
« Pour Mathias Reynard, ce sont des vacances très «politiques». Le coprésident du groupe d’amitié Suisse-Catalogne se trouve à Barcelone, où il s’est entretenu avec Albert Royo, chef de la diplomatie catalane, aujourd’hui licencié. Alors que le torchon brûle avec Madrid, le Valaisan nous raconte l’espoir d’une médiation de la Suisse dans le conflit. Interview.
Quel rôle la Suisse peut-elle jouer dans cette crise?
La Suisse a une excellente image ici. On connaît nos qualités de consensus, et on envie notre démocratie directe. La Catalogne voit même dans notre système un modèle, si elle devient indépendante. Il y a donc un intérêt fort pour la Suisse. Mais il y a surtout une volonté de la voir intervenir dans ce dossier. Sentant que les tensions augmentaient, j’avais déjà demandé une médiation en 2015. Le Conseil fédéral avait décliné. Aujourd’hui, il a changé d’avis. Mais le blocage vient de Madrid. Mariano Rajoy refuse qu’on se mêle de la situation. Il préfère enfermer les gens.
Berne ne prend-elle pas le risque de froisser Madrid?
Non, car il n’est pas question de prendre position pour l’une ou l’autre partie. Le but n’a jamais été de reconnaître le référendum du 1er octobre, mais de résoudre un problème qui s’aggrave de jour en jour. Faut-il l’indépendance de la Catalogne ou simplement plus d’autonomie? Moi-même, je n’en sais rien. Mais une chose me paraît évidente: les problèmes doivent se régler par le dialogue. On ne peut pas réprimer par la force des gens qui veulent simplement voter.
Vous êtes à Barcelone à titre privé, mais vous êtes aussi un politicien suisse. Ne craignez-vous pas que votre visite soit instrumentalisée?
Absolument pas. Je suis ici pour des vacances et j’ai mené quelques rencontres à titre privé. Ce qui se passe ici m’intéresse. On est au cœur d’un processus historique en plein développement. Jeudi soir, lorsqu’on apprenait que Madrid voulait emprisonner tous les membres du Gouvernement catalan, des manifestations spontanées se sont organisées dans la rue. C’est passionnant.
Mais vous n’êtes pas n’importe qui. Vous présidez le Groupe d’amitié Suisse-Catalogne et vous rencontrez l’ancien chef de la diplomatie.
J’ai rencontré aussi bien des députés que des militants. Et ils n’étaient pas tous indépendantistes. Mes entrevues sont informelles, et j’ai refusé toutes les demandes d’interview des médias locaux. Je ne suis pas ici pour faire de la politique, mais par intérêt personnel. (TDG) » (Extrait de tdg.ch du 03/11/217)
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