Maroc : un projet de création d’un centre international de médiation commerciale


Le séminaire de la CFCIM sur la médiation a fait salle comble hier à Casablanca.Ph. Seddik

« Un centre international de médiation doit incessamment voir le jour, a annoncé Franck Dautria, vice-président délégué aux relations institutionnelles de la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM) et médiateur agréé au CME-CMAP. «Aucun pays européen n’est allé aussi vite que le Maroc dans la médiation. Le Royaume avance à grands pas dans ce domaine et nous comptons aujourd’hui des médiateurs institutionnels et au sein de plusieurs entreprises. Le centre international que nous allons lancer sera axé notamment sur l’Afrique subsaharienne», a déclaré Dautria, le 18 avril à Casablanca, lors du 2e séminaire international de la médiation au Maroc, organisé par le centre de médiation pour l’entreprise (CME) de la CFCIM, en partenariat avec l’Ombudsman du groupe OCP. Cette structure devra dispenser des formations, de l’assistance et favoriser l’échange d’expertises avec des déclinaisons sectorielles et régionales. Une antenne devrait voir le jour incessamment à Tanger. Dautria a également annoncé la mise en place prochaine d’un comité scientifique de la médiation. Il comptera des experts internationaux, des médiateurs institutionnels, des experts en la matière ainsi que des représentants des ordres professionnels comme les avocats et les experts-comptables.

Si aujourd’hui les institutionnels et le secteur privé montrent un intérêt certain pour la médiation, ce mode amiable de règlement des litiges fait face à de multiples entraves. À commencer par la réglementation. Les participants au séminaire sont unanimes : une loi spécifique sur la médiation s’impose. Dans sa mouture actuelle, le projet de loi réformant le Code de procédure civile (CPC) ne régule pas la médiation, si ce n’est une mention sur la médiation conventionnelle sans en définir les contours légaux. Il ne s’agirait même pas d’une nouveauté, puisque la loi 08-05 de 2007 modifiant le CPC, dans son article 327-55, faisait déjà référence à la médiation conventionnelle et dispose : «Afin de prévenir ou régler un différend, les parties peuvent convenir de la désignation d’un médiateur chargé de faciliter la conclusion d’une transaction mettant fin au différend». La médiation judiciaire, quant à elle, n’est pas à l’ordre du jour, selon Abderrazak Amrani, président de la Cour d’Appel du Tribunal de Commerce de Casablanca. La médiation judiciaire est une bonne alternative, mais est-ce que l’écosystème judiciaire actuel permet un développement et un déploiement efficaces dans tribunaux du pays ? «Si la médiation judiciaire existerait au Maroc, il faut savoir qu’elle demanderait beaucoup de temps aux magistrats. Aujourd’hui, un magistrat traite en moyenne quotidienne 160 dossiers par audience à la Cour d’Appel.

Il faudra donc recruter davantage de magistrats et investir dans de nouveaux locaux, la formation et la sensibilisation de ce corps. Ceci sans parler des problèmes qui touchent nos tribunaux comme la lenteur des procédures, le grand nombre de dossiers à traiter, la multiplication des instances…», détaille Amrani. Une médiation judiciaire peut donc s’avérer bénéfique, mais risque néanmoins d’engorger davantage les tribunaux puisqu’elle demande plus de temps. Pour l’instant, les opérateurs ne peuvent recourir qu’à la médiation conventionnelle. Un mode qui souffre aussi de plusieurs lacunes, notamment le vide juridique. «Aujourd’hui, n’importe qui peut devenir médiateur. On ne sait pas à qui s’adresser. C’est vrai que la médiation prend de plus en plus d’ampleur, mais il faut la réguler et communiquer davantage auprès des entrepreneurs et sensibiliser les prescripteurs notamment les avocats», souligne, pour sa part, Asmâa Morine Azzouzi, présidente de l’Association des femmes chefs d’entreprises du Maroc (AFEM). Un avis partagé par Yasmine Essakalli, avocat au Barreau de Casablanca et médiateur agréé au CME-CMAP. Elle appelle aussi à plus de sensibilisation tout en insistant sur le volet formation, puisque la médiation implique des processus, outils et techniques bien spécifiques. Essakalli recommande aux entrepreneurs de recourir aux centres de médiation reconnus pour leur expertise.
En dépit du vide juridique, la médiation prend de plus en plus. Plusieurs lois y font référence notamment la loi n° 54-05 relative à la gestion déléguée des services publics, la loi n°86-12 sur les contrats de partenariat public-privé, celle sur les délais de paiement et «pourquoi pas», la prochaine loi sur le code de procédure civile, espèrent les participants. « – Mohamed Amine Hafidi –(Extrait de /lematin.ma du 18/04/2018)

En savoir plus sur https://lematin.ma/journal/2018/centre-international-mediation-starting-blocks/291084.html

Réforme de la tarification des EHPAD : la ministre des Solidarité et de la Santé reprend les préconisations du rapport du médiateur


Agnès Buzyn

« Un consensus sur la nouvelle mise en oeuvre de la réforme de la tarification des établissements a été trouvé entre la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, et les principales fédérations d’établissements pour personnes âgées.

