs, chaque début d’année, est donc de savoir que faire de cet espace disponible. Essayons d’y réfléchir ensemble…

Les médiateurs ont bien sûr pensé à organiser des portes ouvertes, des réunions, à faire des présentations et parfois des colloques pour mettre en avant tous les avantages de la médiation. Mais présenter simplement la médiation comme ‘un formidable outil au service de tous’ semble à ce jour insuffisant. En effet, cette approche de communication ignore un principe rhétorique important. Pour convaincre, il faut éviter de se concentrer sur ses propres convictions, et il est préférable de se concentrer sur ce que pense le public visé.

Il est clair que la médiation bouscule les habitudes. Face à un conflit, l’attitude classique consiste à se tourner vers un avocat pour saisir un juge et attendre sa décision. L’effort nécessaire pour changer une telle habitude ne peut être sous-estimé. Ensuite, nous ne pouvons ignorer que la médiation exige, de la part de ceux qui y participent, une prise de responsabilité, voire une certaine remise en question personnelle. Et c’est tout sauf naturel : la personne en conflit préfère attribuer les responsabilités de la situation à l’autre ou à la société, et n’a pas envie de rencontrer les siennes. Ces points peuvent nourrir une résistance vis-à-vis de la médiation, et, au moins partiellement, expliquer sa lente progression. » (Extrait de syme.eu du 7/02/2025)

En savoir plus sur https://www.syme.eu/articles/168417-une-semaine-de-la-mediation-sous-le-signe-de-la-culture-de-la-mediation

 Sénégal : La Maison de Justice de Ziguinchor enregistre une hausse des demandes d’information et des dossiers de médiation en 2024 (walf-groupe.com)


« La Maison de Justice de Ziguinchor a publié son rapport d’activités pour l’année 2024, révélant une augmentation significative des demandes d’information et des dossiers de médiation traités.

Hausse des demandes d’information et des dossiers de médiatio

En 2024, la Maison de Justice a enregistré 1087 demandes d’information, contre 973 en 2023, soit une hausse de 114 demandes. Les dossiers de médiation ont également connu une augmentation notable, passant de 549 en 2023 à 894 en 2024, soit une augmentation de 345 dossiers.

Cette augmentation de l’activité de la Maison de Justice, selon le coordonnateur Mamadou Lamine SAGNA témoigne « de la confiance renouvelée des citoyens envers l’institution, après les événements politiques mouvementés de 2023 qui ont entraîné le saccage et le vandalisme de ses locaux ». – Liboire SAGNA – (Extrait de walf-groupe.com du 5/02/2025)

En savoir plus sur https://walf-groupe.com/blog/2025/02/05/ziguinchor-la-maison-de-justice-enregistre-une-hausse-des-demandes-dinformation-et-des-dossiers-de-mediation-en-2024-coordonnateur/

Article : « La médiation sous le regard de l’anthropologie historique du droit » par Pascal TEXIER, in La médiation – aspects transversaux, Université de Limoges, 2009


« Plutôt que de retracer l’histoire des pratiques médiatrices, la présente intervention voudrait identifier les principales caractéristiques de la médiation afin de mieux saisir les différences entre pratiques médiatrices et traitement judiciaire du conflit. Pour réaliser cet objectif, on s’est appuyé sur l’anthropologie historique du droit qui met l’accent sur la dimension fonctionnelle des institutions ainsi que sur le pluralisme normatif. Après avoir distingué les médiations hiérarchiques, d’origine principalement cléricale, des médiations communautaires, l’analyse de la logique médiatrice permet de montrer comment par leurs dimensions à la fois communautaires et consensuelles, ces pratiques sont finalement assez proches des mécanismes vindicatoires, autres modes de gestion des situations conflictuelles. » (Extrait)

Article à consulter sur https://unilim.hal.science/hal-01865700v1

Article : « La diffusion de la justice restaurative en FranceÉvolutions de la figure de l’auteur et d’une culture du conflit dans le traitement judiciaire ? » par Nicolas Amadio, Université de Strasbourg, Sociologie et sociétés, Volume 52, N° 2, Automne 2020, p. 189–219


Résumé

La justice restaurative a été introduite en France par la loi du 15 août 2014 et sa mise en oeuvre précisée par la circulaire du 15 mars 2017. À partir des données produites dans le cadre de l’étude « Freins et leviers de la justice restaurative en France », le but de cet article est de montrer que la justice restaurative constitue moins l’alternative au modèle punitif qu’une réponse à des transformations socioculturelles du rapport au droit et au système judiciaire des professionnels de la justice et des acteurs sociaux. Ces transformations reposent sur la mise en oeuvre de dispositifs communicationnels et sur des enjeux liés à une attention renouvelée à la dimension conflictuelle des litiges. L’étude de la réception de la justice restaurative met ainsi en perspective l’évolution des cultures professionnelles des acteurs de la chaîne pénale et du rapport au droit des acteurs sociaux.

Abstract

In France, restorative justice was enacted by the law of August 15, 2014 and implemented with the ministerial circular of March 15, 2017. Using data produced for the study “Freins et leviers de la justice restaurative en France”, this article explains that restorative justice is not as much an alternative to the punitive model of justice as it is a response to the sociocultural evolution of legal professionals and social actors, especially with regard to their relationships to the law and judicial system. Fundamental to this evolution are the introduction of various communication structures and channels, and the renewed interest in issues relating to the conflictual dynamics of legal disputes. As examined in this article, restorative justice continues to impact the professional culture of criminal system actors, as well as the relationships of lay or non-legal actors to the law.

