
« L’expérimentation lancée en juin 2016 a fait ses preuves au Trichon, à l’Épeule ou au Fresnoy-Mackellerie. Et la ville de Roubaix a rapidement souhaité recruter quatre autres médiateurs pour couvrir les quartiers nord (Alma-Gare, Cul-de-Four, ECHO, Hommelet). « On a très vite constaté que les choses étaient conformes à nos attentes », explique Guillaume Delbar, le maire, à propos d’un dispositif encadré par la préfecture.
Cet automne, la municipalité, certaine de vouloir une nouvelle vague de recrutement, hésitait encore sur le lieu d’implantation. Les quartiers nord ont finalement été privilégiés aux quartiers est, en particulier parce qu’y figure le nouveau campus Gare. L’est de Roubaix aura néanmoins ses médiateurs au printemps. « On a un accord de principe de la préfecture », assure le maire.
Les quatre hommes embauchés pour faire le lien entre les habitants du quartier et les institutions sont Roubaisiens, sélectionnés parmi 70 à 80 candidats. Ils connaissent parfaitement ce secteur. Vivien N’Daw, 33 ans, qui habite l’Épeule, avait déjà postulé la première fois. Il a joué dans les deux clubs de football du coin (Roubaix SC et Barbe d’Or). Parcours sportif également pour Farid Lakhdar Chaouche, 32 ans, ancien éducateur sportif à Roubaix Futsal et Barbe d’Or qui a grandi à l’Alma.
« L’idée, c’est d’être là au bon endroit au bon moment. On va essayer d’être l’homme qui tombe à pic. »
Malik Labreche, 40 ans, vient d’Oran-Cartigny. Il a participé, il y a 20 ans, à l’aventure « Basket en liberté » portée par le regretté Jean-Pierre Rousselle, ce qui lui a permis d’être au contact de la population et des acteurs de terrain. Le voilà donc très heureux de retourner dans les quartiers. Mehdi Ben Sadok, 34 ans, est aussi originaire de l’Alma-Gare. Il y a travaillé dans la sécurité, notamment pour Transpole. Son truc à lui, c’est plutôt la médiation, le contact humain.
Engagés en contrat adulte-relais pour une période de trois ans renouvelable une fois, ces quatre Roubaisiens marcheront en binôme du mercredi au dimanche, de 14 heures à minuit. Le maire précise : « On ne leur demande pas de faire la police à la place de la police. » Repérables à leur gilet violet, ils ont pour mission d’assurer une présence, d’aller à la rencontre des habitants ou de renouer le dialogue avec les jeunes. « L’idée, c’est d’être là au bon endroit au bon moment. On va essayer d’être l’homme qui tombe à pic », résume Mehdi.
Comme dans les quartiers ouest, des secteurs sont particulièrement ciblés par le dispositif. Un premier binôme circulera à l’Alma, à la Fosse-aux-Chênes ainsi qu’au Cul-de-Four. Bien sûr, assurer une présence près de l’université et de la gare est une priorité. Le reste de la rue de l’Alma et la rue de Flandre sont aussi des endroits compliqués.
L’autre binôme couvrira les secteurs de l’Hommelet et d’Oran-Cartigny. Deux places posent de réels problèmes de tranquillité publique dans ces quartiers : la place des Bourles et la place Audenaerde. Il faut s’attendre à voir des médiateurs passer régulièrement dans ces coins-là.
Plus généralement, renouer le contact avec des jeunes déscolarisés traînant les rues est une des missions des médiateurs. « Ces jeunes de 17 ans, ils ont aussi besoin d’être pris par la main,estime Mehdi Ben Sadok, l’un des médiateurs. Ils disent qu’il n’y a rien pour eux, mais ça n’est pas une fatalité. Et on peut leur servir d’exemple. » -C-O Bourgeot – (Extrait de lavoixdunord.fr du 13/01/2018)
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« La Journée Européenne sur la Médiation et la Radicalisation Violente le 2 février 2018 à la Haute Ecole de Liège, de 9h30 à 17h30, qui a pour objet d’aborder la recrudescence des violences de nature extrémiste dans différentes villes européennes et leur médiatisation du point de vue des inquiétudes, des peurs, de tensions et des fractures que ces violences suscitent un peu partout en Europe. Ces inquiétudes interpellent les acteurs de la médiation et impliquent leurs publics à divers titres. Il s’agit donc de s’interroger : en quoi la médiation et ses espaces peuvent-ils contribuer à la prévention des processus de radicalisation ? Ce questionnement sera alimenté par la présentation de cas concrets qui impliquent des acteurs de la médiation, tant en Belgique que dans d’autres pays partenaires du réseau CreE.A (notamment France et Allemagne) et il aura vocation à déboucher sur un débat qui se poursuivra sur un forum virtuel sur le site du CréE.A 

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