Après avoir rencontré le Président de l’Assemblée des départements de France, la ministre a réuni les principales fédérations du secteur de l’hébergement des personnes âgées afin de leur proposer des évolutions au sujet de la mise en oeuvre de la réforme de la tarification.

Décidée en 2016, cette réforme faisait l’objet de critiques depuis plusieurs mois et avait conduit à la nomination d’un médiateur.

Suivant les préconisations du rapport du médiateur, la ministre a annoncé aux fédérations la mise en place d’une mesure financière de neutralisation pour les années 2018 et 2019 des effets de baisse des recettes au titre de la dépendance. Cette mesure sera intégrée dans la circulaire de campagne tarifaire qui sera adressée aux agences régionales de santé dans les prochains jours.

La ministre a aussi annoncé l’ouverture de réunions de travail avec les fédérations et l’Assemblée des départements de France pour aboutir d’ici l’automne à un ajustement du décret relatif au tarif dépendance. Cet ajustement devra permettre une meilleure adaptation de la mise en oeuvre de la réforme aux contextes locaux, tout en respectant le principe de la convergence. La ministre a aussi confirmé sa volonté d’intégrer la valorisation des actions de prévention de la perte d’autonomie à la tarification des établissements. Ces propositions ont été présentées aux fédérations qui ont souligné la qualité de l’écoute et de la concertation.

Elles feront l’objet d’un suivi régulier par le médiateur qui en rendra compte à la ministre, en lien avec les fédérations d’établissements et l’ADF.

Une feuille de route sur la prise en charge des personnes âgées sera présentée par le gouvernement en avril. Cette feuille de route traitera de la question globale des soins et de la dépendance, à domicile comme en établissements. Elle permettra de faire face aux enjeux liés à la question du vieillissement et à la qualité de vie des personnes âgées et des familles » (Extrait de silvereco.fr/ du 19/04/2018)

En savoir plus sur https://www.silvereco.fr/reforme-de-la-tarification-des-ehpad-le-gouvernement-parvient-a-un-consensus/3197712

Éolien en mer, le gouvernement nomme un médiateur


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Le gouvernement vient de nommer un médiateur afin de trouver un accord sur le prix de vente de l’électricité de l’éolien en mer. C’est ce qu’a annoncé ce vendredi 20 avril, la députée de la Gironde Sophie Panonacle, invitée hier avec d’autres élus LREM du groupe Travail littoral par Sandrine Josso, la députée de 7e circonscription. Pour mémoire, il y a près de 10 ans, au moment des lancements des projets des éoliennes en mer, le prix d’achat de cette électricité avait été fixé à 180 € le mégawatt heure, aujourd’hui « son prix est autour de 50 € » affirme la députée qui souhaite « renégocier »les contrats et « pas les annuler car on a déjà assez de retard comme ça sur ces dossiers ». » (Extrait de .presseocean.fr du 20/04/2018)

En savoir plus sur http://www.presseocean.fr/actualite/la-baule-eolien-en-mer-le-gouvernement-nomme-un-mediateur-20-04-2018-268920

Québec : la ministre du Travail nomme un médiateur spécial pour dénouer le lockout à l’Aluminerie de Bécancour,


Les travailleurs de l’Aluminerie de Bécancour avaient manifesté à Québec, en février dernier.

« Alors que Québec a annoncé, jeudi, qu’il nommerait un médiateur spécial pour tenter de dénouer le lockout à l’Aluminerie de Bécancour, des jeunes de plusieurs grands syndicats de la FTQ ont fait une démonstration d’unité en manifestant bruyamment au centre-ville de Montréal sur l’heure du midi.

À l’invitation du comité des jeunes de la FTQ, des syndiqués des Métallos, d’Unifor, du Syndicat canadien de la fonction publique, du Syndicat des travailleurs des postes, du Syndicat des Teamsters, des Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce, de l’Association des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale ainsi que de la FTQ-Construction ont manifesté au pied de la Place Ville-Marie, là où sont les bureaux montréalais d’Alcoa. Et ils ont même fait entendre une sirène de locomotive. Juste avant, ils avaient distribué des tracts à la gare Centrale pour sensibiliser le public au long conflit de travail.

Alcoa est le principal partenaire de l’Aluminerie de Bécancour, où 1030 travailleurs ont été mis en lockout par la direction, le 11 janvier dernier à 3 h du matin. ABI est propriété à 75 % d’Alcoa et à 25 % de Rio Tinto.

En matinée, la ministre du Travail, Dominique Vien, a annoncé à l’Assemblée nationale qu’elle nommera un médiateur spécial dans le dossier, où les négociations sont au point mort. « Le ministère, actuellement, à ma demande, est à chercher un médiateur spécial pour tenter de dénouer cette impasse qui touche plusieurs travailleurs », a-t-elle indiqué.

Un médiateur spécial est une ressource externe payée par le ministère dans le but d’aider à dénouer une impasse, grâce à son expertise, sa notoriété. Le médiateur déjà nommé reste au dossier, même avec l’arrivée du médiateur spécial. Les deux travaillent en collaboration, a-t-on précisé au ministère.