Article à consulter sur https://www.erudit.org/en/journals/socsoc/2020-v52-n2-socsoc06971/1088755ar/

109ème Café de la Médiation de l’IFOMENE : « Politique de l’amiable, ambassadeurs de l’amiable, Conseil National de la Médiation, réforme de la procédure, césure, ARA … Et maintenant ? » avec Nathalie Fricero et Catherine Denoit-Benteux, le 13 févier de 17h30 à 19h30 en présentiel à l’Institut Catholique de Paris


« Politique de l’amiable, ambassadeurs de l’amiable, Conseil National de la Médiation, réforme de la procédure, césure, ARA … Et maintenant ?

Éric Dupond-Moretti a lancé en janvier 2023 une politique de l’amiable volontariste et novatrice avec pour objectif de « proposer à nos concitoyens une justice plus proche, plus rapide, plus humaine » en opérant un véritable changement de paradigme.

Rapport des Ambassadeurs, rapport du Conseil National de la Médiation …. Natalie Fricero et Carine Denoit-Benteux deux grandes personnalités qui nous font l’honneur d’apporter un éclairage sur ces sujets.

Alors juristes et non juristes, médiateurs et acteurs de la société, venez échanger avec nos invités. Nous avons hâte de vous y retrouver.

Jeudi 13 février, de 18h à 19h30. Cette conférence comprend une 1/2 heure de présentation initiale, suivie d’1 heure d’échanges.

Intervenants :

Carine Denoit-Benteux, Ancienne Membre du Conseil de l’Ordre, Ancienne membre Conseil National des Barreaux, Médiatrice et Formatrice

Vice – Bâtonnière élue du Barreau de Paris, Ambassadrice de l’amiable

Natalie Fricero, Professeure des universités (Université Côte d’Azur), Doyenne du pôle justice civile à l’Ecole nationale de la magistrature, Ancienne membre du Conseil Supérieur de la Magistrature, Ambassadrice de l’amiable et membre du Conseil National de la Médiation

Animé par,

Hirbod Dehghani-Azar, Avocat associé & Médiateur, Ancien Membre du Conseil de l’Ordre, Ancien Membre du Conseil National des Barreaux (Extrait)

Inscription sur  https://www.billetweb.fr/109eme-cafe-de-la-mediation                    

Conflit en RDC : la tentative de médiation du président kényan, William Ruto, accouche d’une souris (lemonde.fr)


« Le président congolais, Félix Tshisekedi, était absent, mercredi 29 janvier, du sommet de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est organisé par le chef d’Etat kényan pour résoudre la crise en cours. La réunion n’a pas permis d’avancer sur le plan diplomatique.

Une réunion « en distanciel », sans l’un des deux principaux intéressés, qui a abouti, tard dans la soirée de mercredi 29 janvier, à un communiqué de 57 lignes au contenu convenu. Le texte appelant à la « fin des hostilités » et à un « cessez-le-feu inconditionnel » dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) n’apporte aucune avancée significative à la situation. Voilà, en somme, le bilan de la tentative de médiation de William Ruto, le chef de l’Etat kényan et actuel président de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC), au sujet du conflit opposant la RDC aux rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) et à l’armée rwandaise. » – Arthur Frayer-Laleix – (Extrait de lemonde.fr du 30/01/2025)

En savoir plus sur https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/01/30/conflit-en-rdc-la-tentative-de-mediation-du-president-kenyan-william-ruto-accouche-d-une-souris_6523398_3212.html

Webinaire (rediffusion): « La médiation en référé : Bilan après 7 années d’expérience » avec Fabrice VERT, Magistrat, Premier Vice-Président du Tribunal Judiciaire de Paris et animé par Vincent RAMON de l’Association Nationale des Médiateurs (29 janvier 2025)


« Ce webinaire a eu lieu le mercredi 29 janvier 2025, de 12h30 à 13h30. Il était animé par Vincent RAMON, Médiateur et formateur, membre du Conseil d’administration de l’Association Nationale des Médiateurs, qui a échangé avec Fabrice VERT, Magistrat, Premier Vice-Président du Tribunal Judiciaire de Paris, Vice-Président du Groupement européen des Magistrats pour la Médiation (GEMME), section France, sur le thème « La médiation en référés : bilan après 7 ans d’expérience ». Ce webinaire s’appuie sur l’expérience de Monsieur Fabrice Vert, qui a exercé pendant 7 années en tant que juge des référés. Il s’agira notamment d’évoquer les enjeux du développement de la médiation dans le cadre des procédures de référés, voire plus largement dans les procédures judiciaires. » (Extrait)

Vidéo à consulter sur https://anm-mediation.com/page-contenu-categorie.php?id=432155

 Webinaire : « Introduction à l’IA & ChatGPT pour les médiateurs et médiatrices  » avec Yonas Berrebeh, CEO de AI Drive Media, le 28 mars 2025 | 🕘 09h00 – 10h30, organisé par la FSM (Fédération Suisse Médiation)


« Les outils d’IA comme ChatGPT transforment notre manière de travailler – y compris dans la médiation. Mais comment les intégrer intelligemment, optimiser nos processus tout en respectant les normes éthiques et réglementaires ?
💡 Dans ce webinaire d’introduction, vous apprendrez :
✅ Comment automatiser les tâches répétitives et gagner en efficacité
✅ Comment ChatGPT peut structurer vos processus, rédiger des textes et gérer le suivi des dossiers
✅ Quelles sont les réglementations et les principes éthiques en Suisse et en Europe
🎙️ Expert invité : Yonas Berrebeh, CEO de AI Drive Media, vous guidera à travers les bases de l’IA et de ChatGPT, avec une approche pratique adaptée aux professionnels de la médiation. (Extrait)

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