Les deux parties avaient déjà rencontré la ministre du Travail le 9 février dernier, sans marquer de progrès.

Interviewé sur place, Alain Croteau, directeur québécois du Syndicat des Métallos (FTQ), a vu d’un bon oeil le fait que la ministre Vien s’apprête à nommer un médiateur spécial, mais il y a vite ajouté un bémol. « Un médiateur spécial, c’est bien beau, mais ça prend de la volonté à une table de négociation. Il a bien beau y avoir un médiateur spécial, avoir un bon comité de négociation chez ABI, mais si l’employeur n’a pas de mandat pour négocier, ça ne donne absolument rien d’avoir un médiateur spécial », a-t-il lancé. « Il faut que la ministre force l’employeur à négocier de bonne foi, à s’asseoir », a lancé M. Croteau.

 Un médiateur spécial, c’est bien beau, mais ça prend de la volonté à une table de négociation

Le dirigeant syndical a rappelé que des tarifs d’électricité à taux avantageux sont accordés aux alumineries, dont celle d’ABI, et que cette dernière continue d’en bénéficier, bien qu’elle ait décrété un lockout. L’usine continue en effet d’être exploitée par des cadres, mais à capacité réduite.

La direction d’ABI avait déjà fait savoir, en mars, que son usine « n’est pas aussi compétitive qu’elle devrait l’être » et que cette situation « doit être améliorée pour réussir à long terme ». « Par conséquent, la structure opérationnelle d’ABI doit être réévaluée en visant l’amélioration significative de la productivité et de l’organisation de la main-d’oeuvre afin d’assurer une constance pour ses clients », avait ajouté la direction » -L Lévesque -(Extrait de ledevoir.com du 20/04/2018)

En savoir plus sur https://www.ledevoir.com/economie/525732/lockout-a-abi-quebec-nomme-un-mediateur-special

« Médiation : Gérer l’écosystème de l’intimidation » par Jean Poitras et Solange Pronovost (Sherpa Médiation.com)


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« Peut-on modérer l’incivilité et le harcèlement uniquement dans une logique de contrôle de l’intimidateur? Bien que celui-ci soit au cœur du problème, les études démontrent qu’on ne peut exclure la dynamique de groupe de l’équation. Pour que la personne au comportement répréhensible puisse opérer librement, celle -ci a besoin d’une équipe environnante qui lui laisse le champ libre. Les médiateurs et les gestionnaires doivent tenir compte de ce fait s’ils veulent endiguer efficacement l’intimidation. Ainsi, modifier l’attitude des membres du groupe, c’est aussi contenir la propension de l’intimidateur à harceler ses collègues. Dans cette chronique, nous utiliserons les conclusions de différentes recherches pour décrire l’écosystème de l’intimidation et pour proposer une stratégie d’intervention utilisant la dynamique de groupe comme outil de gestion du phénomène.
Cette citation de Martin Luther-King résume
bien le point de vue des victimes d’intimidation.
(Photo: americandreaming.deviantart.com)

L’écosystème de l’intimidation comprend l’ensemble des individus évoluant dans l’entourage où sont posés les gestes d’incivilité. Il y a bien sûr l’agresseur et la victime, mais aussi et surtout, les témoins de l’agression. L’intimidation est donc imbriquée dans ce réseau d’acteurs. Bien que cette dynamique ait été étudiée principalement dans le milieu scolaire, il n’y a qu’un pas à franchir pour transférer ces connaissances au domaine du travail. D’ailleurs, ne compare-t-on pas l’harceleur à l’intimidateur de la cour d’école? Et à l’instar de ce lieu pour enfants, il est possible de diviser les témoins du harcèlement au travail en quatre catégories; chacune jouant un rôle particulier dans l’écosystème du conflit.

Les supporteurs de l’intimidateur. Dans certain cas, les personnes vont passivement supporter l’intimidateur en riant des blagues, ou encore activement, en prenant part à l’intimidation. Plusieurs raisons motivent ces comportements. Il y a d’abord le désir de se protéger du trouble-fête en apparaissant comme « son ami ». Il peut y avoir aussi la volonté d’accroitre son pouvoir en s’associant à quelqu’un qui en mène large. Dans le même sens, certaines personnes ont l’impression qu’en s’accoquinant à ce dernier, elles améliorent leur statut social car elles deviendront elles aussi craintes des autres. Évidemment, cette attitude face à l’intimidation ne fait qu’accroitre le problème.
Les consolateurs de la victime. Ces personnes prennent du temps avec la victime après l’agression pour lui donner du support émotif. Elles ont généralement un degré d’empathie élevé et peuvent s’identifier à sa souffrance. Elles la consoleront et l’encourageront à dénoncer l’intimidation. Parfois, elles pourront rapporter les actes d’incivilité aux instances supérieures. Même si leur compassion est souvent un baume sur la douleur des gens qui subissent la situation, cette attitude n’attaque pas le cœur du problème, soit les comportements de l’intimidateur.
Les objecteurs à l’intimidation. Certains individus seront naturellement enclins à confronter les attitudes d’incivilité. Bien qu’à l’instar des consolateurs, l’empathie pour les victimes soit un élément important de la motivation pour affronter le harcèlement, il semblerait que cela ne soit pas le facteur clé. En effet, le statut social s’avère également un déclencheur de premier plan. Pour les objecteurs, confronter l’harceleur constitue une manière d’exercer du leadership. Conséquemment, il appert que ceux-ci passeront à l’action particulièrement lorsqu’ils auront l’impression que leurs gestes obtiendront le support des autres. Si au contraire, ils croient que cela pourrait les discréditer, il y a moins de chance qu’ils s’affirment.
Les témoins silencieux. La plupart des personnes se retrouveront dans cette catégorie. Leur choix de rester passives n’est pas associé à un manque d’empathie pour la victime. Elles ont plutôt l’impression que rien ne changera et qu’en se manifestant, les choses risquent d’empirer. Elles attendent simplement que la tempête passe. Parfois, elles n’ont aucune idée de l’opinion de leurs collègues; s’ils approuvent ou désapprouvent l’incivilité. Non seulement se sentent-elles isolées, mais elles cherchent activement à rester à l’écart le plus possible. Ce faisant, elles contribuent à perpétuer les comportements répréhensibles, et souvent, sans en être vraiment conscientes.
Dynamique entre les témoins. L’interaction entre ces diverses réactions face à l’incivilité aura un impact important sur l’intimidateur. Dans certains cas, elle l’encouragera à continuer. Dans d’autres, elle lui donnera un signal de se calmer. Règle générale, plus l’individu aura de supporteurs (passifs ou actifs) et plus les témoins inactifs seront nombreux, plus les comportements d’incivilité seront fréquents. À l’inverse, plus il y aura de gens pour le confronter, moins il y aura d’expression d’intimidation. Est-ce dire qu’il suffit d’inciter son entourage à le confronter? Ce n’est pas aussi simple que cela. Il faut créer un contexte qui encourage les objecteurs à passer à l’action.
Comment faire pour instaurer une dynamique susceptible de modérer l’intimidation? Il semblerait que la clé se trouve entre les mains des témoins passifs. Selon les recherches, le nombre de personnes inactives à un impact sur le comportement à la fois des supporteurs, des objecteurs et de l’intimidateur. Grosso modo, les effets sont les suivants :

Plus il y a de témoins qui demeurent passifs :

  • Plus les supporteurs auront l’impression que leur stratégie sera payante car ils auront l’impression de bonifier leur statut par association avec l’intimidateur
  • Moins les objecteurs à l’intimidation se manifesteront par crainte de se retrouver isolés, voire de perdre leur statut social
  • Plus l’intimidateur aura non seulement l’impression d’avoir carte blanche pour continuer son harcèlement, mais il entretiendra le sentiment de gagner du pouvoir

À l’inverse, lorsque les témoins manifesteront leur désapprobation envers l’incivilité (sans nécessairement confronter directement l’intimidateur) :

  • Les supporteurs reverront leur calcul politique et cesseront d’appuyer l’intimidateur
  • Les objecteurs se sentiront justifiés de passer à l’action et confronteront l’intimidateur
  • L’intimidateur se repliera afin d’éviter que tout le groupe ne se retourne contre lui (mais il pourra récidiver dès que la dynamique redeviendra favorable)
Endiguer les comportements d’incivilité n’est pas une tâche aisée. Bien sûr, faire la leçon à l’intimidateur, voire lui imposer des sanctions disciplinaires s’avère souvent nécessaire. D’ailleurs, on demande fréquemment aux médiateurs de le rencontrer dans l’espoir de lui faire prendre conscience de ses gestes. Mais comme le dit le proverbe : « Chassez le naturel et il revient au galop ». Ainsi, essayer de traiter un cas de harcèlement psychologique sans tenir compte que celui-ci est imbriqué dans une dynamique de groupe est souvent peu efficace.
L’idée à retenir de cette analyse est que le médiateur ou le gestionnaire qui veut éradiquer l’incivilité a avantage à mobiliser les témoins silencieux pour qu’ils manifestent leur désaccord face aux incivilités. On pourrait par exemple demander aux gens de s’exprimer sur le climat de travail lors d’une réunion, sans nécessairement cibler l’intimidateur. Il ne s’agit pas mettre dans l’embarras les personnes timides ou craintives face à celui-ci. L’objectif est simplement d’utiliser les témoins passifs pour lancer un message clair aux supporteurs et aux objecteurs que l’ensemble du groupe en a assez. Par la suite, la dynamique de l’équipe modérera naturellement l’intimidateur grâce au retrait des supporteurs et à l’implication des objecteurs. Évidemment, cela nécessite que le gestionnaire fasse partie de ces derniers. Après tout, le climat de travail relève de sa responsabilité.


Références

  • LEVY, Michal et GUMPEL, Thomas P. The interplay between bystanders’ intervention styles: An examination of the “bullying circle” approach. Journal of School Violence, 2017, p. 1-15.
  • PEETS, Kätlin, PÖYHÖNEN, Virpi, JUVONEN, Jaana, et al.Classroom norms of bullying alter the degree to which children defend in response to their affective empathy and power. Developmental psychology, 2015, vol. 51, no 7, p. 913.
  • PÖYHÖNEN, Virpi, JUVONEN, Jaana, et SALMIVALLI, Christina. Standing up for the victim, siding with the bully or standing by? Bystander responses in bullying situations. Social Development, 2012, vol. 21, no 4, p. 722-741.
  • REIJNTJES, Albert, VERMANDE, Marjolijn, OLTHOF, Tjeert, et al. Defending victimized peers: Opposing the bully, supporting the victim, or both? Aggressive behavior, 2016, vol. 42, no 6, p. 585-597.

Extrait de sherpamediation.com

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 » La viabilité économique de l’uberisation de la médiation » (2ème partie) par Alicia Musadi (Hema Médiation)


Main, Humaine, Robot, Touch, Geste
Le contexte économique actuel favorise grandement l’éventualité d’une uberisation de la médiation
par de nouveaux acteurs économiques. Tous les critères semblent en effet présents, tant pour appuyer le financement d’une telle entreprise (§2), que pour démarrer et faire prospérer cette activité d’uberisation (§1).
§1 – Une éventualité confortée par une tendance à la déprofessionnalisation des activités et une logique de réduction des charges
Parfois qualifiée « d’économie de l’ombre », l’uberisation a cependant la vertu de faire le jour sur la digitalisation de l’économie, ainsi que sur ses répercussions. Et justement, celles-ci ne sont pas des moindres puisque l’uberisation a provoqué une véritable mutation des relations commerciales et professionnelles telles que nous les connaissions jusqu’à présent.
Ce changement de paradigme résulte de l’intégration par le consommateur de multiples facteurs qui semblent bouleverser la répartition des activités professionnelles entre les individus.
En premier lieu, le consommateur, a évolué en prenant conscience de son potentiel inexploité jusque-là. Le consommateur a pris conscience du fait qu’il lui était possible de mettre ses biens ou sa personne et parfois même les deux à la fois, au service d’un autre consommateur et ce, afin d’en tirer une manne pécuniaire.
En outre, le consommateur a dans sa démarche, bénéficié du vecteur internet qui lui a permis tout à la fois, de diffuser son offre et de recevoir en retour des demandes.
La venue de sociétés d’intermédiation sur le marché a amplifié le mouvement. Celles-ci les encouragent en effet, à se prêter au jeu de l’exercice d’une activité rémunérée sans pour autant en faire leur métier. L’action de ces consommateurs empiète ainsi sur l’action des professionnels traditionnels.
L’amplification de ce phénomène de la déprofessionnalisation des activités a ainsi propulsé sur le marché des consommateurs transformés par ces sociétés intermédiaires, en travailleurs à la demande. Cela a pour conséquence de réduire considérablement le coût du travail à la charge de ces sociétés intermédiaires. En effet, ce sont les travailleurs à la demande qui doivent selon la même logique, assumer eux-mêmes charges et assurances relatives à leurs activités.
Si ce phénomène a pu prendre l’ampleur que l’on connait, c’est que la crise économique a constitué un puissant déclencheur qui poussé les consommateurs à envisager plus ou moins ponctuellement de rechercher de nouveaux revenus.
Il s’agit d’un bouleversement profond car ce changement n’a pas seulement transformé les agents économiques. Ce changement a également ébranlé les acteurs traditionnels du secteur qui n’avaient pas anticipé l’ascension de l’économie collaborative qui repose sur l’exploitation par les sociétés intermédiaires du travail et des actifs tangibles détenus par les consommateurs, tandis que ces dernières ne possèdent que peu ou pas d’actifs tangibles.
§2 – Une conjoncture encouragée par une dimension financière propice à l’uberisation de la médiation
La digitalisation de l’économie aidant, le phénomène d’uberisation de l’économie s’installe durablement. A l’image de la société Uber, il paraît désormais vraisemblable que toute personne issue de la société civile, puisse être en mesure de remettre en cause les parangons suivis jusqu’à présent par toute une profession ou par un corps de métier.
En outre, non content de déstabiliser ainsi des professions historiques en ébranlant la conception qu’elles avaient de leur exercice, voir les fondements moraux ou éthiques de leurs métiers, ce nouvel acteur pourrait également disposer des moyens financiers parfois colossaux, pour cette fois-ci, terrasser les acteurs traditionnels désormais perçus comme de simples concurrents dépassés par les évolutions technologique.
A l’image de la société Uber, une startup exerçant dans le domaine de la médiation n’aurait d’autre choix pour se démarquer, que de faire appel à des investisseurs dans le but de parvenir à réaliser une importante levée de fonds.
A ce titre, la société Uber est en effet parvenue à devenir le « géant » de son secteur, grâce à une veille stratégique de ses investisseurs. Ceux-ci ont décelé en elle un potentiel financier susceptible de leur procurer des gains conséquent et ont choisi d’en faire la société dominante de son secteur. Pour y parvenir, Uber a été saturée d’actifs financiers, afin de couvrir ses premières pertes et de se développer rapidement.
De la sorte, cette startup pourrait ainsi parvenir à dominer les concurrents de son secteur d’activité en bénéficiant d’investissements massifs.
Cette opération de survalorisation n’aurait en réalité d’autre but que de « noyer » les acteurs traditionnels du secteur en créant peu de temps après son entrée sur le marché, un fort avantage concurrentiel au bénéfice de cette startup. Cet avantage aurait vocation à assurer sa viabilité à moyen voir à long terme et devrait lui permettre de détenir un réel monopole de fait sur le marché qu’elle a investi.
Cet apport financier lui offrirait également la possibilité de se montrer concurrentielle dans la détermination des tarifs de ses prestations de services, dans le but d’attirer à elle toujours plus de nouveaux clients. » (extrait de hemamediation.blogspot.fr )

Journée d’étude : La médiation en ligne – 8 juin 2018 – Université Lyon 2


 

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Information et inscription : nathalie.rivier@univ-lyon2.fr

 

2ème Séminaire International de la Médiation au Maroc : La Médiation, défis actuels et opportunités pour l’entreprise », Casablanca 18/04/2018


Séminaire International de la Médiation au Maroc: La Deuxième édition bientôt au Casablanca

« La Médiation est un outil de plus en plus connu et utilisé par les entreprises pour le règlement amiable de leurs litiges. Outre sa mise en œuvre pour résoudre des litiges d’ordre juridique, la Médiation couvre également tous les aspects de la vie de l’entreprise : les ressources humaines, la gouvernance, la politique commerciale, l’innovation, la RSE, etc. Alternative aux procédures judiciaires, la Médiation offre de nombreux avantages dont les principaux sont : la liberté des parties, la rapidité, la maîtrise des coûts, la confidentialité, et l’accord transactionnel a entre les parties la force de la chose jugée. Elle permet, de plus, de préserver les relations entre les parties une fois le litige résolu. Le développement de la Médiation a conduit de grandes institutions à mettre en place des instances de médiation telles que l’Ombudsman pour le Groupe OCP. Mais le chemin est encore long pour vulgariser l’utilisation de cet outil sans le règlement de conflits et litiges. Dans ce sens, et pour le mettre sous les projecteurs, le Centre de Médiation pour l’Entreprise de la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc (CFCIM) organise, en partenariat avec l’Ombudsman du Groupe OCP, le 2ème Séminaire International de la Médiation au Maroc. Cet événement, qui se tiendra le mercredi 18 avril prochain dès 8 h 30 à l’Hôtel Casablanca sous le thème : « La Médiation, défis actuels et opportunités pour l’entreprise », verra la participation de nombreuses personnalités, acteurs de référence de la Médiation, du Maroc et avec la participation exceptionnelle de représentants d’institutions internationales de Médiation d’Afrique, d’Europe et du Canada notamment. » (Extrait de perspectivesmed.ma du 10/04/2018)

En savoir plus sur http://www.perspectivesmed.ma/seminaire-international-de-la-mediation-au-maroc-la-deuxieme-edition-bientot-au-casablanca/

Règlement du conflit au Sahara occidental : La Russie soutient la médiation de l’ONU


« La Russie a exprimé son soutien aux démarches de médiation de l’ONU visant à régler le conflit du Sahara occidental, soulignant qu’«il n’y a pas d’alternative à une solution politique basée sur les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies». Un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères publié mercredi à l’issue des entretiens à Moscou entre le Chef de la diplomatie russe, Serguei Lavrov, et l’Envoyé personnel du SG de l’Onu pour le Sahara occidental, Horst Köhler, a indiqué que la Russie «soutient les efforts de médiation du Secrétaire général de l’Onu et de son Envoyé personnel, ainsi que de la Mission de l’Onu pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) qui apporterait une contribution essentielle au soutien de la stabilité». La visite de travail de M. Köhler à Moscou a coïncidé avec celle d’une délégation sahraouie conduite par le coordonnateur du Front Polisario avec la Minurso, Mhamed Kheddad, M. Kheddad a exprimé, pour sa part, la disposition de la direction du Front Polisario à entamer des «négociations en vue de l’autodétermination du peuple sahraoui conformément à la légalité internationale». «Nous sommes prêts à entamer des négociations de paix, et à prendre part au référendum d’autodétermination qui mettra un terme à un conflit de plus de 40 années et à la lutte que mène notre peuple contre l’occupation marocaine», avait-il indiqué lors d’une rencontre avec les responsables de l’agence de presse russe Regnum. «Nous (responsables du Front Polisario) sommes à Moscou animés par un désir de paix. Nous tendons la main pour la paix. Mais, il faut être deux pour parvenir à cet objectif», a ajouté le responsable du Polisario, qui dirigeait une délégation comprenant également la secrétaire générale de l’Union nationale des femmes sahraouies, Fatma Mehdi. La délégation sahraouie a eu plusieurs activités dans la capitale russe, dont une rencontre avec le vice-ministre des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, qui est également le représentant spécial du président russe pour le Moyen-Orient et l’Afrique. Le Front Polisario a salué la position constante de la Russie à l’égard de la question sahraouie, souhaitant que le soutien de la Russie aux efforts de l’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara Occidental puisse aboutir à des négociations directes avec le Maroc pour permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination conformément aux résolutions de l’ONU. La délégation sahraouie, a salué «la position constante de la Russie visant à trouver une solution juste et permanente à la question sahraouie». Lors de cette rencontre, M’hamed Kheddad a évoqué «les grands acquis accomplis par le peuple sahraoui sous la conduite du Front Polisario aussi bien sur le plan africain que sur le plan juridique avec l’UE, a indiqué l’Agence de presse sahraouie (SPS). Le responsable sahraoui a évoqué également les entraves dressées par le Maroc avant que le conseil de sécurité n’adopte une nouvelle résolution pour proroger le mandat de la Minurso, estimant que cette politique a pour objectif de maintenir l’occupation et empêcher le peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination conformément à la charte des Nations Unies, ajoute-t-on de même source. La délégation sahraouie a estimé que «le manque de fermeté» dans l’application des décisions onusiennes est à l’origine de leur violation par l’occupant marocain, une telle situation observée depuis plus de deux décennies avec l’appui de la France, devenue le défenseur principal de la politique de cet occupant (le Maroc) qui ne veut pas entendre raison, ni respecter la légalité internationale et ses engagements pris en 1991 lors de la signature avec le front Polisario du plan de paix pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui sous l’égide de l’ONU.  » (Extrait de elmoudjahid.com du 14/04/2018)

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Québec : un médiateur est nommé dans le conflit entre la Commission scolaire de Montréal (CSDM) et les 9000 enseignants de l’Alliance des professeurs de Montréal


Salle de classe

« Les enseignants de l’Alliance sont couverts par deux conventions collectives. Une convention nationale traite des clauses salariales et des principales clauses normatives. C’est la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), à laquelle est affiliée l’Alliance des professeurs de Montréal, qui l’a négociée avec le gouvernement du Québec. Ratifiée en 2016, elle sera en vigueur jusqu’au 31 mars 2020. Les enseignants pourront débrayer à partir de cette date, mais pas avant.

L’autre convention, locale, porte sur d’autres clauses normatives, comme la gestion des classes d’accueil et de francisation ou la façon d’établir les listes de priorités. Ce contrat est échu depuis 2010, mais il ne permet pas pour autant aux enseignants de faire la grève localement; il les oblige plutôt à négocier avec la CSDM.

Ces négociations, d’ailleurs, se poursuivent toujours. Or, la CSDM a fixé au 30 avril la date limite pour parvenir à une entente, sans quoi elle « fera tomber les arrangements locaux qui contiennent notamment la semaine de relâche en mars et les listes de priorités de l’éducation des adultes et de la formation professionnelle, un droit syndical durement acquis depuis 20 ans pour ces enseignantes et enseignants à statut précaire », dénonce l’Alliance des professeurs dans son communiqué.

Une grève qui risque de coûter cher

La présidente du syndicat, Catherine Renaud, souligne que c’est en toute connaissance de cause que ses membres, réunis en assemblée jeudi soir, ont pris la décision de débrayer durant une journée, au lendemain de cette date butoir.

En conférence de presse, vendredi, la vice-présidente de l’Alliance, Pascale Besner, a elle-même évoqué le montant d’éventuelles amendes, qui ont été dévoilées aux membres lors de l’assemblée générale de jeudi, soit : 100 $ par membre qui participe à une grève illégale, 10 000 $ par dirigeant syndical et 50 000 $ pour l’organisation.

Sa présidente, Mme Renaud, admet qu’en vertu du Code du travail, cette journée de grève sera jugée illégale. « Mais nous, on conteste ça. Pour nous, cette grève-là, elle est légale », a-t-elle soutenu vendredi. « Et si besoin est, nous allons emprunter les recours nécessaires pour [la] faire valider ».

Dans son argumentaire juridique, l’Alliance des professeurs s’appuie sur les libertés d’expression et d’association prévues dans la charte canadienne des droits et libertés.

La CSDM garde le cap sur une entente négociée

Interrogée vendredi matin sur les ondes d’ICI RDI, la présidente de la CSDM, Catherine Harel Bourdon, a affirmé pour sa part que la commission scolaire recherche avant tout une entente négociée avec ses professeurs.

« Plusieurs enseignants ont mentionné qu’ils n’étaient pas satisfaits de ce qu’ils avaient obtenu au niveau national dans leurs négociations avec le gouvernement du Québec. Mais on ne peut pas, dans la [négociation] locale aller chercher les mêmes enjeux que dans la nationale », a expliqué Mme Harel Bourdon.

Actuellement, le litige entre la CSDM et ses enseignants se concentre essentiellement sur la pénurie de professeurs – de suppléants notamment – un enjeu qui est national actuellement, selon Catherine Harel Bourdon.

« Nous, on est d’accord qu’il y a une pénurie d’enseignants, reconnaît-elle. On le constate dans tout le réseau, dans toutes les commissions scolaires du Québec. Mais quand on nous demande d’ajouter des journées de conciliation travail-famille, vous comprenez que ça prend des suppléants pour ces journées-là et comme on a 8500 profs, ça peut faire des milliers, voire des dizaines de milliers de journées de suppléance. Et en ce moment, on n’a pas le personnel. »

Soulignant que les négociations en cours durent depuis bientôt trois ans, Mme Harel Bourdon a rappelé que la CSDM demeure à la table, qu’un médiateur est nommé au dossier et que les négociations vont se poursuivre « de façon accélérée » pour arriver à une entente au cours des prochaines semaines. » (Extrait de ici.radio-canada.ca du 13/04/2018)

En savoir plus sur https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1094863/greve-illegale-csdm-1er-mai

SAINT-DENIS : Un médiateur de nuit condamné à six mois ferme pour délit de fuite et possession de cartouches de 357 Magnum


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« Recruté comme médiateur de nuit malgré un casier judiciaire pour le moins conséquent, Maoulida Moëla-Moiha a eu du mal à expliquer pourquoi il avait gardé sur lui des cartouches de 357 Magnum qu’il avait « saisies » après une bagarre.

Chargée de présider l’audience de comparution immédiate, la juge Fabienne Moulinier a tenté tant bien que mal de faire comprendre au jeune Maoulida Moëla-Moiha, 23 ans, que le fait de prendre la fuite à la vue des policiers, tout comme de se balader avec des munitions de 357 Magnum dans sa sacoche, n’était pas du tout compatible avec sa fonction d’agent de prévention et de médiation.

Mardi soir, s’il a préféré s’engager dans une course-poursuite avec les policiers au guidon d’un scooter, c’est parce qu’il n’avait pas de permis. Quid des cartouches ‘ « Je les ai saisies ! euh, récupérées sur quelqu’un pendant que je travaillais, vendredi soir, au carré Ktdral », se rattrape le médiateur de nuit.

« Comme je l’ai écrit dans mon rapport, il y avait un mec qui foutait le bordel et qui était saoul. J’avais dû le calmer », explique encore le prévenu. « Mais pourquoi l’aviez-vous encore sur vous, mardi soir ‘ », lui demande la présidente. Silence gêné de l’intéressé.

« Vous vous rendez compte de l’image que vous donnez aux agents de médiation ‘ », interroge encore la magistrate qui ne manque pas de tacler avec ironie les récents propos du maire Gilbert Annette. « Est-ce que c’est le rôle des policiers, qui travaillent la nuit, d’arrêter un agent de médiation ‘ C’est le décalage des faits avec ce que vous représentez qui pose problème ! »

La présidente Moulinier s’est également étonnée du profil pour le moins particulier du mis en cause. Celui-ci cumule sept condamnations dont la dernière remonte au 13 novembre 2015. Il avait écopé de trois ans de prison ferme avec mandat de dépôt pour avoir participé à un enlèvement suivi d’une séquestration et de violences avec ses dalons de la « bande du KFC ».

Il n’est d’ailleurs sorti de prison qu’en janvier dernier et était encore sous le coup d’un contrôle judiciaire, qui lui imposait donc de se tenir à carreau. « Je ne dis pas que quand on a un passé judiciaire, on n’a pas le droit de se réinsérer mais là, ce recrutement peut poser problème. Vous considérez être légitime pour arrêter les gens avec votre parcours ‘ », a encore demandé la présidente au prévenu.

À la barre, Maoulida MoÀ«la-Moiha a répondu qu’il avait été accompagné par la Mission locale dans le cadre de sa recherche d’emploi jusqu’à cet entretien avec ce boxeur dionysien à la tête d’une association sportive. Comme le maire Annette l’avait expliqué lors de sa sortie polémique, ce sont effectivement les structures associatives qui sont chargées du recrutement de ses fameux « médiateurs de nuit » censés répondre plus promptement que les policiers « quand il n’y a pas de sang » !

« Moi, je connais les jeunes de tous les quartiers de Saint-Denis, a argué le jeune mis en cause. C’est plus facile pour eux de parler avec moi que de parler aux policiers. » Il a dans le même temps reconnu consommer régulièrement du zamal, trahi par les SMS envoyés par ses amis pendant sa garde à vue.

La substitut du procureur Fanny Gauvin a requis deux ans de prison dont un avec sursis et mise à l’épreuve. « M. Moëla-Moiha doit entendre qu’il n’est pas la loi et qu’il ne le sera jamais ! » Mais son avocat, Me Julien Maillot s’est chargé de « dégonfler un peu l’affaire ». « Il ne faut pas retourner contre mon client ce statut, qui n’en est pas un, de médiateur ! Il sort de prison et on lui donne ce boulot. Il n’allait pas le refuser ! ».

L’intéressé a finalement été condamné à six mois de prison ferme avec mandat de dépôt. La fin de sa carrière de médiateur de nuit ‘ » – H. Amourani – (Extrait de clicanoo.re du 13/04/2018)

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